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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

Filière Anacarde et Soja : La chambre Nationale d’Agriculture sensibilise les acteurs

 Filière Anacarde et Soja : La chambre Nationale d’Agriculture sensibilise les acteurs

Depuis le 1er juillet et ce jusqu’au 12 juillet, des délégations composées des élus et du personnel de la Chambre Nationale d’Agriculture du Bénin (CNA-B) et de la Direction de la législation rurale et de l’appui aux organisations professionnelles et à l’entrepreneuriat agricole (DLROPEA) sillonnent les communes du Bénin dans le but d’entretenir les acteurs des filières anacarde et soja sur les réformes des organisations interprofessionnelles agricoles (OIA) en vue d’une signature d’accords-cadres entre ces dernières et l’État.

 

Les acteurs des filières anacarde et soja doivent se réorganiser pour disposer désormais d’une seule interprofession chacune qui sera l’interlocutrice unique du Gouvernement afin de faciliter la cohérence des interventions dans ces filières. C’est en substance le message que la délégation de la CNA-B et de la DLROPEA est allée porter aux différents acteurs notamment dans les communes de Toucountouna, Natitingou, Kouandé, Ouassa-Péhunco et Kérou.

Cette action vise à créer « une organisation assez forte qui va conduire à la mise en place d’une interprofession par filière puis à l’accord-cadre avec le gouvernement » a expliqué Épiphane Nadjo, Secrétaire exécutif des Assemblées consulaires départementales de l’Atacora et de la Donga à ses hôtes à chaque étape de la tournée.

En effet, l’existence d’une diversité d’organisations professionnelles agricoles dans chacune de ces filières et la variété d’acteurs qui en sont membres ne favorisent pas la mise en place d’un mécanisme harmonisé entre les familles d’acteurs pour la vente groupée de leurs produits. Pour ce faire, les producteurs n’adhèrent pas assez aux OPA existantes qui, de ce fait, ont du mal à formaliser les liens d’affaires, à mobiliser les ressources et à établir des liens d’affaires avec d’autres acteurs au niveau régional et international. De même, le dialogue entre ces OPA et l’État est quasi inexistant.

C’est pourquoi la refonte de ces organisations s’impose pour une meilleure représentativité des acteurs au sein des chaînes de valeur agricoles, une bonne gouvernance, une couverture géographique plus grande, des filières plus performantes et une étroite collaboration avec l’État à travers des accords-cadres. Ainsi, les changements majeurs à opérer touchent à différents aspects de la vie des OPA actuelles.

Producteurs et transformateurs se séparent des commerçants

Aussi bien dans la filière anacarde que la filière soja, les producteurs et les transformateurs ne se retrouveront plus dans la même faîtière que les commerçants et les exportateurs. « Les producteurs qui constituent une famille et les transformateurs une autre famille vont se mettre ensemble pour mettre en place l’interprofession et améliorer la commercialisation des différents produits issus de ces deux filières pour le bien-être des producteurs », explique Épiphane Nadjo.

L’option du retrait des commerçants de ces faîtières vise à donner plus de pouvoir aux producteurs, car les commerçants changent facilement de produits ou d’activités dès que la filière rencontre un souci. De même, ils n’investissent pas assez dans la filière et prennent moins de risques contrairement aux producteurs et transformateurs qui ne vivent que des activités de la filière.

Alors, au niveau de la filière anacarde, les acteurs de la Fédération Nationale des Producteurs d’Anacarde du Bénin (FENAPAB), des CCPA et du Conseil National des Transformateurs de Cajou (CNTC) se retrouveront au sein d’une OIA. Quant à la filière soja, l’interprofession ne comportera que les OP faîtières des familles de producteurs et transformateurs, déjà représentés par l’UNCPS.

Toutefois, dans les deux filières, le maillon transformation sera élargi aux usines installées au sein de la Zone industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ).

De l’avenir des anciennes organisations paysannes

Divers changements interviendront également au niveau des anciennes organisations paysannes. Dans un premier temps, les coopératives villageoises de producteurs deviendront des sections des coopératives communales. Les unions communales de producteurs d’anacarde de la FENAPAB et les coopératives communales de producteurs d’anacarde de l’UNAPAB donneront naissance aux CCPA. L’UNAPAB et l’URCPA quant à elles disparaitront.

Les commerçants et exportateurs d’anacarde et de soja n’étant plus dans les interprofessions, ils pourront toujours exister et faire chemin à part. Ils agiront désormais avec les OIA comme des prestataires par rapport à ces filières.

Les conditions d’adhésion à ces nouvelles OIA ont été communiquées aux participants fortement mobilisés et enthousiastes par ces réformes. « Les producteurs sont satisfaits. Pour eux, les petites divisions à la base vont prendre fin. […] La commercialisation sera beaucoup plus structurée. Les prix seront connus. Ils auront en face un interlocuteur cela leur permettra de discuter eux-mêmes de façon franche les prix, de se mobiliser pour non seulement la production mais la commercialisation », rapporte le Secrétaire exécutif des Assemblées consulaires départementales de l’Atacora et de la Donga.

Dans les tous prochains jours, des assemblées générales électives seront organisées afin de donner vie à ces réformes qui s’inscrivent dans l’axe 2 du Plan Stratégique de Développement du Secteur Agricole (PSDSA). Ce plan positionne les filières anacarde et soja comme des leviers de développement économique.

 

 

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