La FAO tire la sonnette d’alarme et montre la voie d’une pêche durable

La FAO vient de publier l’évaluation mondiale la plus détaillée jamais réalisée sur les stocks halieutiques marins.

La FAO vient de publier l’évaluation mondiale la plus détaillée jamais réalisée sur les stocks halieutiques marins. Si la gestion efficace des pêches offre des résultats encourageants, de nombreuses zones restent gravement affectées par la surpêche. Le rapport 2025 met en lumière l’urgence d’une gouvernance plus rigoureuse.

La FAO vient de publier l’évaluation mondiale la plus détaillée jamais réalisée sur les stocks halieutiques marins.

La gestion des ressources halieutiques revient au cœur du débat international avec la publication, ce 11 juin 2025, par la FAO, d’un rapport sans précédent sur l’état des pêcheries maritimes mondiales. Ce document, dévoilé à l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur les océans à Nice, est l’évaluation la plus complète à ce jour des stocks halieutiques marins. Il repose sur l’analyse de 2 570 stocks de poissons et mobilise plus de 650 experts issus de 90 pays.

Le constat est nuancé. D’un côté, 64,5 % des stocks halieutiques sont exploités de manière biologiquement viable, mais 35,5 % demeurent surexploités. Lorsque les données sont pondérées par la production, ce sont 77,2 % des débarquements mondiaux qui proviennent de stocks viables. Cela montre que la durabilité est possible, surtout lorsqu’elle repose sur une gestion rigoureuse et fondée sur la science.

Les exemples du Pacifique Nord-Est et du Pacifique Sud-Ouest sont révélateurs : 92,7 % et 85 % des stocks, respectivement, y sont viables. En Antarctique, ce chiffre atteint même 100 %, grâce à une gestion écosystémique et à une coopération internationale exemplaire. Ces régions montrent qu’avec des institutions solides et une volonté politique, les pêcheries peuvent non seulement survivre, mais prospérer.

Pourtant, la situation est loin d’être homogène. Dans des zones comme le Pacifique Sud-Est ou l’Atlantique Centre-Est, moins de la moitié des stocks sont viables. Dans ces régions, souvent marquées par une pêche artisanale vitale pour les populations locales, les défis sont immenses. Les capacités institutionnelles limitées, la gouvernance fragmentée et le manque de données freinent les efforts de durabilité.

Du côté des espèces, les résultats sont également contrastés. Les thonidés, par exemple, affichent 87 % de stocks viables, avec 99 % des débarquements issus de ressources durables. À l’inverse, les espèces d’eaux profondes restent gravement menacées, avec seulement 29 % de viabilité, et les requins migrateurs continuent de subir les conséquences d’une gestion internationale incohérente.

Le rapport insiste sur un point central : la durabilité passe par une meilleure gestion fondée sur des données fiables. À cet effet, la FAO appelle les pays à investir dans la collecte d’informations, notamment sur la pêche artisanale, pour guider les décisions politiques.

« Cette photographie détaillée du secteur montre ce qui fonctionne et ce qui doit être corrigé », a déclaré Qu Dongyu, Directeur général de la FAO. Il a réaffirmé que les gouvernements doivent « intensifier les efforts en faveur de systèmes alimentaires, aquatiques, durables et résilients ».

En conclusion, cette évaluation mondiale des stocks halieutiques marins met en lumière un double message : les progrès sont réels quand la gestion est efficace, mais l’urgence de renforcer la gouvernance reste pressante. La durabilité des pêches ne se décrète pas, elle se construit, patiemment, avec rigueur, volonté politique et coopération internationale.

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Innocent AGBOESSI

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