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FETE DE TABASKI : Quand la santé des bêtes à abattre préoccupe peu !
En période de fêtes de la Tabaski, les musulmans ont recours comme à l’accoutumée à l’achat et à la consommation des moutons et bœufs. Ces derniers, en prélude de cette fête commémoratrice, immolent et surtout consomment de la viande issues de ces ovins ou bovins. Cependant, faut-il notifier que la qualité sanitaire des moutons et bœufs consommés peut avoir des répercussions sur l’état de santé du consommateur si elle s’avérait mauvaise.
Mawuena Clémencia TOGBEDJI (Stag)
La fête de Tabaski, c’est l’occasion au cours de laquelle un grand nombre de personnes s’investissent dans l’achat des moutons et des bœufs. Entre nécessité de se mettre au pas pour le respect des normes coutumières liées à cette fête, l’état de santé de l’animal à abattre et à consommer doit être la préoccupation la plus importante. Étant des ruminants, les moutons et les bœufs ont un organisme assez similaire, ils partagent même des maladies en commun. La manifestation de ces maladies n’est certes pas la même chez le mouton et chez le bœuf. « Il y a quand même trois grands types de maladies : les maladies parasitaires internes, la douve du foie: une maladie spécifique et les maladies infectieuses dues soit aux bactéries soit ou aux virus », a expliqué E. Christian DOVONOU, médecin Vétérinaire.
Transmissible de l’animal à l’homme et vice-versa, la grande catégorie de ces maladies sont appelés zoonoses. « Chez le mouton par exemple, la maladie de la galle peut facilement passer de chez ce dernier et contaminer l’homme ». C’est une maladie parasitaire moins grave, et externe. Outre cette maladie, l’on peut parler de « l’entrase ou le charbon batéridien, une zoonose majeure qui est fatale pour l’animal et pour l’humain lorsqu’elle se déclenche ». Ce mal se manifeste par le noircissement du sang dans l’organisme de l’homme et de l’animal. Toujours dans la famille des zoonoses, peut-on citer la Fièvre de la vallée du Rift transmissible du mouton à l’homme. « C’est une maladie pas très répandue au Bénin, mais il est à noter que les moutons de Tabaski nous viennent en grande partie des pays Sahéliens, une zone avec une forte prévalence de la Fièvre de la vallée du Rift transmissible du mouton à l’homme ».
La fièvre de la vallée du Rift est virale et touche principalement les animaux mais peut aussi contaminer l’homme. Chez le bœuf, il y a la maladie batéridienne appelée taeniasis. Ce sont des zoonoses parasitaires transmissibles. De ce fait, miser sur l’embonpoint des animaux avant leur achat et leur consommation est une attitude salvatrice. La viande issue d’un animal malade ne sera jamais de bonne qualité. « Je ne me préoccupe pas de l’animal, pourvu que sa viande soit bonne », dixit Ismaël Alao, étudiant en première année.
Manger c’est alimenter son organisme. Mais il est préférable que cette nourriture soit saine pour véritablement être bénéfique à l’organisme. Il est important de choisir les animaux sans signes visibles de maladies (plaies, boutons, abcès), surtout en période de fête, car c’est la santé publique qui est apostrophée. Les animaux doivent être alimentés avec des végétaux et il est déconseillé d’administrer des médicaments sans l’avis d’un vétérinaire. « Ce qui est souhaitable, c’est qu’en voulant respecter ce précepte de l’Islam qu’est la fête de Tabaski, l’idéal serait de ne pas mettre sa santé en danger ».
Cependant, pour Aïchath Amanwo, le respect des ces règles est chose effective car dit-elle, « avant la préparation de la viande de mouton, nous nous assurons toujours de l’état de santé de l’animal ». Bien que la majorité des musulmans sache reconnaître un mouton en pleine santé, il est tout de même utile de donner quelques orientations. « Un animal malade n’a pas le pelage lisse et luisant, il est calme et ne fait pas de bruit », a expliqué le spécialiste. D’autres aspects qui pourraient nous interpeller sont : l’écoulement des larmes ou moves, l’incapacité de l’animal à ruminer correctement. Son alimentation est également importante. « Une alimentation non appropriée peut provoquer une météorisation, les moutons et les bœufs sont des ruminants et il leur faut du fourrage ». Par ailleurs, il n’est pas du tout recommandé de faire des piqûres à l’animal entre cette courte période d’achat et d’abattage de l’animal. « La veille de l’abattage de l’animal, il faut juste lui donner que de l’eau, éviter de lui donner à manger, cette technique rend la viande de meilleure qualité ».