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NEUTRALITÉ CARBONE AU BÉNIN : Un enjeu clé pour le développement durable
Avec les effets grandissants du changement climatique, le Bénin s’est engagé dans la voie de la neutralité carbone, un concept visant à équilibrer les émissions de gaz à effet de serre avec leur absorption par des puits naturels et des technologies. Pour comprendre les implications de cette démarche, nous avons rencontré le Professeur Giroux Apkatcheme, consultant international en agronomie et foresterie.
Opportune AHITCHEME
Selon le Professeur Apkatcheme, la neutralité carbone est un impératif pour le Bénin. « Le pays est vulnérable aux impacts climatiques tels que la dégradation des terres, les sécheresses et les inondations », explique-t-il. La neutralité carbone permet de limiter ces effets tout en contribuant aux efforts mondiaux de lutte contre le réchauffement climatique.
L’agriculture, l’un des secteurs les plus émetteurs de carbone au Bénin, est une priorité dans cette démarche. Le Professeur souligne l’importance de promouvoir des pratiques agricoles durables, comme l’agroforesterie, pour réduire les émissions et préserver les sols. « Il est urgent d’adopter des techniques agricoles intelligentes face au climat », indique-t-il.
Le secteur énergétique est également central dans la stratégie carbone du Bénin. Actuellement dépendant des combustibles fossiles, le pays cherche à développer des alternatives plus propres. « Le potentiel solaire est immense et il faut en tirer profit pour accélérer la transition énergétique », affirme le Professeur Apkatcheme.
Plusieurs projets solaires, notamment des centrales, sont en cours pour réduire l’empreinte carbone du pays. Ces initiatives contribuent non seulement à diminuer les émissions, mais aussi à diversifier les sources d’énergie du Bénin.
La gestion des forêts est également un levier essentiel pour atteindre la neutralité carbone. Le Bénin a mis en place des programmes de reboisement et de gestion durable des forêts pour accroître la capacité des puits de carbone naturels. « La reforestation permet de capter le carbone tout en préservant la biodiversité », souligne le consultant.
Il appelle également à une plus grande implication des communautés locales dans la gestion des forêts, afin de garantir la durabilité de ces initiatives. « C’est en travaillant avec les populations rurales que nous pourrons protéger efficacement nos écosystèmes », ajoute-t-il.
Toutefois, des défis demeurent. Le Professeur Apkatcheme pointe le manque de financement comme l’un des principaux obstacles à la mise en œuvre des projets verts. Il plaide pour une mobilisation accrue des fonds internationaux pour soutenir les efforts du Bénin dans la lutte contre le changement climatique. De plus, la sensibilisation du public et des entreprises reste un enjeu majeur pour que chacun puisse contribuer à la réduction des émissions.
Pour le Professeur Apkatcheme, la neutralité carbone représente une opportunité unique pour moderniser l’économie béninoise. En adoptant des pratiques durables, le pays pourrait créer des emplois verts dans les secteurs de l’énergie renouvelable, de l’agriculture durable et de la gestion des ressources naturelles. « C’est une chance pour le Bénin de repenser son modèle de développement tout en protégeant l’environnement », conclut-il.
Le Bénin se trouve à un tournant décisif dans sa lutte contre le changement climatique. La neutralité carbone, bien qu’ambitieuse, est essentielle pour assurer un avenir durable et résilient pour les générations futures.