COOPÉRATIVE AGRICOLE : Pilier du développement rural

Au Bénin les filières agricoles occupent une place stratégique dans l’économie nationale.

Au Bénin, les filières agricoles occupent une place stratégique dans l’économie nationale. Elles assurent non seulement des revenus à des milliers de producteurs, mais participent également à la sécurité alimentaire du pays. Si divers acteurs interviennent à chaque étape des chaînes de valeur, les coopératives agricoles, elles, se révèlent être des maillons essentiels, porteurs de dynamisme, de solidarité et d’innovation.

 

Au Bénin les filières agricoles occupent une place stratégique dans l’économie nationale.

La coopérative est un moyen de développement pour les producteurs

Bien plus qu’un simple regroupement de producteurs, la coopérative constitue un véritable cadre structuré d’organisation et de développement. Elle favorise la mutualisation des ressources, la montée en compétences et l’échange d’expériences. Loin d’être un simple cadre formel, la coopérative est un espace vivant où les agriculteurs s’instruisent mutuellement et avancent collectivement vers une agriculture plus résiliente.

« Quand on reste en coopérative, le travail avance bien. Nous apprenons des différentes notions sur un site que nous mettons en pratique, en retour dans nos propres champs », a affirmé Sènandé Adjoua, présidente de la coopérative Ayigbanmoublenameo. À travers ces propos, elle souligne la dynamique d’apprentissage continue qui règne dans ces groupements. La coopérative devient alors un véritable incubateur de savoir-faire, où chaque producteur trouve de quoi améliorer ses techniques culturales et sa gestion.

La coopérative agricole comme levier de la cohésion sociale

Par ailleurs, au sein de ces structures collectives, les liens humains se renforcent, et l’ambiance solidaire devient un moteur de persévérance et d’engagement. Dans un monde rural souvent marqué par l’isolement et les incertitudes, la solidarité tissée entre membres constitue un facteur important de motivation. « Des personnes viennent de différents endroits, et ensemble, nous créons une bonne ambiance et nous persévérons. Je les motive à continuer dans cette dynamique », a témoigné Noël Bessangande, président de la coopérative Enagnon à Grand-Popo.

Au-delà de la cohésion sociale, l’un des avantages majeurs des coopératives est leur capacité à favoriser le partage de savoirs entre les membres. Ce brassage d’expériences individuelles profite à l’ensemble du groupe et accélère l’adoption de bonnes pratiques. Émilie Koutchika, animatrice du projet Delta Mono, en donne une illustration concrète :

« Si j’ai constaté une maladie sur mes plants dans mon champ. Et j’ai alors utilisé une technique qui s’est révélée efficace. Quand on se retrouve ensuite au sein de la coopérative, je peux partager cette expérience avec mes collègues. […] Être ensemble dans une coopérative, c’est ça : c’est le partage d’expériences, l’apprentissage collectif et l’évolution commune ».

Une source d’opportunité pour les agriculteurs

De plus, les coopératives agricoles permettent aussi aux agriculteurs de sortir de l’isolement en accédant à des opportunités jusque-là inaccessibles. Sur le plan opérationnel, elles ouvrent la porte à de nombreux appuis extérieurs. De plus en plus de partenaires techniques et financiers privilégient ces structures pour la mise en œuvre de projets agricoles. Cela se traduit par l’accès à des formations, à du matériel agricole et à des financements souvent inaccessibles aux producteurs isolés.

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« Quand nous étions seuls, nous ne bénéficiions d’aucun projet. Maintenant que nous sommes en coopérative, tout a changé pour nous. Des machines agricoles sont venues désherber et faire le planage de nos champs grâce à un projet », a ajouté à nouveau Noël Bessangande.

Un moyen de lutte face aux changements climatiques

En fin, dans un environnement agricole confronté à de multiples défis comme le changement climatique, l’accès au marché, le manque d’intrants, la pénurie de main d’œuvre qualifiée, les coopératives se positionnent comme un rempart collectif. Elles permettent aux producteurs de mieux négocier leurs prix, de garantir la qualité de leurs produits, et de défendre ensemble leurs intérêts. Elles deviennent ainsi un outil incontournable pour structurer le monde agricole et lui donner plus de voix, plus de force, plus de perspectives.

À l’heure où les modèles agricoles doivent se réinventer pour faire face aux crises climatiques, économiques et sociales, les coopératives apparaissent donc comme des leviers puissants de résilience et d’innovation. Elles ne sont pas seulement des entités économiques, mais de véritables communautés d’apprentissage et de transformation, au cœur du développement rural au Bénin.

 

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