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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

PÊCHE CONTINENTALE : Les femmes, chevilles ouvrières d’une activité séculaire au Sud Bénin

 PÊCHE CONTINENTALE : Les femmes, chevilles ouvrières d’une activité séculaire au Sud Bénin

Majoritairement coordonné par les hommes, le quotidien de la pêche continentale connait également une grande implication des femmes. Un aspect très peu valorisé mais indispensable à l’essor du secteur.

Achat des poissons sur la route des pêches

Vanessa ZANNOU

La pêche continentale ne se limite pas qu’à la capture des poissons. Prenant en compte toute activité visant à capturer des poissons et d’autres organismes aquatiques dans des eaux continentales à l’état naturel ou aménagées, la pêche continentale est un secteur qui dispose d’autres maillons tels que la transformation et la commercialisation. Deux grands compartiments qui sont gérés presque totalement par les femmes. Mais la reconnaissance de cette participation et de son importance dans le développement socio-économique semble passer aux oubliettes, car le constat fait montre que seuls les hommes dominent le secteur.

Si l’on doit s’en tenir aux chiffres d’une enquête menée sur la pêche continentale en 2012, l’activité occupe près de 600 000 acteurs, exploitant environ 130 000 ha de réseau hydrographique, contribue à plus de 75% à la production halieutique nationale et fournit chaque année, plus de 30 000 tonnes de produits halieutiques. Parmi donc ces acteurs, il est révélé que les femmes représentent non seulement la moitié de la main-d’œuvre mais occupent et jouent aussi un rôle très spécial dans la chaine de transformation et de distribution des poissons. « Au Bénin, environ 40 000 femmes sont employées dans le secteur de la pêche continentale, l’achat et la vente de poisson étant leur principale activité ». C’est ce que nous fait savoir le Centre pour l’Environnement et de Développement durable (ACED-Bénin) à travers une étude réalisée.

Une contribution à fort impact

Les activités professionnelles des femmes sont principalement celles de marketing comme la vente et l’achat de poisson, la transformation (fumage, séchage et salage du poisson) et le nettoyage du poisson. La majorité des femmes actrices de la transformation et commercialisation de poissons vivent réellement de leur métier. Ce dernier leur permet de participer aux besoins de leur foyer. Quand bien même leurs revenus ne soient pas suffisants, ils permettent de contribuer efficacement aux charges de leurs ménages. Qu’il s’agisse des revenus utilisés dans les besoins du foyer, dans la scolarisation des enfants, dans les besoins personnels ou d’autres activités parallèles. Ainsi, dans l’utilisation de leurs revenus, ces femmes participent énormément au bien-être de la famille et contribuent également aux différentes charges de leur maisonnée, et par ricochet à la vie socio-économique du pays. Considérant toutes ces responsabilités, elles contribuent également au développement durable de la pêche et à l’amélioration nutritionnelle des communautés de pêche. Pour cela, elles méritent un peu plus d’attention.

Plusieurs difficultés éprouvées

Le quotidien des femmes de la filière post-capture des poissons n’est pas exempt de contraintes. D’abord, le rôle qu’elles jouent ne leur est pas reconnu à juste valeur. Elles sont également confrontées à des difficultés des techniques de transformation qui demeurent rudimentaires. De même, il y a des conflits fréquents avec les pêcheurs au sujet du prix et de la qualité du poisson et il y a un taux élevé de conflits entre les femmes pour l’achat et la vente du poisson.

« Nous défendons juste nos droits. Nous savons tous qu’aller pêcher n’est pas chose aisée mais ce n’est pas pour autant qu’ils doivent nous tasser comme ça »,

fait savoir avec désolation, une dame venue acheter du poisson au niveau de la route des pêches à Fidjrossè. Elles semblent être dépassées par l’autorité excessive des hommes pêcheurs. A les en croire, la politique de ces hommes ne leur permettent pas vraiment d’avoir gain de cause en termes de bénéfice.

Pour donc y remédier, il faut que le secteur soit davantage réglementé en donnant plus d’autonomie à ces femmes qui constituent quand-même une pierre angulaire. Par ailleurs, il faut accompagner ces femmes à adopter de nouvelles techniques de transformation de poissons. Il serait également appréciable de leur octroyer des financements et de les sensibiliser sur les meilleures pratiques d’hygiène.

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