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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

Conversion des déjections de volaille en biogaz : Une alternative à double bénéfice pour les promoteurs de fermes avicoles

 Conversion des déjections de volaille en biogaz : Une alternative à double bénéfice pour les promoteurs de fermes avicoles

La gestion des déjections de volailles constitue un défi majeur pour les fermes avicoles, avec des implications environnementales potentiellement graves. Les excréments de volailles, riches en nutriments, peuvent devenir une source de pollution de l’eau et du sol s’ils ne sont pas gérés de manière adéquate. En outre, les émissions de gaz à effet de serre provenant de la décomposition anaérobie des déchets peuvent contribuer au changement climatique. Face à ce problème, la transformation des déjections de volailles en biogaz semble être une alternative à double bénéfice pour les promoteurs de fermes avicoles.

Vue aérienne de l’exploitation avicole: les tanks contenant l’eau, l’unité de stockage et l’habitat des volailles

Cédric Joawo BAKPE

À l’extrémité d’un sentier poussiéreux, bordé par des arbustes, se dévoile l’éclat des bannières flottant au sommet du réservoir d’eau une fois que l’on franchit l’imposant portail de fer. À environ 100 mètres, le cri des poulets attire notre attention. Après un périple d’une heure depuis Abomey-Calavi, nous arrivons à la ferme Family Joy, située dans un village de Savi. Il y a quelques mois en arrière, il est difficile pour le promoteur de cette ferme de gérer les déjections des volailles. Les premières solutions développées semblent ne pas porter de fruits. En effet, la ferme produit à ce jour environ 15 000 têtes de volaille sur batterie. Ces volailles génèrent 12 000 litres de déjections par jour. A cette situation préoccupante, Henock GNANGA, le promoteur de Biogaz Bénin a apporté une solution.

Nous avons installé un biodigesteur de 20 mètres cube qui permet de traiter au jour le jour les déjections produites et générer de l’électricité.

Cela prouve qu’en optant pour la méthanisation, les fermes avicoles peuvent non seulement réduire le risque de pollution, mais aussi tirer parti des avantages énergétiques de ce processus.

Un avantage à double portée

La conversion des déchets en biogaz permet de capturer le méthane produit pendant la décomposition, en transformant ainsi un problème environnemental en une source d’énergie renouvelable. Juste AKPAKI est spécialiste des énergies renouvelables à Biogaz Bénin, il explique le procédé tel qu’installé sur la ferme : « Lorsque les animaux font leurs déjections, ça coule jusqu’au niveau d’un regard qui est connecté au biodigesteur. Automatiquement le technicien qui se charge des poulets n’a rien d’autre qu’à faire que d’augmenter de l’eau et ça coule dans le digesteur. Une fois la décomposition est faite, le gaz passe d’abord par l’unité d’épuration avant d’aller se canaliser dans la salle de stockage. « 

L’avantage de cette transformation réside dans le fait qu’elle offre une double solution : d’une part, elle permet de traiter efficacement les déchets organiques, en les transformant en sources d’énergie renouvelables.

« Le gaz qui est produit est envoyé sur un groupe de 10KVA pour produire de l’électricité. Cela permet d’alimenter les tanks qui sont sur la ferme en eau »,

a expliqué Enock GNANGA. D’autres part, la matière décomposée peut être utilisée comme de l’engrais pour fertiliser les sols et la croissance des plantes. « Une fois que ces déchets sont traités, nous avons des fertilisants. Les fertilisants étant de qualité leur permettent de produire des céréales et des produits vivriers qui entrent dans la composition de leur provende. Une bonne partie est conditionnée dans des sacs et revendue », laisse entendre le promoteur de biogaz Bénin. Cette approche aligne les intérêts économiques et environnementaux des exploitations avicoles, créant ainsi une stratégie gagnant-gagnant. Elle contribue à la gestion responsable des déchets tout en offrant une solution énergétique propre.

Une faible proportion d’adoption

Malgré les avantages environnementaux et énergétiques potentiels, l’adoption du biogaz reste notablement faible, particulièrement au sein des fermes avicoles. Les exploitations avicoles, pour la plupart, continuent de faire face à des défis persistants dans la gestion des déjections de volailles. Elles optent souvent pour des méthodes traditionnelles de traitement qui ne capitalisent pas sur le potentiel du biogaz. Les raisons de cette faible adoption peuvent être multiples. Tout d’abord, des contraintes financières peuvent entraver la mise en place de systèmes de méthanisation, les coûts initiaux étant souvent perçus comme prohibitifs pour de nombreuses petites exploitations. De plus, le manque de sensibilisation et de formation sur les avantages du biogaz contribue à une méconnaissance généralisée de cette technologie, décourageant ainsi son adoption. Les fermes avicoles sont également confrontées à des contraintes opérationnelles, car l’installation et la maintenance des équipements de méthanisation exigent une expertise technique qui peut faire défaut dans ces contextes. De plus, l’accès limité aux incitations gouvernementales ou aux programmes de subventions peuvent décourager les exploitants de prendre le risque financier associé à la transition vers des pratiques plus durables.

Cette situation souligne le besoin d’une sensibilisation accrue, de programmes de formation adaptés et de mécanismes de soutien financier pour surmonter les obstacles actuels. Pour que le biogaz devienne une réalité plus répandue dans les fermes avicoles béninoises, il est indispensable de créer un environnement favorable qui encourage les acteurs du secteur à embrasser cette alternative écologique, bénéfique à la fois pour l’agriculture et l’environnement. Même si la mise en place de systèmes de méthanisation nécessite des investissements initiaux et une expertise technique, les avantages à long terme en termes de durabilité, de réduction des coûts énergétiques et de préservation de l’environnement font de cette transformation une option attrayante.

Le Bénin devra davantage travailler à la mise en œuvre de la Politique Bioénergie de la CEDEAO adoptée par les Etats membres de la CEDEAO en décembre 2016 et par les Chefs d’Etats de la CEDEAO le 4 juillet 2017. Cette politique vise à promouvoir un secteur de la bioénergie moderne, durable et dynamique dans la région de la CEDEAO.

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1 Comment

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