Après plusieurs mois de déflation, le marché béninois du soja affiche une stabilité relative depuis février 2025. Contrairement à la tendance internationale marquée par un recul des prix, les marchés locaux résistent malgré l’offre qui s’amenuise à l’approche de la fin de campagne.
Entre novembre 2024 et janvier 2025, les prix du soja au Bénin avaient connu une baisse progressive justifiée par de fortes disponibilités issues des récoltes. Toutefois, depuis février, une tendance légèrement haussière s’est installée, stimulée par la raréfaction de l’offre sur les marchés. En mai 2025, le prix moyen du kilogramme de soja livré s’est établi à 395 FCFA, contre 397 FCFA le mois précédent.
Cette légère baisse de 2 FCFA traduit en réalité une stabilité en glissement mensuel. D’après le bulletin mensuel de la CT-SAGSA, cela traduit que le marché est désormais entré dans une phase d’équilibre. En comparaison annuelle, les prix affichent une hausse de 9 % par rapport à mai 2024, et un rebond de 5 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
Si les marchés de producteurs restent stables, les marchés de regroupement, de consommation et frontaliers enregistrent chacun une hausse de 1 % des prix par rapport à Avril 2025. Cette situation laisse penser à un resserrement progressif des disponibilités et une demande qui reste soutenue, notamment à l’approche des périodes de soudure.
Les prix internationaux fléchissent malgré tout
À l’échelle mondiale, les prix du soja poursuivent leur repli. Ce constat est principalement dû au renforcement de l’offre mondiale, en particulier au Brésil oles récoltes ont été abondantes. Les États-Unis, autre acteur majeur du marché, font face à une chute des exportations vers la Chine, leur principal client, ce qui a accentué la baisse des cours sur les marchés à terme.
En mai 2025, le prix du soja sur le marché de Chicago est passé sous la barre des 12 dollars le boisseau, atteignant son plus bas niveau depuis trois ans.
La dissociation entre les marchés locaux et internationaux révèle une résilience du système béninois, porté par une demande soutenue et une transformation locale croissante. Toutefois, l’évolution des prix mondiaux pourrait à moyen terme influencer les coûts d’importation de dérivés ou d’intrants.
Maëlle ANATO
