Une initiative de la SoNaMA qui transforme les pratiques agricoles dans le Nord
La Société Nationale de Mécanisation Agricole (SoNaMA) n’arrête pas de multiplier ses initiatives afin de rapprocher les producteurs de la petite mécanisation. En effet, depuis plusieurs années, elle propose une solution à la fois adaptée et accessible à ceux qui peinent encore à moderniser leurs pratiques agricoles. C’est dans cette dynamique que la phase pilote du programme Plein Champ a été lancée : une initiative innovante qui s’articule autour de trois leviers d’action au service des producteurs, à savoir : des ambassadeurs formés pour un changement porté par les pairs ; des parcelles de démonstration pour convaincre par la pratique ; et enfin, une quinzaine de motoculteurs mis à disposition de producteurs volontaires dans le cadre d’un programme de prêt usage.
Le programme Plein Champ : trois piliers au service des producteurs
Tout d’abord, dans le cadre du premier pilier, la SoNaMA a identifié et formé des producteurs leaders, prestataires de services agricoles et animateurs techniques pour devenir des ambassadeurs Plein Champ Motoculteur. Sélectionnés parmi les producteurs les plus expérimentés, ces hommes et femmes ont été préparés à devenir de véritables relais d’influence.
Comme l’explique un formateur de la SoNaMA : « Nous ne voulons pas seulement livrer des machines, mais accompagner un vrai changement de mentalité. L’ambassadeur, c’est celui qui montre, qui rassure, qui aide à faire le premier pas. » Ainsi, le pari semble réussi. Partout dans les villages, ces ambassadeurs sillonnent les routes, moteur pétaradant et sourire aux lèvres, afin de convaincre et d’initier leurs pairs.
Des parcelles de démonstration pour convaincre sur le terrain
Ensuite, après la formation des ambassadeurs, des parcelles de démonstration ont été installées dans les zones ciblées. À travers ces sessions pratiques, les producteurs peuvent observer de manière concrète les bénéfices : un labour plus régulier, une réduction de la pénibilité, un gain de temps considérable. Par exemple, à Sinendé, sous les yeux curieux d’une trentaine de cultivateurs, un motoculteur fend la terre avec une aisance qui force le respect. La scène se répète notamment à Alibori, dans le Borgou, ou encore dans l’Atacora-Donga.
Par ailleurs, ces démonstrations sont organisées par les commerciaux régionaux de la SoNaMA, avec l’appui actif des ambassadeurs. À chaque session, les échanges sont nourris et dynamiques : « Combien coûte la machine ? », « Comment l’entretenir ? », « Est-ce que je peux l’utiliser seul ? » Autant de questions qui témoignent de l’intérêt croissant pour cette innovation agricole.
Un prêt usage pour tester avant d’adopter
Afin de lever les dernières hésitations, la SoNaMA a également mis en place un dispositif original : le prêt usage. Ainsi, quinze motoculteurs circulent actuellement entre les mains de producteurs volontaires. Pendant plusieurs jours ou semaines, ceux-ci testent la machine dans leurs propres champs, tout en bénéficiant d’un accompagnement technique.
Des résultats encourageants sur le terrain
Comme l’affirme un bénéficiaire du Borgou : « C’est une belle idée, parce que ça nous permet de toucher du doigt les avantages avant de décider. » De toute évidence, les premiers retours sont unanimes : gain de temps, réduction de la pénibilité, qualité améliorée du labour… autant d’atouts qui séduisent rapidement.
En définitive, en misant sur la proximité, l’exemple et la pratique, le programme Plein Champ construit peu à peu une nouvelle dynamique dans les zones rurales. « Ce n’est pas seulement une machine qu’on promeut, c’est un outil de transformation pour nos agriculteurs », résume avec conviction un technicien de la SoNaMA.
Si la phase pilote tient ses promesses, la petite mécanisation pourrait bel et bien devenir un moteur essentiel de la modernisation agricole au Bénin, en particulier pour les exploitants de petite et moyenne taille.
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Justin ADANDE