MARCHE DES SEMENCES VÉGÉTALES AU BENIN : Une expansion qui profite aux agriculteurs

Le marché des semences végétales s’est considérablement développé ces dernières années, notamment en raison de l’intérêt croissant pour l’agriculture durable et l’opportunité économique qui en découle.

Vanessa ZANNOU

Les semences et les plants sont un secteur stratégique pour l’agriculture et la société. Ils sont à l’origine de toutes les productions agricoles et font partie des leviers les plus efficaces pour relever les défis de l’agriculture de demain : sécurité alimentaire, rendements malgré les aléas climatiques, respect de l’environnement et préservation de la biodiversité, compétitivité mondiale des entreprises. Il y a quelques années, de nombreuses semences, surtout celles des légumes, étaient importées. Parfois, il y avait des pénuries et certaines semences manquaient sur le marché, selon Hyacinthe EKE, producteur de semences.

Cette activité est réglementée par le gouvernement béninois. Dans la sous-région, il existe des règlements qui orientent les aspirants semenciers. C’est le cas du règlement régional du 4 mai 2008 qui porte sur l’homologation des règles régissant la qualité et la production. Il existe également des règlements techniques généraux qui organisent la production de semences. Tous les producteurs devraient connaître de tels règlements. Selon Hyacinthe EKE, avant de devenir producteur de semences, si vous remplissez les conditions requises, vous devez obtenir un agrément de production. Ensuite, en fonction de votre expérience et de vos connaissances dans le domaine, vous pouvez choisir de produire différentes variétés. M. EKE est déjà dans le domaine depuis 15 ans. Il vend des semences de 20 variétés de légumes, dont environ la moitié sont certifiées par la Direction nationale de la production végétale. Son entreprise travaille également à la production de semences pour d’autres variétés de légumes, en étudiant la demande des agriculteurs. En réalité, le marché des semences végétales est en plein essor, offrant de nouvelles opportunités aux agriculteurs du monde entier. Avec une demande croissante de variétés de semences de haute qualité, les agriculteurs ont de plus en plus d’opportunités de développer leur activité dans le domaine des semences végétales.

«Aujourd’hui, le taux d’autoproduction des semences est élevé au Bénin. Les producteurs estiment que les semences certifiées sont trop chères et qu’ils ne peuvent pas se les procurer. De plus, ces semences certifiées ne sont pas accessibles à tous les producteurs dans toutes les zones. Les producteurs préfèrent donc produire leurs propres semences, ce qui pose problème pour les producteurs de semences certifiées qui ont du mal à écouler leur stock ». Un autre défi est que le système semencier national est dominé par l’informel et par des méthodes d’approvisionnement peu efficaces, les producteurs prélevant directement les semences et les plants des stocks existants dans les champs pour la prochaine campagne. Ce système entraîne une utilisation de près de 80% des semences végétales dans les exploitations agricoles, ce qui a un impact négatif sur les rendements. Malgré tout, c’est une activité qui peut être rentable. Ghislain SOMAKPON, commerçant de semences et de plants, déclare : « Il y a des secteurs très rentables en termes de finances, et c’est le cas du secteur semencier. On peut gagner des millions en quelques mois ». On peut gagner plus qu’on n’investit, mais il faut se préparer et remplir certaines conditions avant de se lancer dans cette activité. Hyacinthe EKE estime que : « Si un jeune veut se lancer dans ce métier, il doit d’abord étudier le marché. Il faut prendre en compte le marché, la clientèle, la demande et la qualité des semences à produire. Ces éléments sont très importants pour la production de semences ».

Il faut bien reconnaitre que le marché de la semence végétale représente une opportunité pour les agriculteurs d’optimiser leurs rendements et de relever les défis agricoles actuels.  En investissant dans la production de semences et en développant leurs compétences, les agriculteurs peuvent tirer profit de ce marché en pleine croissance et contribuer à l’essor de l’agriculture durable et résiliente.