En pleine saison des pluies, le coryza infectieux frappe durement les élevages de volailles.

La menace invisible qui ronge les poulaillers

En pleine saison des pluies, le coryza infectieux frappe durement les élevages de volailles. Cette maladie respiratoire, provoquée par une bactérie, se propage rapidement dans les fermes mal protégées. Les pertes économiques s’accumulent, les poulets s’affaiblissent. Entre humidité, contamination et négligence, l’enjeu sanitaire devient majeur pour les producteurs de volailles.

En pleine saison des pluies, le coryza infectieux frappe durement les élevages de volailles.

Dans plusieurs fermes avicoles, les symptômes du coryza infectieux sont désormais bien connus : têtes gonflées, écoulements nasaux, respiration sifflante et manque d’appétit. La maladie, très présente pendant la période pluvieuse, inquiète de plus en plus les éleveurs. D’après Samson ESSE, spécialiste de la santé animale, « elle est due à une bactérie appelée Haemophilus paragallinarum. Elle se manifeste chez les animaux par un gonflement de la tête, en particulier au niveau des orbites et du bec. Des écoulements clairs apparaissent, puis deviennent jaunâtres ou verdâtres selon la gravité. Les animaux respirent difficilement et refusent souvent de manger ou de boire. »

L’humidité constitue le principal facteur de propagation du coryza infectieux. Les bactéries prolifèrent dans les environnements humides, les sols mouillés et les bâtiments mal ventilés. Samson ESSE avertit : « La condition principale qui favorise l’expansion de cette maladie dans votre élevage est l’humidité. En période pluvieuse, il faut construire des toitures qui empêchent l’eau d’entrer et des murets d’au moins 40 centimètres pour bloquer les infiltrations. Même lors du service d’eau, il faut éviter les éclaboussures sur la litière. »

Les conséquences du coryza infectieux

Les conséquences du coryza infectieux sont lourdes. La production d’œufs chute, la croissance des volailles ralentit et les mortalités se multiplient. Les fermes mal équipées perdent en rentabilité, faute de moyens pour traiter rapidement les animaux. À cette difficulté économique s’ajoute un défi sanitaire majeur, car la maladie peut se propager à l’ensemble du cheptel si aucune mesure d’isolement n’est appliquée.

Selon les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), la prévention demeure la meilleure arme contre le coryza infectieux. L’organisation insiste sur la propreté des locaux, la désinfection régulière des équipements et le contrôle strict des introductions de nouveaux animaux. Samson ESSE confirme : « Il faut détecter tôt les sujets malades et les isoler immédiatement. Ensuite, appliquer une antibiothérapie adaptée et renforcer l’organisme avec des vitamines, car la bactérie devient résistante à certains antibiotiques. »

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La lutte contre le coryza infectieux exige une discipline constante. Entre traitements, hygiène rigoureuse et infrastructures adaptées, les éleveurs ont la responsabilité d’anticiper plutôt que de subir. En période humide, un simple manque de vigilance peut transformer un poulailler sain en foyer d’infection. Le coryza infectieux n’est pas seulement une maladie des volailles, c’est aussi un signal d’alerte pour l’ensemble du secteur avicole. La prévention reste la clé pour protéger les fermes et garantir la sécurité alimentaire locale.

Innocent AGBOESSI

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