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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

INFRASTRUCTURES ACMA 2 DANS LA VALLÉE DE L’OUÉMÉ: Les acteurs des communes de Dangbo, Adjarra et Bonou à l’épreuve de la gestion des IMEs

 INFRASTRUCTURES ACMA 2 DANS LA VALLÉE DE L’OUÉMÉ: Les acteurs des communes de Dangbo, Adjarra et Bonou à l’épreuve de la gestion des IMEs

Dans le souci d’améliorer les conditions de vie des acteurs des Pôles d’Entreprises Agricoles du Bénin, le programme Approche Communale pour le Marché Agricole phase 2 (ACMA2) a construit des infrastructures et équipements marchands dans certaines communes du Bénin. C’est le cas, dans la commune de Dangbo, d’Ajarra, et de Bonou, toutes situées dans le département de l’Ouémé. Comment se fait alors la gestion de différentes infrastructures érigées dans ces localités depuis la mise à dispositions aux acteurs agricoles ? Une équipe de la rédaction est descendue sur le terrain pour le constat.

Par Hermione ADJANOHOUN

Le programme Approche Communale pour le Marché Agricole phase 2 (ACMA2) a changé l’environnement des affaires de sa zone d’intervention à travers la construction des infrastructures et équipements marchands. Ces infrastructures sont construites par le programme sur financement conjoint de l’Ambassade des Pays-Bas près le Bénin à 95{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} et de chaque commune bénéficiaire à 5{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112}. Dans le département de l’Ouémé, plus précisément dans la commune d’Ajarra, le programme ACMA2 a construit un Centre de regroupement de vente de poissons d’élevage d’un coût de réalisation de 107.545.653 FCFA. Il est composé de 6 bassins piscicoles, de deux fours pour le fumage des poissons, d’une salle de réunion, d’un bureau. À quelques kilomètres d’Ajarra, la commune de Dangbo a bénéficié de la construction, d’un marché de Piment appelé « Marché à piment de Malomé ».

Vue de quelques hangars au marché de piment à Malomé

Construit sur une superficie de 2ha et d’un cout de réalisation de 122.691.414Fcfa, ce marché est composé d’un magasin de stockage de piment d’une capacité de 250 tonnes, de 8 grands hangars, d’un bureau avec salle à eau. Le marché est animé par les producteurs de la commune de Dangbo et d’Adjohoun. Quant à la commune de Bonou toujours situé dans le département de l’Ouémé, le programme ACMA2 à érigé un magasin de stockage d’huile rouge d’une capacité de 500 tonnes et d’un cout de réalisation de 161.436.665Fcfa. Cette infrastructure est constituée d’un magasin, d’une salle de réunion, de deux tricycles pour le transport des bidons d’huile et d’un bureau.

Le bien-fondé de ces infrastructures pour les acteurs

La phase 2 du programme Approche Communale pour le Marché Agricole à travers l’édification des infrastructures et équipements marchands dans les communes d’Adjarra, de Dangbo et de Bonou a participé selon les acteurs des pôles d’entreprises agricoles (Pisciculture, Piment, huile rouge) à booster l’économie locale ainsi que les conditions de vie des bénéficiaires dans chacune des communes.

Vue des des fours installés sur le centre de regroupement à Adjarra

Pour Albert Akovobahou, ancien président de l’Union Communale des Coopératives villageoises de Pisciculteurs de la commune d’Ajarra, la construction du Centre de regroupement et de poissons d’élevage dans sa localité a eu un impact majeur sur les conditions de travail et de vie des acteurs (Pisciculteurs et mareyeuses de la commune). Selon lui, les pisciculteurs aujourd’hui vendent facilement et à bon prix leurs poissons, ce qui leur permet d’avoir un bon revenu, et les femmes mareyeuses peuvent également après l’achat du poisson sur le site utiliser les fours pour le fumage avant de le mettre sur le marché. Cette infrastructure leur a permis de réduire les tracasseries et les pertes auxquelles ils faisaient face en matière de vente et de fumage de poisson dans la localité par manque d’équipement pour le fumage et de clients pour la vente des poissons frais.

Aujourd’hui grâce à Acma2 à travers la construction de ce centre, ils arrivent à enregistrer des commandes et vendre plus rapidement et à bon prix leurs poissons. La construction de cette infrastructure a également permis aux acteurs de se mettre en coopérative, de bénéficier des formations et d’améliorer leurs méthodes de travail.

À Dangbo, le président de l’Union Communale des Coopératives villageoises des Maraîchers, Dounnou Kossou Nathanaél, estime que, depuis la mise à disposition du marché de piment de Malomé aux acteurs agricoles par le ACMA2, la vie des acteurs (les producteurs, les commerçants), a changé. « Il y a quelques années le marché s’animait à ciel ouvert et on n’était exposés à la pluie au soleil, et nos marchandises étaient parfois envahies par l’eau quand il pleut on enregistrait beaucoup des pertes. Mais depuis la construction de ce marché, nous sommes à l’abri du soleil et de la pluie. Et grâce au magasin de stockage que nous avons dans le marché, nous arrivons à stocker nos piments longs, ce qui nous permet de faire le warrantage et d’accroitre nos revenus ». Selon lui cette infrastructure a eu un impact remarquable sur les acteurs agricoles de la commune.

Le magasin de stockage d’huile rouge de Bonou

Quant à Yehouenou Toussaint, Président de l’Union Communale des Producteurs et Transformateurs des Noix de Palme (UCPTNP) de la commune de Bonou, la construction du magasin de stockage de l’huile de palme a permis une structuration des coopératives de la commune, elle a également permis aux acteurs à travers le warrantage d’ augmenter leurs revenus et d’ acquérir des connaissances à travers les différentes formations reçues du programme ACMA2. « Depuis que cette infrastructure nous a été offert, nos vies ont changés, j’arrive à subvenir aux besoins de ma famille, j’ai acheté des terres et agrandir ma plantation, et je n’ai rien envié à un fonctionnaire d’état », a-t-il ajouté. Selon Lysias Koumagnon, gestionnaire de l’IEM de Bonou, cette infrastructure contribue à l’évolution de la production et à la commercialisation de l’huile rouge dans la commune.

Des pratiques de gestion des IEM

Dans la Commune de Bonou, les acteurs se sont organisés en coopérative et chaque coopérative ou individu peut venir déposer leurs marchandises (les bidons d’huile dans le magasin) pour le stocker et faire le warrantage au moment opportun. À en croire Lysias Koumagnon, plus de 2000 bidons d’huile rouge sont actuellement stockés dans le magasin. Ce qui explique la volonté des acteurs à utiliser le magasin et également à assurer la propreté et l’entretien du site et des équipements. Yéhouennou Toussaint, président de l’UCPTNP a indiqué qu’un comité sera mis sur pied dans les prochains jours pour assurer la bonne gestion de l’infrastructure et des équipements même si les activités programme Acma2 prenaient fin. Il a mentionné qu’actuellement certains acteurs participent à leur manière à la bonne gestion de l’infrastructure en assurant la propreté des lieux et en utilisant à bien les équipements.

Vue des bidons d’huile rouge stockés dans le magasin à Bonou

Sur le centre de regroupement et de vente de poisson d’élevage de la commune d’Adjarra, le programme Acma2 a recruté un technicien piscicole qui se charge de l’entretien des équipements à savoir (les bassins piscicoles et les fours). Cependant les acteurs eux-mêmes se sont organisés pour assurer la propreté du site et les mareyeuses après l’utilisation du four, mettent l’équipement au propre après chaque utilisation avant de quitter le site. « Des options agrobusiness ont été élaborées pour faciliter la commercialisation des poissons frais ou fumés », a ajouté Nouhoheflin Raimi, technicien piscicole du centre d’Adjarra. À Dangbo, un comité multi acteur a été mis sur pied pour assurer la bonne gestion du magasin de stockage de piment du marché de Malomé, les acteurs (producteurs et commerçants) ont été sensibilisés pour intégrer les hangars et les utiliser pour la commercialisation du piment, ils ont été instruits pour veiller à ce que les installations ne soient pas détruits par les enfants et les usagers du marché.

Les producteurs de piment de la commune ont été contactés et sensibilisés pour venir stocker leurs piments.

Il faut noter qu’après la réception des infrastructures, il revient aux autorités municipales de prendre également des mesures à leur niveau pour assurer le suivi et la bonne gestion des IEMs dans leurs localités. À en croire, Placide Voglozin, point focal ACMA2 à la mairie de Dangbo, la mairie à œuvrer pour que les acteurs notamment les commerçants puissent intégrer les hangars, elle a également mis à dispositions des bénéficiaires une ligne électrique pour éclairer le marché de piment puisqu’elle s’anime déjà vers 4h du matin. Il est également prévu la construction d’un forage pour mettre de l’eau à la disposition des commerçants du site, un processus pour faciliter le warrantage à travers le comité multi acteur présidé par le premier adjoint au maire de la commune est aussi mis en place.

À Adjarra, la mairie a construit plus de 30 étangs aux profits des pisciculteurs de la commune pour aider en ce qui concerne la production du poisson.

Selon Ulrich Kponou, point focal ACMA2 à la mairie d’Adjarra, la municipalité a négocié des partenariats avec les Nigérians pour permettre aux acteurs d’écouler leurs poissons sur le marché nigérian. L’autre chose est que l’autorité municipale est en train de finaliser un projet nommé « Village aquacole » qui permettra de mettre à la disposition des acteurs, plusieurs étangs pour accroître la production de poisson dans la commune.

La mairie a aussi exonéré les producteurs de la TDL (Taxe de Développement Local). La mairie de Bonou, selon Parfait Kpanou, point focal Acma 2, prévoit dans les prochains mois, l’aménagement de la devanture du magasin pour un montant de 10 millions pour faciliter le transport des marchandises ainsi que le rebadigeonnage du magasin.

Difficultés rencontrées par les acteurs sur les sites

Les difficultés rencontrées par les acteurs agricoles varient d’une commune à une autre. Au marché de piment de Malomé dans la commune de Dangbo, les acteurs sont confrontés aux problèmes d’électrification. « Nous n’avons toujours pas l’électricité alors que le marché s’anime à partir de 3h du matin, nous n’avons pas d’eau sur le site, et les usagers du marché aussi ont des difficultés à aller aux toilettes puisque l’eau qui doit alimenter ces toilettes n’est pas disponible. Nous avions besoin d’un gardien pour assurer la sécurité du marché » a mentionné Dounnou Kossou Nathanaél, président de l’ UCCM de Dangbo. Il a donc invité la mairie à les accompagner pour que des solutions idoines soient trouvées pour le bonheur de tous.

À Bonou par contre , les producteurs et commerçants d’huile de palme à l’image de Degnimon Archile, coordonnateur du comité multi acteurs de la commune souhaite, la construction de nouveau tanks pour permettre de stocker plus d’huile, la mise à disposition d’un matériel de transport plus adéquat pour leur permettre de faire le transport des huiles en toute sécurité compte tenu de l’état des routes dans la commune, parce qu’ils ont des difficultés à assurer le transport.

Au regard des différentes interventions d’une commune à une autre, on note que les acteurs agricoles ainsi que les autorités municipales s’engagent pour une bonne gestion des infrastructures et équipements marchands construits par le programme ACMA2 dans les communes de Dangbo, d’Adjarra et de Bonou. Les acteurs agricoles des différentes localités ainsi que les points focaux Acma2 des mairies, ont remercié ACMA2 pour avoir non seulement changé, mais aussi amélioré les conditions de vie et de travail des producteurs agricoles et redonnés ainsi un nouveau visage aux activités du secteur agricole au Bénin.

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