MARCHÉ AGROALIMENTAIRE MONDIAL: Les coûts commerciaux doivent baisser selon la FAO
La réduction des coûts du commerce contribuerait à stimuler le développement durable dans le secteur agroalimentaire, en améliorant l’intégration et la transformation, en particulier dans les économies à faible revenu, a déclaré l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Vanessa ZANNOU
« Un système agroalimentaire mondial robuste et bien intégré peut aider tous les pays à faire face à des défis sans précédent, comme en témoigne la pandémie de COVID-19 au début de 2020, lorsque les marchés agroalimentaires mondiaux se sont révélés remarquablement résilients », a déclaré la FAO dans son dernier rapport sur l’état des marchés des produits agricoles (SOCO 2022).
En effet, selon la FAO, par rapport à 1995, un plus grand nombre de pays commercent aujourd’hui entre eux, et le marché agroalimentaire mondial est plus équilibré. Bien que la mondialisation ait été perçue comme une perte de vitesse après 2008, l’intégration régionale a augmenté au cours de la même période grâce à un nombre croissant d’accords régionaux. « Actuellement, l’environnement de la politique commerciale est caractérisé par la lenteur des négociations commerciales multilatérales dans le cadre de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et une prolifération d’accords commerciaux régionaux plus approfondis qui visent, en plus de l’accès aux marchés, à promouvoir la convergence des politiques et réglementations nationales » a expliqué la FAO.
Les accords régionaux fondés sur des règles multilatérales pourraient bénéficier aux économies et à l’environnement, selon l’agence des Nations-Unies, car ils « autorisent des dispositions liées à l’environnement qui, lorsqu’elles sont juridiquement contraignantes, peuvent aider à faire face aux impacts environnementaux du commerce » a noté la FAO. À en croire, Xinhua George Rapsomanikis, économiste principal de la FAO et rédacteur en chef de SOCO 2022, « la régionalisation crée des gains, mais les pays à faible revenu pourraient ne pas être en mesure d’y adhérer facilement ».
« Lorsque nous avons examiné la mondialisation par rapport à l’intégration régionale, nous avons vu que l’Afrique ne forme pas de grappe commerciale comme cela arrive à d’autres régions… Les pays africains ne commercent pas beaucoup entre eux, préférant d’autres partenaires dans le monde », a expliqué Rapsomanikis. « Nous avons examiné cela, ainsi que les coûts du commerce et les avantages comparatifs, et nous avons constaté que les avantages dans la région (africaine) sont assez faibles, tandis que les coûts du commerce sont élevés », poursuivit-il.
Les coûts commerciaux pourraient être importants et, pour les pays à faible revenu, « ils peuvent représenter jusqu’à 400 {e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} du prix final d’un produit, beaucoup plus que pour les articles échangés entre pays à revenu élevé », indique le rapport. Un autre problème majeur qui hante les pays à faible revenu et entrave leur développement est celui de la productivité. « Les écarts de productivité agricole entre les pays peuvent être énormes », a déclaré ce même rapport, ajoutant que c’est l’une des raisons pour lesquelles le commerce infrarégional de l’Afrique est si faible. « Dans plusieurs pays africains, la productivité est très faible, ils recherchent donc des partenaires en dehors du continent, parmi ceux qui ont une productivité plus élevée », a déclaré Rapsomanikis.
« La zone de libre-échange continentale africaine sera extrêmement importante pour s’attaquer à ce problème », a déclaré l’économiste de la FAO. Une autre suggestion clé du rapport est de diversifier les sources : les pays et en particulier ceux qui dépendent fortement des importations de denrées alimentaires sont invités à diversifier leurs partenaires pour réduire leur vulnérabilité aux chocs potentiels. Enfin, bien que positive, la régionalisation du commerce agroalimentaire ne serait pas selon la FAO, le commerce ne serait pas suffisant pour relever les défis mondiaux, tels que le changement climatique et les émissions de gaz à effet de serre.