Hausse des prix alimentaires mondiaux

Une dynamique favorisée par les coûts de la viande, des produits laitiers et des huiles végétales

Les indices de prix des produits alimentaires publiés par la FAO en juin 2025 révèlent une légère inflation sur les marchés mondiaux. Si les coûts du sucre et des céréales reculent, ceux de la viande, des produits laitiers et des huiles végétales progressent. En parallèle, les perspectives de production mondiale de céréales s’annoncent records pour 2025-2026.

Indice FAO des prix des produits alimentaires

128,0 points en juin 2025 ! L’Indice FAO des prix des produits alimentaires a connu une hausse de +0,5 % par rapport à mai et de +5,8 % en glissement annuel. Quoique modérée, cette progression s’explique par l’augmentation des prix de la viande (+2,1 %), des huiles végétales (+2,3 %) et des produits laitiers (+0,5 %), qui compense largement la baisse des cours du sucre (-5,2 %) et des céréales (-1,5 %).

Sous l’effet d’une forte demande mondiale, la viande bovine, porcine et ovine voit ses prix grimper tandis que la volaille continue de baisser. Du côté des produits laitiers, les prix du beurre explosent du fait des tensions sur l’approvisionnement en Océanie et en Europe. Le fromage enregistre un troisième mois d’inflation consécutif malgré la modération des prix du lait en poudre due à une offre abondante.

La demande mondiale soutenue a porté haut les cours de l’huile de palme (+5 %), de soja et de colza. L’huile de soja bénéficie d’anticipations de demande pour les biocarburants au Brésil et aux États-Unis. L’huile de colza s’envole dans un contexte d’offre mondiale resserrée, tandis que l’huile de tournesol baisse grâce aux bonnes perspectives de production autour de la mer Noire.

Une production céréalière record en vue

L’indice FAO des prix des céréales a chuté de 1,5% grâce à l’augmentation de l’offre due à l’abondance des approvisionnements en provenance d’Argentine et du Brésil. Les cours de l’orge et du sorgho suivent également cette tendance.

En revanche, les prix du blé progressent. Ceci s’explique par les conditions climatiques défavorables dans certaines zones de l’Union européenne, de la Russie et des États-Unis. Pour la période 2025-2026, les nouvelles prévisions annoncent une hausse de +2,3 % la production mondiale de céréales par rapport à 2024, soit 2 925 millions de tonnes. À son tour, le blé devrait atteindre les 805,3 millions de tonnes grâce à de bons rendements en Inde et au Pakistan. Le maïs bénéficierait de conditions favorables au Brésil et en Inde, compensant les reculs en Ukraine et dans l’UE.

Le riz pourrait atteindre un niveau record de 555,6 millions de tonnes, avec des perspectives positives en Asie malgré les baisses attendues en Irak et aux États-Unis. Par ailleurs, les stocks mondiaux de céréales pourraient s’élever à 889,1 millions de tonnes à la fin de la campagne (+2,2 %). De plus, le ratio stocks/utilisation atteindrait 30,3 %, ce qui indique une offre globalement confortable. Le commerce mondial des céréales est également prévu à 486,9 millions de tonnes (+1,2 %), avec une hausse importante des échanges de blé et surtout de riz qui devrait atteindre un record de 60,8 millions de tonnes.

Maëlle ANATO