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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

CHERTE DES ALIMENTS POISSON AU BENIN

 CHERTE DES ALIMENTS POISSON AU BENIN

« Le prix actuellement sur le marché ne permet pas aux pisciculteurs de pouvoir l’acheter…. » Robert NOUGBOLOGNI

 Au bénin, la pisciculture est un rempart pour suppléer à la pêche continentale. Cependant, l’alimentation des poissons d’élevage constitue une équation souvent difficile à résoudre. Robert NOUGBOLOGNI, aborde dans cet entretien la question de la cherté des aliments poissons.

Robert NOUGBOLOGNI, Pisciculteur

Comment décrivez-vous le marché des aliments poissons au Bénin ?

Disons, qu’il n’y a pas encore de marché de poisson au Bénin. Quand on parle de marché, c’est qu’on a un certain volume qui s’écroule et qui permet de pouvoir parler de marché. Mais en général, les pisciculteurs qui utilisent l’aliment poisson ont deux (02) choix, soit ils vont acheter de l’aliment importé qui est disponible sur place ou produire leur propre aliment.

Nous avons fait un constat, qui porte à croire que l’aliment poisson est un peu cher, à votre avis, quels sont les conséquences socio-économiques de cette cherté ?

Le coût d’alimentation représente environ 70 % du coût de la production et est la principale raison pour laquelle le poisson local peut difficilement concurrencer le poisson importé. Certes nous avons beaucoup d’affirmation allant dans ce sens mais il est important de faire la part des choses.  L’aliment importé est chère, il faut l’avouer. Le prix sur le marché actuellement ne permet pas aux pisciculteurs de pouvoir l’acheter, et l’utiliser selon le coût de production. Aujourd’hui l’aliment poisson est cher. Cependant, beaucoup d’efforts sont consentis au niveau des autorités,  en charge de ce secteur pour ramener cet aliment à un prix qui permettra au pisciculteur de s’en sortir. Pour ceux qui ont pris l’initiative de fabriquer eux-mêmes leur propre aliment, ils ne peuvent pas se prononcer sur la question de la cherté. Ils arrivent à s’en sortir comparativement aux autres. Tout est une question de détermination et de bon sens.

Pensez-vous que cet apport des autorités a un impact vraiment conséquent ?

L’apport aujourd’hui des structures en charge du développement de la filière aquaculture, en matière d’aliment passe par la subvention de l’aliment importé. Cette subvention permet à assez de pisciculteur de pouvoir acheter de l’aliment importé et de pouvoir nourrir les poissons. Derrière cette action, on pourra parler de quantité, du volume d’aliment importé subventionné mis sur le marché qui n’est peut-être pas suffisant pour couvrir la demande, ce qui fait qu’assez de pisciculteur utilisant cet aliment continue de se plaindre. À ce niveau, un effort doit pouvoir être encore fait pour permettre aux pisciculteurs de pouvoir s’en sortir. Par contre, ceux qui sont dans le modèle de l’utilisation de l’aliment local travail sur la promotion de cet aliment et l’amélioration la qualité de cet aliment afin d’avoir un secteur qui nourrit son homme

Pensez-vous qu’il faut lutter contre l’importation des aliments poisson ?

Non. On ne pourra pas dire qu’il faudra lutter contre l’importation de l’aliment poisson. Ce n’est même pas, pour l’instant c’est hors de question parceque si vous n’avez pas un plan B  dernière et vous demandez à ce qu’on aille contre l’importation de l’aliment poisson, c’est que vous vous foutez vous même le doigt dans l’œil, vous mettez une balle dans le pied et derrière vous allez encore plus vous plaindre. Je pense à mon humble avis que ce qu’il faut faire, c’est déjà ce qui est en train d’être fait, la subvention de l’aliment importé qui est déjà un gros part et je profite pour remercier les autorités qui font beaucoup d’efforts dans ce sens mais également encourager réellement ceux-là qui produisent de l’aliment sur place donc local à produire plus, à améliorer la qualité de ce qu’ils font et à les aider à avoir des matières premières de qualité disponible sur place pour pouvoir réellement renverser la tendance donc plus d’aliment local que d’alimentation importé serait peut-être la solution la plus envisageable.

Quel est votre mot de la fin ?

J’exhorte tous mes confrères pisciculteurs à ne pas baisser les bras. La pisciculture semble assez difficile au Bénin comme activité à mener mais quand on met la détermination, la foi, le courage, on finit par s’en sortir. Je dirai également à ceux qui ne croient pas à l’aliment local de réellement commencer par l’essayer même si aujourd’hui, ils n’ont pas la capacité ou le potentiel de produire eux même leur propre aliment. Ils peuvent déjà se rabattre sur ceux qui font l’expérience et qui ont des résultats. Je citerai comme exemple notre ferme puisque c’est ce que je connais surtout. Faites l’effort de venir vers eux. Prendre des échantillons, faire des tests sur une période bien définie et tirer des conclusions.

Propos recueillis par Vanessa ZANNOU

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