La FAO forme les cadres préfectoraux pour transformer l’agriculture togolaise
La FAO, en partenariat avec le Ministère togolais de l’Environnement, a initié une formation nationale sur la gestion durable des pesticides. Cette action vise à enrayer les pratiques dangereuses, renforcer les compétences locales et jeter les bases d’une agriculture plus responsable. La gestion durable des pesticides devient une urgence écologique, sanitaire et stratégique.
Un contexte mondial alarmant qui justifie l’intervention
Chaque année, jusqu’à 40 % des récoltes mondiales sont détruites par des ravageurs et des maladies, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Face à cette menace persistante, les pesticides s’imposent comme un rempart incontournable. Toutefois, leur usage non contrôlé alimente une crise silencieuse aux conséquences graves. En effet, en 2021, la consommation mondiale de pesticides a atteint 3,5 millions de tonnes de matière active, soit une moyenne de 2,26 kg par hectare.
Le Togo prend le problème à bras-le-corps
Dans ce contexte préoccupant, le Togo place la gestion durable des pesticides au rang de priorité nationale. Ainsi, la FAO et le Ministère de l’Environnement et des Ressources forestières ont conjointement organisé un atelier national de formation des formateurs, dans le cadre du Projet d’appui à la gestion efficiente des pesticides dans le secteur agricole (ProGePestA).
Un diagnostic inquiétant sur le terrain
Les participants, venus des 39 préfectures du pays, ont été sensibilisés aux pratiques agricoles à risque identifiées par une enquête nationale. Il en ressort que le commerce informel de pesticides non homologués est en nette progression. De plus, la majorité des utilisateurs ignorent les règles élémentaires de sécurité. Par conséquent, cela entraîne des intoxications aiguës, des brûlures, une dégradation des sols, ainsi qu’une pollution de l’eau et une destruction de la biodiversité.
Une stratégie en deux axes pour inverser la tendance
Pour inverser cette tendance, la formation cible deux objectifs majeurs : d’une part, partager les données de l’enquête nationale et, d’autre part, outiller les directeurs préfectoraux de l’environnement et les chefs d’agence de l’ICAT. À terme, ces derniers deviendront des relais de sensibilisation dans leurs zones respectives.
Les modules de formation intègrent la gestion durable des pesticides, les traitements phytosanitaires, le bon dosage, la reconnaissance des ravageurs et les gestes à adopter en cas d’intoxication. Organisé en deux phases à Atakpamé et Kara, l’atelier permettra aux cadres formés de répliquer les acquis sur le terrain.
La stratégie s’élargit bientôt à une campagne de sensibilisation radiophonique dans toutes les préfectures. L’objectif : diffuser les messages clés sur la gestion durable des pesticides au plus près des producteurs.
Avec une production agricole appelée à augmenter de 60 % d’ici à 2050, selon la FAO, la gestion durable des pesticides s’impose comme la clé pour nourrir les populations tout en protégeant l’environnement.
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Innocent AGBOESSI