Cancel Preloader

1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

ELEVAGE DU POULET DE CHAIR OU POULE PONDEUSE : Quel choix pour quel retour sur investissement ?

 ELEVAGE DU POULET DE CHAIR OU POULE PONDEUSE : Quel choix pour quel retour sur investissement ?

La rentabilité dans l’élevage de volailles est un sujet de préoccupation majeure pour de nombreux éleveurs. Pour ce qui concerne l’élevage des poulets, deux options s’offrent souvent à eux : le poulet de chair, élevé principalement pour sa viande, et la poule pondeuse, élevée pour ses œufs. Mais lequel de ces deux types d’élevage est le plus bénéfique ?

Innocent AGBOESSI (stag)

Dans un marché en constante évolution, où chaque franc CFA compte, les éleveurs doivent faire des choix stratégiques pour assurer la viabilité de leurs exploitations. Entre le poulet de chair et la poule pondeuse, la décision n’est pas toujours évidente. Quels sont les vrais coûts cachés derrière chaque option ? Quel est le retour sur investissement ?

L’investissement initial dans l’élevage de poulets de chair est souvent plus élevé en raison de la nécessité d’installations spécifiques et de l’achat de poussins robustes. Selon Pierre Adjamani, un éleveur de poulets de chair à Glo-djigbé, « les poussins de chair coûtent 600 francs CFA chacun et il faut compter sur des coûts supplémentaires pour une alimentation riche en protéines ». En comparaison, le coût des poules pondeuses est relativement inférieur. « Les poules pondeuses coûtent environs 650 francs CFA chacune et elles nécessitent un espace moins strict que les poulets de chair », explique Boris Nouwagnon, un éleveur de poule pondeuse basée à Abomey-Calavi. « Cependant, il faut investir dans des équipements spécifiques pour la collecte et le stockage des œufs », a-t-il averti

Le cycle de production des poulets de chair est plus court, généralement entre 6 à 8 semaines avant qu’ils ne soient prêts pour le marché. « Cela permet un retour sur investissement plus rapide », dixit Emmanuel Togbédji, un agronome spécialisé en aviculture. Ainsi en une année, l’on peut réaliser plusieurs cycles de production, ce qui peut être très rentable si la demande en viande de poulet est élevée.

En revanche, les poules pondeuses ont un cycle de production plus long, mais continu. « Une poule commence à pondre vers l’âge de 5 à 6 mois et peut produire des œufs pendant environ 18 mois », explique Boris Nouwagnon. Il pense aussi qu’une poule peut pondre entre 250 à 300 œufs par an, ce qui assure une source de revenu régulière pour l’éleveur.

Marché et demande

Le marché joue un rôle crucial dans la rentabilité de ces deux types d’élevage. La demande pour la viande de poulet est en constante augmentation, surtout en milieu urbain. « Les consommateurs préfèrent la viande de poulet en raison de son goût et de sa disponibilité », affirme Pascal Hounkpatin, un vendeur de viande de poulet local à Akassato. « Cela fait des poulets de chair un choix populaire pour les éleveurs », a-t-il affirmé.

Cependant, les œufs restent un produit de base dans l’alimentation quotidienne de nombreuses familles. « Les œufs sont toujours en demande, que ce soit pour la consommation directe ou pour la transformation en divers produits alimentaires », observe Yvette Gnonlonfoun, une consommatrice d’œufs. Selon elle, cela offre une stabilité aux producteurs d’œufs, même lorsque les prix de la viande fluctuent.

Risques et défis

Chaque type d’élevage comporte ses propres risques et défis. Les poulets de chair sont plus sensibles aux maladies en raison de leur croissance rapide. « Les épidémies peuvent décimer un troupeau en quelques jours si les mesures sanitaires ne sont pas strictes », prévient Agathe Agbo. Pour les poules pondeuses, le principal défi réside dans la gestion de la ponte et des conditions de vie. Les poules doivent être maintenues dans des environnements optimaux pour maximiser la production d’œufs. Les fluctuations climatiques et les mauvaises pratiques d’alimentation peuvent affecter gravement la production.

La rentabilité entre le poulet de chair et la poule pondeuse dépend donc largement des objectifs de l’éleveur, des conditions du marché et de la capacité à gérer les défis spécifiques à chaque type d’élevage. « Il n’y a pas de réponse unique », conclut Emmanuel Togbédji. Ainsi, certains trouveront plus de succès avec les poulets de chair en raison du cycle rapide de production et de la forte demande en viande, tandis que d’autres préféreront la stabilité et les revenus réguliers des poules pondeuses. De toute façon, les deux élevages sont rentables à leur manière.

Loading

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *