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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

MONTÉE DES EAUX Le prix de vente des poissons en hausse à Ganvié

 MONTÉE DES EAUX  Le prix de vente des poissons en hausse à Ganvié

Les pluies diluviennes qui s’abattent ces derniers jours sur la commune d’Abomey – calavi et ses environs entraînent déjà des méfaits financiers dans le rang des vendeuses de poissons dans le marché de Calavi Tokpa à Abomey-Calavi. Si les acheteurs voient la hausse des prix de poisson comme un frein à l’achat, les vendeuses sont décidées à écouler les marchandises à parfois des prix cadeaux à ces derniers. Une situation qui ne manque pas de susciter de la désolation chez les femmes vendeuses qui se retrouvent sans bénéfices et parfois enregistre des pertes. Une équipe de la rédaction de LE RURAL est allée à la rencontre des vendeuses de poisson du marché pour mieux en savoir sur les raisons de la cherté du poisson.

Par Laure S. LEKOSSA

La pluie, l’autre facteur indésirable

Tilda Afouefa Adjovi a bravé la pluie de ce mardi 15 septembre 2020 pour faire ses emplettes au marché Tokpa d’Abomey-Calavi. Son objectif, acheter quelques condiments et surtout des poissons d’eau douce et faire la cuisine pour sa petite famille. Rencontré elle affirme : « Moi, je suis venue ici faire quelques achats. Et j’ai remarqué que le prix des poissons a un peu augmenté. Comme la pluie a commencé, les poissons sont devenus un peu chers maintenant. Quand on me remet 1500 pour la cuisine, je me débrouille pour payer les condiments un peu un peu, je n’ai pas le choix. » Tout comme elle, nombreuses sont ces femmes qui bravent ces intempéries pour venir acheter des poissons dans le marché. Circuler aisément dans ce marché est difficile en raison des tas d’ordures entreposés çà et là et de la boue qui s’érige en maître par ces temps pluvieux. Mais l’instant est privilégié pour les achats. Les poissons d’eau douce en l’occurrence. Ils sont très appréciés des populations. Les clients, pour la plupart des femmes, se dirigent vers les vendeuses de cette ressource halieutique. Les unes avec des petits sacs plastiques en main, les autres avec des sachets ou encore de petites bassines. Attroupées autour des vendeuses, ces clientes sont en quête de meilleurs morceaux de poissons pour faire la cuisine. Les négociations du prix de poisson durent plusieurs minutes. Pour les vendeuses, satisfaire les clients en cette période est leur plus grand désir malgré la flambée du prix du poisson. « S’il y a assez de poisson, le poisson n’est pas cher, c’est le peu que nous avons que nous vendons et comme ça le prix des poissons a augmenté. Nous sommes déjà dans la saison pluvieuse c’est donc la montée des eaux. Quand il pleut, à cause de la quantité de l’eau qui devient plus importante, les pêcheurs n’arrivent plus à pêcher plus facilement les poissons. C’est difficilement que nous trouvons le peu que nous arrivons à vendre aux revendeuses » a laissé entendre dame Harouna, vendeuse de poisson au marché Calavi – Tokpa précisement à l’embarcadère de Ganvié. Henriette est une revendeuse de poissons dans ce marché. Elle indique que le poisson est devenu cher en ce moment, et que les fournisseurs augmentent les prix sans cesse. Pour elle, il n’y a pas d’autres issues. Tous les poissons prennent du prix, le prix du panier augmente. Il faut simplement expliquer la situation aux clients. « Ceux qui comprennent achètent, car à notre tour, on augmente légèrement les prix aussi, sans ça, on risque de faire faillite » a-t-elle notifié. Diane, une consommatrice de poisson exprime sa désolation face à la montée du prix de ce produit. « Chez moi, je prépare de moins en moins le poisson à cause de son prix devenu exorbitant. Pour joindre les deux bouts du mois, je dois limiter mes dépenses ». nous dira-t-elle.

Coûte que coûte écouler les marchandises à un prix meilleur

A Calavi, le poisson frais a un coût selon sa qualité. Pour se le procurer, il faut s’armer de patience et aimer communiquer. Le souci des vendeuses est de livrer la marchandise au meilleur prix.

Le marché Tokpa d’Abomey-Calavi dispose de plusieurs stands. Pour les connaisseurs en poissons d’eau douce, le choix est embarrassant. Il en existe de différentes tailles et formes pour préparer des mets succulents et sains. Ici, on retrouve le tilapia appelé ‘’Akpavi’’ en langue fon, le poisson ‘’Djan’’ en goun ou ‘’Bololo’’ en mina et ‘’finmou’’ par les fon.

Malgré la morosité économique et les difficultés liées au métier, dame Harouna et les autres vendeuses mettent tous les moyens à leur actif pour écouler leurs marchandises, souvent au prix d’achat. « Nous nous approvisionnons parfois chez les hommes et ne trouvons pas de clients. Dans ces conditions, nous sommes obligées de céder la marchandise à vil prix aux clients. Ce qui constitue des pertes pour nous », raconte-t-elle. « J’ai démarré ce métier depuis le bas âge et j’y suis déjà habituée. Même le poisson devient cher et que nous n’arrivons plus à vendre assez je suis obligée de faire avec» a confié dame Henriette, vendeuse de poisson au marché Calavi-Tokpa.

L’autre difficulté est relative à la fluctuation du coût d’approvisionnement des poissons chez les pêcheurs. Le prix de la marchandise n’est pas standard. Ce qui crée parfois des manques à gagner aux vendeuses. « Ce que nous achetons chez les hommes à 2500 F Cfa par exemple, il arrive que nous le cédions à 2300 F compte tenu des contraintes du marché » a martelé Henriette vendeuse de poisson.

Par ailleurs, cette activité constitue pour elles, leur unique espoir. « Nous n’avons pas de parcelles, encore moins d’autres richesses en dehors du lac », dit-elle implorant toute fois les élus locaux et autres autorités à améliorer leur cadre de vente. À côté des vendeuses de poisson, il y a celles de crustacés (crabes, crevettes fraîches, huîtres…).

Pour elles, les clientes doivent également composer avec les écailleuses, dernières actrices de la chaîne de vente. Elles assurent le service final en enlevant les écailles des poissons. La commercialisation de poisson d’eau douce mobilise les deux sexes. Les hommes assurent la pêche et vendent ensuite leurs produits aux femmes.

Notons que, le marché Tokpa d’Abomey-Calavi fait corps avec l’embarcadère de Ganvié. C’est l’un des plus grands et anciens marchés de poisson de la commune.

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LE RURAL

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