PRODUCTION DE LA PAPAYE AU BENIN : Une culture très rentable nécessitant des techniques bien précises

Malgré qu’elle présente de nombreuses contraintes, la culture de papaye offre d’innombrables avantageux. Mais pour un rendement plus bénéfique, cette culture demande l’application d’un bon itinéraire technique.

Marie Chantal GBOGBO

La papaye est un fruit tropical de la taille d’un gros melon, à la chair rouge orangé. Il pousse sur une grande vivace arborescente dont la tige unique ressemble à un tronc et peut atteindre au moins 6 m de haut. A l’extrémité, une touffe de feuilles de 50 à 70 cm de long, divisées en lobes profonds et portées par un long pétiole. Au Bénin, elle peut se produire partout, seulement que la production est plus concentrée au Sud que dans le septentrion. Ils sont nombreux à s’adonner à cette activité.

Pour Gildas Dossou TOVIESSI, agro-sociologue et entrepreneur du monde rural, « la papaye est un fruit dont la demande évolue de façon croissante. Sa production est une alternative et n’est pas exigeante ». Ghislain SOMAKPO, économiste agricole, va dans le même sens pour donner sa motivation : « la papaye est une culture qui a une grande valeur ajoutée ». Sur le marché actuel, les variétés de papaye sont multiples notamment le Solo S8 ; le Véga ; le Red Royal ; le Maradona ; le Calina ibp9 ; le Golden etc. Sa culture exige de la terre, de la semence, des outils de travail de la terre c’est-à-dire, le coupe-coupe, la houe, la binette, les cordeaux, des pots de pépinière et des produits phytosanitaires.

Comme toutes les autres cultures agricoles, la papaye a bien-sûr un itinéraire technique bien précis qu’il faut respecter pour espérer avoir un bon résultat. À cet effet, le bon choix de la semence est la première condition de bonne réussite dans la culture de papaye. Ensuite l’étape de la pépinière. La pépinière doit être réalisée dans des conditions propices, tout en évitant déjà le problème des attaques à partir du substrat utilisé et les entretiens autour. Passée cette étape, la plantation proprement dite mérite des soins bien déterminés. À ce niveau, il faut bien réaliser en amont l’opération de piquetage et trouaison ; passer ensuite à l’amendement des trous avec de fiente ou compost bien décomposé. Il est important de ne pas oublier que le trou doit avoir au minimum comme dimensions 40cm de diamètre et 40cm de profondeur avec une quantité de 3 à 5 kg de fiente ou compost à mélanger au sable pour combler le trou. Arroser copieusement et passer à la plantation trois jours ou une semaine après. Si le producteur ne dispose pas d’un système d’irrigation, il peut arroser les plants en saison sèche ou lorsque les pluies tardent à tomber pour éviter le stress hydrique chez les plants. L’économiste Ghislain souligne un facteur déterminant dans la production de la papaye solo, par exemple « en matière d’itinéraire de production, la papaye solo aime le sol argileux-sablonneux. Elle n’aime pas le sol argileux, ni granitique, ni calcaire ». Notons qu’il est possible de cultiver la papaye sur un sol sableux, mais il va falloir apporter d’engrais pour améliorer la qualité du sol afin d’avoir un bon rendement.

Quelques difficultés que rencontrent les producteurs

Comme toute activité, les producteurs de la papaye font également face à diverses difficultés. « Le plus souvent, nous sommes confrontés en tant que producteur au problème de taux de germination, aux maladies et un bon cadre de conservation » dixit l’agro-sociologue Ghislain SOMAKPO. Il ajoute : « Le manque de main d’œuvre et l’entretien du sol sont également des difficultés que nous rencontrons. ». Aussi, la lutte contre les maladies de plante comme les nématodes constitue un véritable problème pour les producteurs.

Par ailleurs, malgré ces différentes contraintes liées à sa production, la papaye étant un fruit consommé par plusieurs béninois, sa commercialisation est facile. C’est une activité rentable souligne les deux collègues producteurs. Pour ceux qui aspirent se lancer dans le secteur, ils doivent s’investir tout en ayant l’œil de suivi pour le bon respect de l’itinéraire technique car c’est une culture de grande richesse qui peut les aider à se faire de l’argent.