Alors que l’Afrique s’interroge sur les moyens de tirer profit de son capital humain, la start-up marocaine DataPathology apporte une réponse concrète : l’intelligence artificielle peut sauver des vies. Spécialisée dans le diagnostic du cancer du col de l’utérus, cette jeune entreprise sera au cœur des réflexions lors des prochaines Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement, prévues du 26 au 30 mai 2025 à Abidjan.
Dans un continent en mutation rapide, l’accès aux soins reste toutefois un défi majeur. C’est dans ce contexte que, à l’occasion des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement, prévues du 26 au 30 mai 2025 à Abidjan, la question de l’innovation dans le secteur de la santé occupera une place de choix. Le thème retenu pour cette édition est le suivant : « Tirer le meilleur parti du capital de l’Afrique pour favoriser son développement ». Or, ce thème trouve une réponse particulièrement inspirante du côté du Maroc, notamment grâce à l’initiative de DataPathology.
Fondée en 2020 par le médecin pathologiste Hicham El Attar et le consultant en data Mohammed El Khannoussi, DataPathology est une start-up marocaine innovante qui mise sur l’intelligence artificielle afin d’améliorer le diagnostic du cancer du col de l’utérus, considéré comme le deuxième cancer le plus fréquent chez les femmes. En effet, la genèse du projet est profondément personnelle : le docteur El Attar a perdu sa mère des suites de ce cancer. C’est donc cette tragédie qui l’a poussé à agir.
Dès lors, grâce à l’intelligence artificielle et à la numérisation des données médicales, DataPathology permet un dépistage plus rapide, plus précis et surtout accessible à un plus grand nombre de patientes. Le dispositif phare de la start-up, baptisé « AI-PAP », repose sur un kit médical de prélèvement couplé à une plateforme numérique. Concrètement, médecins, gynécologues et sages-femmes peuvent effectuer eux-mêmes les prélèvements, les enregistrer via un code patient, puis les transmettre à des laboratoires connectés. Ainsi, en deux à trois jours seulement, un diagnostic fiable est établi.
« Notre plateforme peut traiter jusqu’à 250 tests par jour, contre une dizaine auparavant », souligne le docteur El Attar. Par conséquent, cette avancée technologique permet de lutter efficacement contre la détection tardive du cancer du col de l’utérus. De plus, le coût du test est estimé à 100 dollars, ce qui est largement inférieur aux 10 000 à 20 000 dollars nécessaires pour traiter un cancer à un stade avancé.
Actuellement, déjà présente au Maroc, à Kinshasa et à Dakar, DataPathology a réussi à lever un million de dollars en 2023, grâce au fonds Azur Innovation soutenu par la Banque africaine de développement. En définitive, son objectif reste clair : renforcer l’accès aux soins de qualité et sauver des vies à travers le continent africain.
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Innocent AGBOESSI
