FILIÈRES ANACARDE ET SOJA : Le processus de réorganisation amorcé avec embonpoint
(Un mémorandum d’entente signé par les acteurs d’anacarde)
Le comité national d’orientation du processus de réorganisation des filières soja et anacarde pour la signature d’accords-cadres avec l’Etat a tenu une session, le mardi 30 juillet 2024. La séance d’échanges s’est déroulée au siège de la Chambre Nationale d’Agriculture à Cotonou et a eu pour objectif l’évaluation du niveau de mise en œuvre de ce processus.
Maëlle ANATO
Réorganiser les familles d’acteurs des filières soja et anacarde pour la signature d’accords-cadres avec l’Etat : c’est cet objectif que poursuit le gouvernement en mettant en place un comité national d’orientation du processus. La production de soja et d’anacarde ayant connu des rendements constants ces dernières années fait, malheureusement, face à des défis structurels. En réponse, le gouvernement pense mettre en place des accords-cadres avec les interprofessions pour régulariser et structurer les acteurs impliqués. Ces accords permettront d’établir des relations plus structurées entre les producteurs, les transformateurs et les parties prenantes de ces deux filières agricoles, tout en veillant à une répartition équitable des risques et des bénéfices.
A l’issue de cette cession du 30 juillet 2024, le comité en place a statué sur plusieurs points. Il s’agit en autres de la mission de sensibilisation dans les communes, de l’élaboration des documents statutaires de chaque interprofession, de la finalisation d’un mémorandum d’entente au sein de la famille des producteurs d’anacarde.
La réorganisation des familles d’acteurs des filières soja et anacarde, pilotée par la Chambre Nationale d’Agriculture, présage de nombreux avantages. Dans un contexte où une grande partie des productions d’anacarde et de soja est exportée brute, la rentabilité économique du pays est fortement limitée. Elle favorisera la transformation locale des produits, ce qui ajoutera de la valeur aux produits. D’autre part, elle contribuera à la création d’emplois, augmentera les revenus des producteurs ainsi qu’une meilleure compétitivité des produits béninois sur le marché international.
Il est capital de rappeler que cette initiative connaîtra un franc succès à condition que certains défis soient relevés. Il faudra assurer une coordination claire et transparente entre les différentes parties prenantes, surmonter les obstacles liés à la mise en place de nouvelles structures organisationnelles. Par ailleurs, il faudra veiller à une bonne intégration des petits producteurs dans le processus afin d’éviter des disparités de traitement au sein de chaque filière. Conscients des multiples qu’apportera cette réorganisation au sein des filières, les responsables des faîtières ont lancé un message d’union à l’endroit des acteurs à la base.
La FENAPAB et l’UNAPAB deviennent une.
Au détour de cette rencontre, les producteurs d’anacarde se sont entendus afin de découdre avec toute division. Du coup, les deux faitières ont accepté se fusionner pour laisser place à une seule organisation qui répondra désormais au nom des producteurs. « En tant que producteurs dans la dynamique d’une interprofession, il n’est pas bon qu’il y ait plusieurs familles d’acteurs. C’est très bien que ces deux familles s’entendent pour se mettre ensemble et parler d’une même voix » a avancé le membre du CNTC, Luc Loko. À sa suite, le président de l’Union Nationale des Cooperatives de Producteurs de Soja, Steev Adjaman a exhorté les producteurs à se mettre au travail. « En ce qui concerne les producteurs d’anacarde, il faut qu’ils s’entendent aussi parce qu’il y a un consensus qui est en train d’être sorti par rapport à la répartition où on parlait des ⅔ ; ⅓. Qu’ils se mettent ensemble et comprennent que c’est l’avenir de la filière qui est en jeu ».
Cette session a également permis de présenter et de valider la feuille de route du comité. Aussi, a-t-elle été une aubaine pour la proposition des dispositions pratiques d’organisation des Assemblées Générales. La réorganisation des filières anacarde et soja marque un tournant important dans la stratégie agricole du pays. De ce fait, les prochains mois seront déterminants pour voir si ces ambitions se concrétiseront et si le pays pourra effectivement tirer le meilleur parti de ses ressources agricoles.