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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

INSTABILITÉ POLITIQUE EN AFRIQUE DE L’OUEST : Quel sort pour les activités agricoles ?

 INSTABILITÉ POLITIQUE EN AFRIQUE DE L’OUEST : Quel sort pour les activités agricoles ?

L’actualité politique au Niger et en Afrique de l’Ouest en général fait couler beaucoup d’encre et de salive et nul n’est indifférent face aux lourds revers que cette situation pourrait engendrer tant pour les populations que pour les pays. L’agriculture étant la base de plusieurs économies ouest-africaines, ses activités semblent prendre un coup dur suite à ces évènements tout en mettant les populations dans une position de faiblesse.

Jean-Baptiste HONTONNOU

Au Mali, au Burkina-Faso et récemment au Niger, les régimes en place ont été renversés et le pouvoir a été pris par les putschistes. Des coups d’Etat qui ont été tous condamnés par l’institution régionale, la CEDEAO, et qui ont fait objet de lourdes sanctions, notamment la fermeture des frontières. Et si les ardeurs paraissent se calmer du côté du Mali et du Burkina-Faso, le cas du Niger est toujours préoccupant car, les sanctions sont toujours maintenues. Considérant ces dernières, plusieurs sont les conséquences néfastes qui s’enregistrent, que ça soit sur le plan sécuritaire, économique comme politique. Le plus inquiétant est le sort réservé aux activités agricoles qui constituent le maillon fort des économies de plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest.

En effet, quand l’on parle d’activités agricoles, le lien est directement fait avec les producteurs, les commerçants et autres personnes qui s’y impliquent d’une ou autre manière. Depuis que le Bénin a fermé ses frontières avec le Niger sur instructions de l’UEMOA, les acteurs de la filière agricole sont confrontés à quelques impacts directs de cette instabilité politique et plusieurs défis font désormais surface. La première conséquence de cette situation est la perturbation des chaînes d’approvisionnement agricole. De façon générale, l’instabilité politique entraîne souvent des perturbations dans les réseaux de transport, rendant difficile l’accès des agriculteurs aux intrants essentiels tels que les semences, les engrais et les équipements. Cette perturbation entrave la production agricole et réduit les rendements, affectant la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance. Spécifiquement, depuis que le Bénin a fermé ses frontières avec le Niger, plusieurs commerçants et transporteurs vivent une situation indicible. Le Niger étant le grand fournisseur du Bénin en oignon, les transporteurs se sont vu bloquer derrières les frontières regardant les marchandises pourrir sans avoir la force d’agir. Le grand perdant est le commerçant. « Le commerçant qui a perdu ses camions remplis d’oignons, qui le dédommage ? », s’est demandé Bertin Koovi, un économiste fondamental, sur l’émission Zone Franche de Canal3 Bénin.

Au-delà des pertes qu’enregistrent les commerçants suite à cette fermeture des frontières et cette instabilité politique en général, les transporteurs routiers de produits agricoles vivent une agonie. Ce qui constitue un manque à gagner pour les entreprises du secteur agricole. Selon Daouda Bomba, secrétaire général de l’Union des conducteurs routiers de l’Afrique de l’Ouest, près de six mille conducteurs sont obligés de packer au bord des routes depuis que cette sanction contre le Niger a pris effet. Pour lui, « c’est une perte de milliards de francs FCA qui ne sera pas remboursée par les pays de la CEDEAO ». « Les conducteurs sont ceux qui souffrent les plus dans cette affaire », a-t-il martelé. Telle est donc la situation des commerçants et des transporteurs des pays en sanction.

Par ailleurs, l’instabilité politique est un fléau que tout pays ou région devrait éviter. En plus de perturber les chaînes d’approvisionnement agricole, elle est susceptible de créer des dommages aux infrastructures agricoles. Pendant ces périodes, les infrastructures telles que les systèmes d’irrigation, les installations de stockage et les marchés peuvent être endommagées ou négligées. Cela nuit à l’efficacité des opérations agricoles, réduit la capacité de stockage après récolte et limite l’accès aux marchés, ce qui a un impact sur la rentabilité des agriculteurs. De même, elle peut créer une baisse des investissements directs étrangers. L’instabilité politique peut générer un climat d’investissement défavorable, décourageant les investissements directs étrangers dans le secteur agricole. Alors que le manque d’investissement limite l’adoption de techniques agricoles modernes, le transfert de technologie et l’accès au capital, entravant ainsi la productivité et la croissance agricoles.

Ainsi, il est important que les chefs d´États africains prennent conscience de la situation qui prévaut tant au Niger comme dans les autres pays afin de permettre non seulement aux commerçants et acteurs du secteur agricole mais également aux populations de ne pas vivre les lourdes conséquences des décisions dont ils ne sont pas précurseurs.

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