PROTECTION DES OCÉANS : Un enjeu mondial joué sous la surface
FLAMBEE DE PRIX DE L’ESSENCE « KPAYO » A PARAKOU : Les activités agricoles durement impactées
Depuis quelques temps, l’essence de contrebande communément appelée « Kpayo » a acquis une hausse de prix dans les grandes villes du Bénin ainsi que dans les frontières Bénin-Nigeria où la plupart des grossistes font leurs approvisionnements. Ce qui met en péril le cours normal d’autres secteurs économiques, comme celui agricole. Au Nord Bénin, principalement dans la cité des Kobourou, le constat reste éminent et remarquable.
Josita YACOUBOU
ABDOUL Fawaz, vendeur d’essence à Amanwiyon affirme que « l’essence est actuellement à 800 FCFA le litre ». Un peu plus chère qu’auparavant. Ce qui s’explique par le simple fait que le coût d’achat au lieu d’approvisionnement a changé. « Nous le vendons à ce prix parce que nous l’achetons aussi chère à la frontière. Alors pour ne pas avoir de perte, nous fixons un prix abordable qui nous fera gagner de bénéfices sans pour autant chasser la clientèle », a ajouté ABDOUL Fawaz.
Mousilimou est un agriculteur qui se déplace chaque week-end pour Bakpérou un village non loin de Parakou. Il est situé à la sortie sud de la ville de Parakou. Pour ce producteur, il explique qu’il est impossible pour lui de prendre l’essence de contrebande aux bords des routes dans sa moto pour son déplacement à cause de son prix élevé, raison pour laquelle il achète de l’essence dans les stations.
« L’essence Kpayo est trop chère actuellement. Ainsi, pour aller au champ, je préfère prendre de l’essence dans les stations parce qu’elle est moins chère là-bas »,
confie ce dernier. Il notifie que cette flambée du prix d’essence constitue une difficulté majeure sur le plan du transport dans le domaine agricole, car à certain moment, il peine à se déplacer jusqu’à son champ.
Mais, malgré la cherté de l’essence « Kpayo » sur le marché, certains préfèrent la prendre aux bords des voies au lieu d’aller dans les stations bien que cela soit avantageux. Ces derniers évoquent plusieurs raisons pour justifier leur choix. Il s’agit notamment de la pénurie au niveau des stations d’essence. D’autres usagers estiment que les stations sont parfois trop loin de leur position et qu’il faut généralement faire la queue avant d’avoir de l’essence. Pour cela, ils préfèrent l’essence frelatée. Un citoyen qui a requis l’anonymat explique :
« Le prix de l’essence frelaté n’est pas si différent de l’essence à la station. Ils ont juste 50 ou 100f de différence. Aussi, les stations ont-elles des pénuries régulières d’essences, ce qui fait que je ne prends pas le risque de quitter chez moi jusqu’à la station pour qu’on me dise qu’il y en a plus ».
Parlant toujours des répercussions que cela peut avoir sur le secteur agricole, Orou Djiman, un producteur de soja évoque son cas. Comme Mousamilou, sa ferme se trouve à des kilomètres de chez lui. Il est donc obligé de prendre de l’essence de contrebande malgré son prix élevé. Il affirme : « ici, nous avons de manque de stations d’essence dans notre milieu, ce qui fait que même si l’essence « Kpayo » est à 800 voire 850 fcfa nous le prenons ». Selon lui, la flambée des prix d’essence peut élever le coût de la production agricole car si l’essence augmente jusqu’à 1000 fcfa le litre, les producteurs vont forcément revoir les prix après les récoltes.
Il est primordial qu’il ait donc des stations d’essence dans les milieux reculés. Les producteurs demandent l’aide des autorités compétentes pour la réduction du prix du carburant de contrebande afin de faciliter la mobilité facile. Ce qui favorisera par ricochet, un rendement meilleur et à un coût réduit.