PROTECTION DES OCÉANS : Un enjeu mondial joué sous la surface
PRODUCTION DE MANIOC : Un tubercule à forte rentabilité mais complexe à cultiver
Considéré comme un produit de base vital dans la chaîne alimentaire, le manioc offre une diversité de mets qui contribue à la diversification des habitudes culinaires. Pour sa production, énormes sont les difficultés que les cultivateurs rencontrent dont beaucoup ignorent. Quels sont donc les facteurs et les techniques de production du manioc pour un bon rendement de la culture ?
Oyéyèmi AGANI
Le manioc est un tubercule populaire dans l’alimentation de plusieurs personnes dans le monde. Sa production est simple, peu coûteuse et nécessite moins d’intrant agricole constituant une réserve alimentaire fiable pour les populations pauvres. Pour parvenir à une bonne culture de ce tubercule, il faut rigoureusement suivre un certain nombre de facteurs qui entrent dans sa production. « Le premier facteur est le capital que doit détenir le producteur pour mieux produire (les moyens financiers). Le second, ce sont les tracteurs pour un labour meuble », a indiqué Vincent Kousssouali, collaborateur du chef programme filière diversification à l’ATDA 7. L’utilisation des tracteurs entre dans la préparation du sol. Elle peut se faire aussi manuellement à l’aide de couteaux, de houes et de charrues. A ces facteurs, s’ajoute l’utilisation des intrants agricoles (le Simple Super Phosphate et l’urée) et le facteur humain pour renforcer la main d’œuvre.
En outre, pour que le rendement du manioc soit optimal, il est important d’adopter une bonne technique de production. La culture de ce tubercule convient aux sols bien drainés, riches en nutriments (sol limoneux). Il nécessite également des précipitations adéquates, avec des conditions climatiques chaudes et humides. Il faut donc éviter les sols pauvres (en éléments nutritifs), les sols argileux et les sols pierreux. Mais il peut tolérer les sols marginaux.
En ce qui concerne les techniques de production de manioc, nous avons en premier lieu le choix de la variété. Surtout le choix des variétés Ben 86.052, RB 89.509 et TMS 35.5720. A en croire les mots du collaborateur du chef programme filière diversification, ces variétés ont un fort taux en amidon et en gari. Ensuite, il faut le prélèvement des tiges et la préparation des boutures. A ce niveau, seules les tiges saines ayant assez de nœuds et âgées de 6 à 12 mois sont prélevées et les boutures sont coupées à des dimensions de 10 cm. Avant la plantation, les boutures doivent être assainies. Ces dernières sont par la suite plantées de façon oblique. L’étape suivante concerne l’entretien. Il regroupe le sarclage, le buttage, les traitements phytosanitaires en cas d’attaque et l’apport des intrants.
« Un premier sarclage doit être effectué dans l’intervalle de 15 jours à 1 mois après la plantation mais lors du labour, il faut déjà apporter l’engrais Simple Super Phosphate »,
a confié le collaborateur Vincent. Le deuxième sarclage peut avoir lieu 2 mois après avec l’apport de l’urée et un suivi rigoureux. Il est impérieux de notifier que le cycle du manioc est de 12 mois sur trois phases à savoir : la phase de la mise en terre des boutures de manioc jusqu’à la phase d’émission de bouture, la phase de la maturité de la bouture et la phase de la maturité des racines tuberculeuses.
Au-delà des procédures culturales de ce tubercule, il faut tenter d’expliquer que d’un autre côté sa production n’est pas exempte de difficultés au Bénin. Le manioc est une culture rentable, mais les « limites que présentent les facteurs de production font que la production des producteurs varie de 10 tonnes à 16 tonnes à l’hectare au Bénin au lieu de 30 tonnes à l’hectare », a affirmé le collaborateur. Ceci, en raison de la difficulté d’avoir les éléments fertilisants pour inciter la culture. En 2016, selon les résultats de la Direction des Statistiques Agricoles, le PIB agricole du manioc était à 10% mais avec l’amélioration de la culture et du nombre de producteur qui a augmenté, seule la difficulté des facteurs de production affecte le progrès de la filière. A cet effet, un appel est lancé au gouvernement pour que les producteurs aient les intrants nécessaires à leur portée et à moindre coût. Il s’agit de l’urée et du NPK, qui sont les plus utilisés pour cette culture.