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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

POLLUTION PLASTIQUE AU BÉNIN : Face à l’impuissance de l’État, le phénomène perdure

 POLLUTION PLASTIQUE AU BÉNIN : Face à l’impuissance de l’État, le phénomène perdure

Le monde entier traverse une époque cruciale en ce qui concerne la pollution plastique. Pour cela, à l’occasion de la journée mondiale de l’environnement de 2023, il a été décidé de trouver des solutions pour combattre cette pollution. Un combat mené dans tous les pays y compris le Bénin, mais où l’environnement est victime d’une injustice flagrante.

Photo d’illustration

Jean-Baptiste HONTONNOU

Tous les 5 du mois de juin, plusieurs pays de partout dans le monde célèbrent la journée mondiale de l’environnement. Dirigé par le programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et célébré tous les ans depuis 1973, cet événement est devenu la plus grande plateforme mondiale de sensibilisation à l’environnement. Pour l’édition 2023, le thème de cette journée est axé sur les solutions à la pollution plastique dans le cadre de la campagne #CombattreLaPollutionPlastique.

En effet, quand l’on parle de la pollution plastique, le Bénin n’est pas en marge. La situation est plutôt criarde et mérite une attention particulière plus qu’il en est le cas actuellement. D’abord, pour rappel, la pollution plastique est un phénomène qui engendre beaucoup de conséquences. Entre autres, il y a la perte de la biodiversité, des menaces sur la santé humaine, la contribution à l’effet de serre, l’association avec des polluants organiques dangereux etc. Au Bénin, tant les humains comme la nature courent ces risques car, la pollution plastique bat son plein. Et si cela continue de sévir et n’est pas combattu comme il se doit, c’est dû à plusieurs raisons.

Une responsabilité partagée

Au Bénin, la pollution plastique n’est plus à l’étape embryonnaire. Elle a évolué et continue de prendre de l’ampleur avec le temps. Mais qui est responsable de cette pollution qui représente un danger pour l’environnement ? Primo, la population est le premier précurseur de cette situation.

« La population béninoise reste, dans sa grande majorité, insensible aux dégâts que peuvent causer les déchets plastiques. Un individu qui, après avoir bu de l’eau ou une boisson en bouteille plastique, jette cette dernière n’importe où dans la nature et ne se préoccupe pas de ses conséquences sur l’environnement dans lequel il vit. C’est déplorable »,

a lâché un activiste environnemental anonyme. Pour lui, la population est le premier responsable de cette situation à travers son inconscience. Mais « cela n’est pas sa faute. Elle manque d’éducation et de sensibilisation », a complété Tabaraka Bio Bangana, un communicateur environnement. De même, cette population est dure d’oreille puisqu’il y a quand même beaucoup d’actions menées par les activistes et les organisations de la société civile.

Par ailleurs, la population n’est pas la seule responsable de la pollution plastique au Bénin. Le gouvernement est également complice de cette injustice contre la nature. En décembre 2017, le gouvernement béninois votait une loi portant interdiction de la production, de l’importation, de l’exportation, de la commercialisation, de la détention, de la distribution et de l’utilisation de sachets en plastique non biodégradables en République du Bénin. Cette loi en son troisième article de la section 2 stipule que « les dispositions s’appliquent à toute personne physique ou morale exerçant les activités de la production, l’importation, l’exportation, la commercialisation, la détention, la distribution et l’utilisation de sachets non biodégradables sur le territoire national ».

Mais où en est-on dans l’application de cette loi ? Une interrogation qui semble ne pas avoir une réponse positive et laisse croire que la volonté de combattre la pollution plastique au Bénin n’est pas en réalité une préoccupation majeure de la part des dirigeants. Car, selon Adjokè Pinabel Djossinou, Présidente de l’ONG TAMAEE, « il serait temps qu’on arrête un peu ce jeu qui se joue entre les particuliers, l’Etat et les entreprises, parce qu’il y a une loi qui a été votée mais qui n’est pas vraiment mise en application ». Pour appuyer cette dernière, l’activiste Tabaraka Bio Bangana pense que celui qui commercialise les sachets non biodégradables, les boissons en bouteille plastique et autres sont les mêmes dirigeants et les grosses entreprises du pays dont l’État se voit parfois incapable d’arrêter. A l’en croire, l’on note une hypocrisie de la part du gouvernement parlant de la lutte contre la pollution plastique au Bénin.

« Nous avons vu la rigueur avec laquelle le gouvernement a combattu les faux médicaments dans ce pays, mais quand il s’agit des sachets non biodégradables, c’est le silence plateau. Cela sent une injustice »,

a-t-il lancé. Ainsi, la lutte contre les déchets plastiques est non seulement la responsabilité d’une population peu éduquée et peu consciente mais bien évidemment d’un gouvernement dont l’engagement laisse toujours à désirer. Il va donc falloir que le gouvernement béninois prenne les taureaux par les cornes afin d’appliquer à la lettre cette loi du décembre 2017 et favorise également un bon accès aux sachets biodégradables.

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