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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

MARIANIQUE BEHANZIN DOSSOU : Une vie partagée entre enseignement  et entrepreneuriat agricole

 MARIANIQUE BEHANZIN DOSSOU : Une vie partagée entre enseignement  et entrepreneuriat agricole

Agroéconomiste de formation, Marianique Béhanzin épouse Dossou est enseignante des Lycées Techniques et Agricoles du Bénin (LTA) dans le champ disciplinaire : Economie-Gestion et Sociologie rurale. Passionnée par l’agrobusiness, elle est la promotrice de l’entreprise de production intégrée et de transformation agroalimentaire dénommée « AGRI-SAD », spécialisée dans la production et la commercialisation des farines enrichies améliorées à base de céréales et de légumineuse appelées « FAMILY ». Experte en Genre et Chaînes de valeurs agricoles au Bénin, Marianique mène une grande lutte contre les violences basées sur le genre notamment dans son lycée d’intervention.

Marianique Béhanzin Dossou

Yélian Martine AWELE

Née à Natitingou d’un père enseignant, Marianique Béhanzin est une conférencière, spécialiste des questions liées à l’éducation sexuelle des jeunes. Précédemment 1ère Responsable des Professeurs (RP1) pour deux mandats, elle se démarque par son leadership et son sens du service aux côtés de sa communauté. Très engagée dans la lutte contre les violences basées sur le genre, elle travaille au quotidien pour contribuer à l’éradication du harcèlement sexuel ainsi qu’à l’éradication des violences basées sur le Genre sous toutes ses formes en milieu scolaire. Son parcours à la fois doré et très impressionnant en témoigne.

« Parlant de parcours, je dirai que je suis née à Natitingou, et comme mon père est enseignant, on est venu à Lokossa. Et là, j’ai fait une partie du secondaire. Ensuite, il a été affecté et on est venu à Calavi où j’ai poursuivi mes études de la classe de 3è jusqu’en Tle et j’ai eu mon Bac D avec mention. »

A la question de savoir ce qui a motivé Marianique Béhanzin à choisir le secteur agricole, elle répond : « à un moment donné, je n’ai pas eu d’autre choix parce qu’après avoir postulée pour la médecine, on m’a sélectionnée finalement pour l’agriculture et donc, et j’ai dû me pencher pour ça. »

Elle poursuit en déclarant : « Ensuite j’ai postulé à un concours d’entrepreneuriat organisé par le ministre de l’enseignement supérieur dans le temps et j’ai gagné un financement qui m’a permis d’installer une ferme à Zogbodomè et c’est de là que j’ai créé l’entreprise « AGRI-SAD », qui est une combinaison de mon prénom, du prénom de mon mari et de son patronyme. Cette entreprise que j’ai créée a pour but la production intégrée et la commercialisation des farines enrichies à base de céréales, dénommées « Family ». C’est un produit efficace pour la lutte contre la malnutrition infantile et efficace pour la sécurité alimentaire. Après la création d’« AGRI-SAD »Les activités n’évoluaient plus normalement suite à quelques contraintes familiales.  J’ai postulé plus tard pour le concours de recrutement du ministère de l’enseignement secondaire et de la formation technique et professionnelle et j’ai été recrutée entant qu’enseignante en 2016 au Lycée agricole Medji de Sékou où j’ai commencé par enseigner dans le champ disciplinaire Économie-Gestion et Sociologie rurale ».

Progressivement, « j’ai commencé par m’intéresser à tout ce qui est entrepreneuriat des jeunes puisque j’étais toujours dans l’entrepreneuriat de l’autre côté et pour cela j’ai suivi des formations entant que coach en entrepreneuriat et formatrice, Experte en genre et développement personnel. Ainsi, j’ai commencé par former des entrepreneurs. Or, normalement au lycée agricole, après 4 ans de formation, on nous forme à être entrepreneur ou technicien. Donc en étant tout le temps en contact avec les entrepreneurs, je me suis davantage fait formée, ce qui m’a permis de former beaucoup de femmes entrepreneures au sein du lycée et environs 16 Cohortes de jeunes notamment des femmes-mères venant de toutes les communes du Bénin, pour une insertion professionnelle durable grâce aux projets PEJ et PADAAM et bien d’autres. J’ai été aussi formée en tant que coach par le projet OKP BEN 103632, ce qui m’a permis de former d’autres entrepreneurs sur le coaching entrepreneurial. »

Nantie de connaissances entrepreneuriales, la femme de foi, d’impacts et d’espérance, a bénéficié du programme Academy for Woman Entrepreneuship (AWE 2021) et est devenue Mentor en 2022 où elle encadre des jeunes femmes entrepreneures dans le processus de croissance de leurs entreprises en leur inculquant des valeurs comme la résilience et l’amour du travail. Ayant vraiment une passion pour le genre, elle a menée beaucoup d’activités à savoir « les sensibilisations, les conférences pour les jeunes adolescents sur la santé reproductive, les sensibilisations sur les violences basées sur le genre, etc. Actuellement, je suis formatrice sur le Projet de l’entreprenariat innovant Biovalor piloté par la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de l’UAC où je suis coach et je forme également des jeunes entrepreneurs. »

Son courage et sa bravoure lui ont valu plusieurs distinctions : 

« Femme Amazone des Temps Modernes à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes (JIF 2022), et Femme Battante à l’occasion du Salon de la femme et de la famille béninoise en 2022 ».

Ses difficultés sont liées à la conciliation de la vie professionnelle, familiale et communautaire, puis au manque de moyens financiers. « Ce n’est pas facile de concilier ces différentes vies pour ne pas être défaillante. Les stéréotypes influencent aussi la vie entrepreneuriale ; ils constituent même des freins à un moment donné », affirme la femme empathique.

Sur la thématique du 8 mars marquant la célébration de la Journée Internationale de la Femme, l’experte en Synergie Genre et Agrobusiness note que « cette date devrait être une journée au cours de laquelle les femmes devraient prendre du temps pour réfléchir sur leurs droits de manière à ce qu’elles soient informées qu’elles ont des droits afin que quand ces droits seront brimés, elles puissent les revendiquer. Cette journée devrait aussi servir d’occasions pour qu’on montre aux femmes toutes les opportunités relatives au numérique qu’elles ont et qu’elles ignorent. » 

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