La campagne agricole humide 2024-2025 au Burkina Faso marque une étape historique dans la production céréalière du pays. Selon les résultats provisoires présentés lors du conseil des ministres par le ministre de l’Agriculture, le Commandant Ismaël Sombié, la production nationale de céréales atteint cette année 6 077 000 tonnes. Ce chiffre dépasse largement les 5 147 000 tonnes produites lors de la campagne précédente, représentant une hausse significative de 18,07 %.

Innocent AGBOESSI

Cette performance remarquable est le fruit de politiques audacieuses mises en place par les autorités burkinabées pour soutenir le secteur agricole. En plus d’un appui accru en équipements et intrants agricoles, le gouvernement s’est engagé dans une démarche proactive pour créer les conditions d’une souveraineté alimentaire durable. « Cela représente un accroissement de 21,4 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années », a déclaré le Commandant Sombié, qui se félicite des résultats obtenus.

Outre les mesures directes prises pour soutenir les agriculteurs, cette hausse est également attribuable à une volonté politique manifeste de prioriser l’autonomie alimentaire. Dans un contexte de défis climatiques et économiques, cette priorité a permis d’augmenter les rendements et de répondre aux besoins croissants de la population.

Des mesures pour sécuriser la production et protéger le marché intérieur

Face à cet excédent de production, le gouvernement burkinabé a pris des mesures pour garantir que cette abondance profite à l’ensemble de la population. Parmi ces initiatives figure l’interdiction temporaire de l’exportation des céréales et le renforcement des capacités de la Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire (SONAGESS).

Ces dispositions visent à protéger le marché local et à éviter toute pénurie ou spéculation. En parallèle, des efforts sont déployés pour mieux contrôler les prix des produits céréaliers sur le marché intérieur, assurant ainsi une accessibilité équitable pour tous les consommateurs.

Le Burkina Faso se distingue par la variété de ses céréales cultivées, parmi lesquelles figurent le sorgho, le millet, le maïs et le riz. Ces cultures jouent un rôle clé dans la sécurité alimentaire du pays, étant des aliments de base pour une grande partie de la population. Le sorgho, en particulier, reste l’une des céréales les plus emblématiques du pays, à la fois pour sa résilience face aux conditions climatiques difficiles et pour son importance culturelle et économique.

Une production à surveiller dans le futur

Malgré ce bilan positif, des défis subsistent. Les experts appellent à maintenir les efforts pour adapter l’agriculture aux changements climatiques, développer l’irrigation et renforcer les capacités des petits producteurs. À long terme, une gestion durable des excédents, combinée à des infrastructures de stockage modernes, sera essentielle pour préserver ces acquis et faire face aux aléas futurs.

Cette campagne 2024-2025 illustre clairement les potentialités agricoles du Burkina Faso. Avec un soutien continu et des investissements stratégiques, le pays peut non seulement satisfaire ses besoins nationaux, mais aussi se positionner comme un acteur majeur dans la production céréalière en Afrique de l’Ouest.