Depuis plus de trois décennies, la Banque mondiale évalue l’évolution de la pauvreté à l’échelle mondiale. Ceci, dans le but de mesurer les avancées réalisées dans la lutte contre l’extrême précarité où les besoins humains les plus essentiels ne peuvent être satisfaits. Initialement fixé à 1 dollar par jour en 1990, le seuil international de pauvreté vient d’être rehaussé une nouvelle fois. L’institution internationale a relevé ce seuil symbolique à 3 dollars en juin 2025. Une décision qui reflète l’évolution du coût de la vie dans les pays les plus démunis.
Le seuil de pauvreté extrême n’est pas nouveau. En 1990, il avait été fixé à 1 dollar par jour. Il a ensuite été ajusté à plusieurs reprises, passant par 1,25 $, 1,90 $, puis 2,15 $ en 2022. La dernière révision de juin 2025 le porte aujourd’hui à 3 dollars par personne et par jour. Selon la Banque Mondiale, cette mise à jour s’appuie sur les dernières données de Parité de Pouvoir d’Achat (PPA) collectées en 2021 et publiées en 2024. Ces PPA permettent de comparer le pouvoir d’achat entre pays, en tenant compte des écarts de prix pour un même panier de biens. Grâce à elles, il est possible d’avoir une vision plus réaliste de ce que signifie « vivre dans la pauvreté » d’un pays à l’autre.
Une méthode d’évaluation simple
L’institution a examiné les seuils nationaux de pauvreté de 23 pays à faible revenu, dont plusieurs en Afrique. Une médiane correspondant à 3,04 dollars a été relevé, soit l’équivalent du seuil national du Burkina Faso en 2022. Ce chiffre a ensuite été arrondi à 3 dollars, conformément aux pratiques de la Banque Mondiale.
Toutefois, il faut rappeler que cette nouvelle référence ne s’applique pas à tous les niveaux. Désormais, trois seuils sont définis. Pour les pays à faible revenu et ceux à revenu intermédiaire tranche inférieure, les seuils respectifs sont de 3,00 dollars et 4,20 dollars par jour. Quant aux pays à revenu intermédiaire tranche supérieure, le seuil est fixé à 8,40 dollars par jour. Ainsi, ces niveaux permettent de mieux adapter l’évaluation de la pauvreté aux réalités économiques de chaque pays.
En parallèle, la Banque mondiale a introduit l’écart de prospérité. Ce nouvel outil saura mieux illustrer les inégalités entre les pays pauvres et ceux à revenu élevé, notamment en matière d’accès aux ressources de base.
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Maëlle ANATO