USAGE DE « SIDAKIN » POUR ASSAINIR L’EAU CONTAMINÉE : Une solution peu efficace
« KPOURA » OU SANG DE BŒUF COAGULÉ CUIT : Un met prisé par les populations dans le Nord Bénin
Localement appelé « Kpoura » et consommé principalement au nord Bénin, le Kpoura est un aliment préparé avec le sang de bœuf coagulé. Bien que cet aliment contient des éléments nutritifs il est aussi nocif pour la santé.
Josita A. YACOUBOU
En Afrique comme au Bénin, le sang d’animaux est utilisé dans la cuisson de mets. Dans le nord Bénin et principalement dans la ville de Parakou le sang d’animaux coagulé appelé localement « Kpoura » est consommé. Le Kpoura est préparé avec le sang coagulé de bœuf immolé. Après une descente au marché Arzèkè certaines revendeuses du Kpoura nous confirment que le Kpoura est beaucoup consommé par les populations de Parakou. Une revendeuse qui a requis l’anonymat affirme « Je revends du Kpoura tous les soirs à partir de 16h. J’ai assez de clients qui achètent certains pour 200f et d’autres pour 500f même. Mais je fais les tas à partir de 100f. » Rafiath, une cliente nous fait savoir qu’elle mange le Kpoura avec sauce à base de feuilles sèches de gombo ou autres légumes.
L’ingestion du sang d’animaux dans les cuissons se fait principalement dans certaines cultures dans le but de combattre l’anémie, mais également les faiblesses du corps. Parfois provoquées par les atteintes de la phtisie. Le sang d’animaux immolés est perçu par les malades psychiques comme capable de leur apporter la vigueur nécessaire à leur rétablissement, car l’imaginaire populaire associe fortement à ce fluide vital rouge, les vertus de la force et de la vie. L’idée d’un sang nourricier et réparateur est ainsi répandue dans les esprits.
Certains médecins craignent en effet que la consommation de sang aux abattoirs ne soit la cause de maladies, les animaux de boucherie étant susceptibles d’être atteints par des affections diverses qui pourraient infecter le sang tiède prisé des malades et des convalescents. Santa KOUESSOPA Patrice Ingénieur nutritionniste donne les valeurs nutritionnelles,
« Le sang est riche en protide, en glucide issus de tous ce que l’animal mange, en sel minéraux et en fibrinogène. Ces éléments nutritifs présents dans le sang d’animaux nous permettent de dire que la consommation du sang d’animaux est une bonne chose au regard des éléments nutritifs que l’on peut consommer. »
Pour ce dernier il n’est pas tellement nuisible pour la santé de consommer le sang d’animaux dans nos différentes cuissons comme la sauce de « kpètè » faite essentiellement avec le sang d’animaux, le « Kpoura » qui se mange accompagné de plusieurs sauces. Son excès de consommation peut être nuisible pour notre santé ainsi que sa mauvaise cuisson. Selon le spécialiste, Santa Kouessopa Patrice le fait de ne pas bien cuire le Kpoura avant de le consommer peut rendre très malade.
» L’urée et l’acide urique sont présents dans ce sang puisque l’animal était vivant lorsqu’on retire le sang ce qui fait qu’il avait des réactions métaboliques qui étaient en cours ; alors que cet acide urique et l’urée sont fortement toxiques pour la santé. Donc si le sang coagulé n’est pas bien préparé où est trop ingéré dans l’organisme, il va l’affecter et cela peut déclencher les maladies rénales et autres. Aussi, le fait de ne pas bien cuire ce sang-là, les gènes infectés contenus dans ce sang peut rendre malade. »
L’on a aussi l’habitude de constater que le Kpoura dégage une forte odeur désagréable lorsqu’elle fait une durée donnée dans la chaleur ce qui n’est d’ailleurs pas du tout bon pour l’organisme. Alors le spécialiste conseille fortement de manger directement le Kpoura juste après sa cuisson dans le cas contraire ce n’est pas bon pour l’organisme.
Par ailleurs s’il est vrai que la consommation du sang d’animaux coagulé contient des éléments nutritifs dont nous avons besoin, il présente aussi des inconvénients. Avis donc aux consommateurs !