USAGE DE « SIDAKIN » POUR ASSAINIR L’EAU CONTAMINÉE : Une solution peu efficace
COVID 19: La mévente en pleine expansion au marché Dantokpa
La pandémie de la covid 19, continue de faire remarquer ses prestations. Après notre précédent reportage sur le marché de poisson à l’embarcadère de Ganvié, l’équipe de la rédaction s’est rendu cette fois-ci au marché Dantokpa pour constater de visu l’affluence qui y règne et le comportement commercial.
Du pagne en wax de qualité supérieure à ses pâles imitations made in China, des produits cosmétiques américains à leurs contrefaçons nigérianes, des bijoux en or fin en provenance du moyen orient, vêtements chaussures, électroménager téléphones portables, produits vivriers sont exposés de la plus belle des manières et n’attendent que les clients pour être vendu. Nous sommes au marché Dantokpa, l’un des plus grand marché de l’Afrique de l’ouest. Un marché qui autrefois était en permanente agitation avec 20 000 stands, 30 000 ambulants sur 22 hectares. Près d’un millions de francs CFA d’échanges se faisait chaque jour dans une foule bruyante et plus d’un millions d’acheteur de toute la région convergent chaque jour dans ce marché. Tout ceci se retrouve aujourd’hui dans un bon souvenir malheureusement.
Depuis l’arrivée du Coronavirus à peine ils atteignent 1000 (vendeurs et clients). Dispositifs de lavage des mains installés de part et d’autre (jamais utilisé pour la plupart), cache nez au menton pour certains, au cou pour d’autres, tels est le constat alarmant que l’on fait au premier regard. Tristesse sur le visage des vendeuses surtout celles de repas. Pour subvenir à leurs besoins elles se rendent chaque matin dans ce grand marché dans l’espoir de vendre le minimum malgré l’absence de la clientèle. « Je n’ai pas le choix, ce n’est pas cause du corona que mes enfants vont mourir de faim. Même si je ne vends plus comme avant c’est mieux que de rester à la maison les bras croiser » nous a confié dame Sophie une vendeuse de repas. « Avant par jour je vendais minimum pour 200.000 mais depuis l’arrivée du corona la mévente s’est installée et je me retrouve banalement à moins de 70.000 par jour. J’ai donc été dans l’obligation de licencier certaines de mes employer » a-telle poursuivi. Il est donc clair que le Coronavirus n’a pas eu que des répercutions sur le commerce mais aussi sur l’augmentation du taux de chômage. On pouvait compter, avec une forte aisance ce jour-là et du bout des doigts le nombre d’hommes qui se chargent de transporter les marchandises d’un endroit a un autre (mimbortor ou encore agoo agoo). « Les clients n’achètent plus en gros comme avant donc depuis le matin je suis là mais rien. Tout ça à cause du coronavirus » se désole Iya Yabo de l’effet de la covid 19 sur son économie. Assise sur un tabouret, elle dit tenir cette boutique de sa mère depuis 20 ans et que c’est la première fois de sa vie qu’elle assiste à une mévente pareille, pas de client et le prix des denrées qui montent chaque jour « coronavirus vraiment tu nous as eu ».
Ne pouvant pas respecter les règles d’hygiènes notamment la mesure de distanciation, les clients préfèrent faire leurs achats hors du marché. C’est du moins la raison que nous confie Rachelle cliente autrefois fréquente chez Iya Yabo « on nous demande de respecter un mètre de distance, dans ce marché là c’est impossible. Et puisqu’ils ne peuvent pas demander de fermer le marché moi j’ai décidé de ne plus venir fréquemment. Aujourd’hui avant de venir j’ai appelé pour demander comment était l’affluence et c’est parce qu’elle m’a dit qu’il il n’y a pas assez de monde que je suis venu ». La fermeture des frontières aussi a un impact sur la montée des prix dans ce grand marché. En gros avec ou sans client le marché s’animera toujours.
L’économie du Bénin étant majoritairement basée sur les transactions effectuées dans ce grand marché, il serait plus important de trouver des méthodes et moyens pour faire évoluer le commerce malgré la pandémie.
Par Hosanna BEKOU