FAIBLESSE SEXUELLE CHEZ LES FEMMES : Une réalité souvent ignorée
La faiblesse sexuelle féminine, un sujet souvent méconnu et entouré de tabous, impacte profondément la vie des femmes concernées. En comprendre les manifestations, les causes et les solutions permettent de lever le voile sur cette réalité quimérite davantage d’attention et de considération.
Innocent AGBOESSI
Lorsqu’il est question de faiblesse sexuelle, les regards se tournent généralement vers les hommes. Ce sont eux qu’on pointe du doigt, accusés de manquer de virilité, de performance ou d’endurance. Les pharmacies regorgent de pilules miracles, et sur le marché noir, des produits douteux sont vendus à prix d’or à des hommes prêts à tout pour se réapproprier leur fierté. Pendant ce temps, les femmes, elles, restent dans l’ombre. Pourquoi ? Parce qu’une femme qui n’a pas d’envie sexuelle est souvent perçue comme sage, bien éduquée et respectable. Mais cette perception cache une vérité bien plus troublante : de nombreuses femmes souffrent en silence d’un problème de santé sexuelle mal compris et trop souvent ignoré.
La faiblesse sexuelle chez la femme, connue sous le nom de dysfonction sexuelle féminine, affecte entre 30 % et 50 % des femmes, selon une revue de l’Association Française d’Urologieet des rapports de la FAO. Elle se manifeste par une réduction, voire une absence totale, du désir sexuel. Certaines éprouvent des difficultés à atteindre l’excitation ou l’orgasme, tandis que d’autres ressentent des douleurs lors des rapports, un phénomène connu sous le nom de dyspareunie. Ces manifestations, souvent complexes, peuvent survenir de manière isolée ou combinée, affectant non seulement la satisfaction sexuelle, mais aussi l’équilibre émotionnel et relationnel des femmes.
Une maladie aux multiples sources
Ce trouble est le fruit d’une interaction complexe entre facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. Sur le plan biologique, des déséquilibres hormonaux, notamment une baisse des œstrogènes ou de la testostérone, sont souvent impliqués, notamment après la ménopause ou une grossesse. Des conditions médicales comme le diabète, des maladies cardiovasculaires ou la dépression peuvent également jouer un rôle. D’un point de vue psychologique, le stress, les traumatismes passés ou une faible estime de soi contribuent fréquemment à ces troubles. Enfin, les normes culturelles et les tabous autour de la sexualité féminine amplifient souvent le silence et le non-traitement de cette condition.
Que faire ?
Une prise en charge holistique est essentielle. Sur le plan médical, des traitements hormonaux ou des thérapies ciblées peuvent améliorer la situation. La psychothérapie, en particulier la thérapie de couple, aide à restaurer la confiance et l’intimité. Adopter un mode de vie sain, réduire le stress et favoriser une meilleure communication dans le couple sont aussi des solutions clés. Plus largement, sensibiliser sur ce sujet et briser les tabous sociaux permettront de mieux accompagner les femmes touchées.
Il est grand temps de briser le silence. Comme le rappellent les spécialistes, la sexualité féminine est un équilibre délicat entre le physique, le psychologique et l’environnemental. Les femmes méritent d’être écoutées, comprises et aidées, non pas parce qu’il s’agit d’un problème féminin, mais parce qu’il s’agit d’un problème humain.
Merci Cher Innocent pour cette belle production. D’abord pour la qualité d’écriture et pour la lumière apportée sur le sujet. Aussi pour les séquences rédactionnelles. Vivement, que vous jouissez de vos œuvres.
Je vous en prie cher collègue 🙏☺️