INTERPROFESSIONS AU BÉNIN

INTERPROFESSIONS AU BÉNIN : Un instrument pour mieux structurer les filières agricoles, dixit Letondji Beheton, DG de la SIPI

Un instrument pour mieux structurer les filières agricoles, dixit Letondji Beheton, DG de la SIPI

Le Bénin a démontré son engagement à structurer ses filières pour une économie plus résiliente et inclusive. Plutôt que d’imposer des restrictions strictes, le pays a mis en place une nouvelle approche basée sur le dialogue et la concertation entre producteurs et transformateurs pour assurer un développement harmonieux du secteur agricole. Il s’agit de l’interprofession des filières.

 

INTERPROFESSIONS AU BÉNIN : 
Un instrument pour mieux structurer les filières agricoles, dixit Letondji Beheton, DG de la SIPI

Dans un entretien exclusif accordé à Agence Ecofin, Letondji Beheton, Directeur Général de la Société d’investissement et de promotion de l’industrie (SIPI), a mis en lumière l’importance des interprofessions dans l’organisation et la régulation des filières agricoles béninoises. Interrogé sur les restrictions d’exportation et les risques de développement de circuits parallèles, Letondji Beheton a affirmé : « La lutte contre la contrebande est d’abord le rôle de tout État organisé. C’est un travail qui revient aux services des douanes, de la police, etc. Mais au Bénin, nous sommes allés plus loin. »

Selon lui, le gouvernement ne cherche pas à empêcher les producteurs de vendre leurs matières premières, mais plutôt à créer un cadre favorable à la transformation locale et à une répartition plus équitable des revenus.« Nous sommes conscients que producteurs et transformateurs doivent travailler ensemble. C’est pour cette raison que le président de la République a encouragé la création des interprofessions dans les différentes filières agricoles. »

Ces organisations regroupent producteurs, transformateurs et commerçants, et leur rôle est fondamental pour structurer les filières agricoles. « Il y a quelques mois, nous avons mis en place l’interprofession de la filière anacarde et celle du soja. Ce sont des creusets où les acteurs se concertent pour organiser les filières, décider des conditions de commercialisation et surtout fixer les prix ».

Un des avantages majeurs des interprofessions est la détermination consensuelle des prix entre producteurs et transformateurs, évitant ainsi la spéculation et l’instabilité des revenus. « Pour la campagne en cours, les deux parties se sont entendues pour fixer le prix des noix de cajou à 375 FCFA par kilogramme. Cela permet de garantir une rémunération équitable aux producteurs tout en assurant un approvisionnement stable aux transformateurs », a souligné Letondji Behetona. « Je pense que c’est la meilleure façon de combattre la contrebande. Le gouvernement n’impose rien. Ce sont les acteurs eux-mêmes qui définissent les règles du jeu au sein des interprofessions. »

Cette nouvelle approche encourage la transformation locale et renforce la compétitivité de ses filières agricoles sur le marché international, tout en assurant une meilleure redistribution des richesses entre les différents maillons de la chaîne au Bénin.

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Justin ADANDE

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