Les défis d’aujourd’hui et les tendances à venir
Entre la qualité des sols, la gestion des nuisibles, le choix des variétés et la fertilité des sols, la production du gombo au Bénin est confrontée à de nombreux défis. Pour les années à venir et spécialement pour l’année en cours, les conditions risquent d’empirer si des mesures nécessaires ne sont pas prises.
Le gombo, légume-fruit tropical prisé au Bénin, oscille entre défis persistants et essor prometteur. Les producteurs font face à des difficultés majeures, bien que le marché révèle un potentiel plus ou moins certain. En effet, la production de gombo reste inégale. Dans le cas de l’année 2024 par exemple, le sud aurait connu un faible rendement, tandis que la région du Nord aurait connu un bon rendement durant les saisons de juillet à septembre.
Cette abondance a favorisé le développement de la transformation du gombo en poudre dans le nord.
En outre, selon que l’explique le conseiller agricole Chynel Cédric Adjinakou, la majorité des difficultés que rencontrent les producteurs dans la production du gombo est d’abord liée au manque d’information sur les variétés de gombo existantes (Technicem, Sakata, East-West Seed, etc.) et leurs spécificités. Ils ignorent souvent quelle variété est la mieux adaptée au sol qu’ils veulent exploiter, à leurs pratiques culturales et aux exigences du marché. Ce qui représente un déficit de connaissances qui engendre des choix de semences hasardeux, avec des conséquences sur le rendement et la qualité des récoltes.
« En ce qui concerne l’état du sol, le gombo se développe beaucoup plus dans un sol riche en humus, parce que c’est un sol très riche en micro et macronutriments. Mais malheureusement, il est remarqué la dégradation graduelle de la nature, ce qui agit sur la microbienne qui par conséquent perd sa valeur », a-t-il fait savoir Ce danger est causé par l’utilisation abusive des intrants et ingrédients chimiques (engrais, pesticides, fongicides…). De plus, la plupart des producteurs n’établissent pas de plans de fertilisation adaptés, ce qui accentue la baisse de fertilité et compromet les rendements. Ils manquent également de la connaissance nécessaire sur les produits phytosanitaires appropriés, pour la reconnaissance et la gestion des nuisibles.
Des prévisions pour l’année 2025
En ce qui concerne les prévisions, « il faut beaucoup viser les périodes de soudure, c’est-à-dire les périodes de sécheresse. Pour cela, il faut commencer sa production d’abord à la fin de la saison pluvieuse, que ce soit la petite ou la grande saison pluvieuse pour ceux qui sont au sud et la grande saison pluvieuse pour ceux qui sont au nord », confie le conseiller agricole. Cela explique donc que les changements climatiques ont un impact considérable sur l’agriculture. Il y a des périodes où il est déconseillé de cultiver de manière conventionnelle, car l’investissement peut être perdu. Les coûts engagés risquent de ne pas être compensés par les bénéfices tirés de la vente des récoltes.
Pour les producteurs qui cultivent en fin de saison, l’irrigation est indispensable pour assurer le succès de la production, car sans un système d’irrigation adéquat, il serait très difficile, voire impossible, d’obtenir des résultats satisfaisants.
En 2025, l’accent sera mis sur l’analyse des données climatiques afin d’anticiper les tendances et d’adapter les pratiques agricoles en conséquence. Une collaboration entre les producteurs et les climatologues serait alors avantageux pour ces derniers.
En dehors des questions climatiques, le conseiller agricole prévient qu’il faudra s’attendre à la cherté du gombo. De plus, la réussite dans la culture du gombo cette année fera appel à un grand investissement de la part de chaque producteur. Aussi, « faut-il s’attendre à d’autres nuisibles qui vont se développer, pour causer plus de désastres sur le plan agricole du gombo ».
Madeleine ATODJINOU