L’obésité est une pathologie chronique et complexe qui touche aussi bien les adultes que les enfants. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), un enfant sur trois est en surpoids ou obèse. Pourtant, les parents jouent un rôle déterminant dans la prévention de cette maladie. Comment peuvent-ils agir efficacement aux côtés de leurs enfants ?
L’obésité infantile est une maladie sérieuse, mais réversible. Plusieurs facteurs peuvent favoriser son apparition chez l’enfant. Pour le Dr Violette Tchidikofan, médecin pédiatre, l’un des principaux responsables est l’alimentation. Avec la montée en puissance des fast-foods, riches en graisses et en sucres, les habitudes alimentaires des enfants se sont profondément modifiées. Shawarmas, hamburgers, biscuits et sodas ont progressivement remplacé les repas équilibrés. Le respect des portions recommandées devient rare ; les repas sont souvent excessivement riches et mal répartis.
À cela s’ajoutent d’autres facteurs aggravants, notamment la sédentarité due à l’usage prolongé des écrans (téléphones, tablettes, télévisions), le stress, ainsi que des prédispositions génétiques. « Il ne faut pas négliger les facteurs héréditaires. Dans une famille où l’obésité est répandue, l’enfant a plus de risques de le devenir à son tour », insiste Dr Tchidikofan.
Pour compléter cette analyse, Fifamè Loristia Kpadonou, nutritionniste en santé publique, met l’accent sur les habitudes familiales. « Manger trop gras ou en trop grande quantité influence directement les comportements alimentaires des plus jeunes. Les collations mal choisies représentent aussi un danger. Trop souvent, les parents optent pour des bonbons, gâteaux, glaces ou biscuits industriels, en raison de leur faible coût et de leur facilité d’accès, au détriment de la santé des enfants. Le grignotage incontrôlé, surtout chez les enfants plus âgés disposant d’argent de poche, aggrave encore la situation », explique-t-elle.
L’obésité infantile n’est pas sans conséquence. Elle favorise l’apparition précoce de maladies graves telles que le diabète de type 2, l’hypertension artérielle ou encore les troubles du sommeil, souvent causés par des difficultés respiratoires liées au surpoids.
Mais les impacts ne sont pas uniquement médicaux. Les répercussions psychologiques sont tout aussi préoccupantes. « L’enfant obèse peut souffrir de stigmatisation, d’exclusion ou de harcèlement scolaire. Ces expériences affectent durablement son estime de soi, sa réussite scolaire, puis plus tard son insertion sociale et professionnelle. À l’âge adulte, il peut rencontrer des difficultés à construire une vie de couple ou à fonder une famille », a fait savoir Fifamè LoristiaKpadonou, nutritionniste en santé publique.
Le rôle essentiel des parents
Malgré la gravité du phénomène, l’obésité infantile n’est pas une fatalité. Elle peut être prévenue grâce à une hygiène de vie saine et à des gestes simples au quotidien.
Le rôle des parents dans cette lutte est capital. « Il ne s’agit pas de culpabiliser l’enfant ni de lui faire honte, mais de l’accompagner avec bienveillance et engagement. C’est une démarche collective à adopter au sein du foyer. Cela passe par l’instauration de nouvelles habitudes alimentaires, la pratique d’une activité physique en famille, et la valorisation des efforts fournis par l’enfant. Lorsqu’il se sent soutenu, il est plus motivé à changer », affirme le Dr Tchidikofan.
La lutte contre l’obésité infantile exige une prise de conscience partagée entre les familles, les éducateurs et les pouvoirs publics.
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Justin ADANDE
