PERTES POST-RÉCOLTE EN AFRIQUE

Produire pour nourrir les populations est une chose importante, mais disposer d’infrastructures capables de conserver ces produits en est une autre

Quand le déficit de stockage menace la sécurité alimentaire 

Produire pour nourrir les populations est une chose importante, mais disposer d’infrastructures capables de conserver ces produits en est une autre. En Afrique subsaharienne, cette deuxième étape demeure l’un des maillons les plus fragiles des chaînes d’approvisionnement. Le manque criant d’infrastructures de stockage constitue un véritable problème qui fragilise tout le système.

Produire pour nourrir les populations est une chose importante, mais disposer d’infrastructures capables de conserver ces produits en est une autre

Des capacités de stockage largement insuffisantes

Selon le rapport de la Banque mondiale intitulé Transport connectivity for food security in Africa : strengtheningsupplychains, la région ne dispose que de capacités de stockage couvrant moins de 30 % de sa production annuelle. Ce déficit a des conséquences lourdes : près de 40 % des denrées périssables et environ 20 % des autres produits alimentaires disparaissent chaque année, faute de conditions de conservation adaptées.

Un impact direct sur la sécurité alimentaire

Ces pertes massives accentuent l’insécurité alimentaire, alors même que le continent est capable de produire une grande partie de ce dont il a besoin pour se nourrir. Investir dans des solutions modernes de stockage apparaît dès lors comme une urgence stratégique pour réduire les gaspillages, sécuriser les approvisionnements et renforcer la souveraineté alimentaire de l’Afrique subsaharienne.

Des initiatives en cours pour combler le déficit

Pour répondre au déficit de stockage alimentaire, plusieurs actions sont en cours au Bénin et dans la région. Les projets publics et financés par des partenaires comme la Banque mondiale ou le FIDA soutiennent la construction et la modernisation d’infrastructures de stockage, notamment des silos et des entrepôts frigorifiques.

Le cas du Bénin

Au Bénin, plusieurs programmes publics et projets financés par des partenaires au développement s’attaquent au problème du stockage post-récolte. La Banque mondiale, à travers le Projet de compétitivité des chaînes de valeur agroalimentaires, prévoit des investissements pour améliorer les infrastructures de conservation et de logistique.

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Pour réduire les pertes significatives dans la filière oignon, le Projet d’Appui au Développement du Maraîchage (PADMAR), financé par le FIDA et mis en œuvre par l’État béninois, a construit des cases de conservation d’oignons dans les régions.  Le FIDA appuie également le pays dans le développement agricole avec des composantes dédiées aux équipements de stockage. Parallèlement, des solutions plus simples et accessibles sont diffusées auprès des producteurs, notamment les sacs hermétiques PICS et les silos villageois, promus par des organisations comme la FAO et le Programme alimentaire mondial (PAM). Ces technologies permettent de limiter les pertes de grains et de renforcer la sécurité alimentaire au niveau communautaire.

Ces différentes initiatives, qu’elles soient gouvernementales, communautaires ou privées, montrent que le renforcement du stockage alimentaire est désormais reconnu comme une priorité stratégique. Leur déploiement à grande échelle permettrait non seulement de réduire les pertes post-récolte, mais aussi d’améliorer les revenus des producteurs et de consolider la sécurité alimentaire dans toute la région.

 

Vignon Justin ADANDE

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