PROTECTION DES OCÉANS : Un enjeu mondial joué sous la surface
PRODUCTION DE VITRO PLANTS DE MANIOC: La recherche répond aux insuffisances en matériels sains de plantation
L’impact négatif des changements climatiques sur les rendements des cultures de manioc est significatif. Des nouvelles mesures sont adoptées pour répondre à ce problème afin d’assurer une production résiliente aux dérèglements climatiques. Parmi celles-ci figure la production de vitro plants manioc dans lequel s’investit le laboratoire central des biotechnologies végétales et d’amélioration des plantes de la Faculté des Sciences Techniques de l’Université d’Abomey-Calavi.
Cédric Joawo BAKPE
Créé et dirigé par le professeur Corneille AHANHANZO, professeur titulaire des universités du CAMES, le laboratoire central des biotechnologies végétales et d’amélioration des plantes de la Faculté des Sciences Techniques de l’Université d’Abomey-Calavi entre autres missions œuvre pour la production et la mise à disposition de matériels sur les plantations en ce qui concerne les plantes à multiplication végétative. Face aux « difficultés de semences liées à l’insuffisance de matériels de plantation à cause de pieds vieillissants et aussi d’autre part liées aux pathologies notées chez les plantes à multiplication végétative, il urge de passer toujours par la technique de vitro plant pour mettre à disposition des producteurs de ses matériels de plantation », explique Dr Gilles CACAÏ, enseignant chercheur à la FAST/ UAC, spécialiste en biotechnologie végétale et amélioration des plantes. Pour lui, les vitro plants sont des plantes qui sont obtenus par la technique de culture in-vitro, qui constitue aujourd’hui l’un des outils intéressant en biotechnologie. « Lorsque le producteur doit produire, il ne doit plus faire recours aux matériels vieillissants. Il doit obtenir des semences à travers des techniques de culture in-vitro par le biais du laboratoire référencé », ajoute-t-il. A en croire ses propos, ses plantes obtenues permettent d’améliorer le rendement parce que « ce sont des semences qui conservent une certaine potentialité ».
Ainsi, en développant la technique de vitro plants de manioc, le laboratoire produit des matériels de semences afin de parer aux insuffisances en matière de plantation. Grâce aux partenariats noués avec des structures œuvrant pour le développement agricole, les producteurs sont placés au centre de l’action à mener. Ceci a donc permis de « parcourir les grandes zones de production agricole pour la filière manioc et de faire une enquête ethnobotanique afin de recenser tous les cultivars dans les pôles de développement agricole 4, 5, 6 et 7 et de faire une seconde étude qui consiste à identifier les cultivars prisés par les producteurs, les transformateurs à travers les critères de rendement, de qualité organoleptique et de cycle végétatif », fait savoir Dr Gilles CACAÏ avant d’ajouter « quand cela est fait, nous venons installer un champ pour la collection de ses cultivars, ce qui a été fait actuellement à Sékou… Et par la suite, les cultivars prisés à travers les critères que je viens d’énumérer sont initiés au laboratoire pour la production des vitro plants. C’est sur la base de ce que les producteurs ont identifié qu’il faut produire des vitro plants de manioc ». Cependant, l’enseignant-chercheur, spécialiste en biotechnologie végétale et amélioration des plantes fait remarquer que le vitro plant produit ne peut pas être fourni directement aux producteurs, il demeure encore pour un matériel plus ou moins fragile, mais qu’on peut rendre résistant aux conditions environnementales si les techniques sont bien utilisées. « Une fois que le vitro plant est produit, on passe par une technique qu’on appelle acclimatation pour que les producteurs aient un matériel résistant aux conditions environnementales », a-t-il renchéri. Ainsi, avec la technique de production in-vitro, des matériels de semences de plusieurs spéculations du manioc sont développés notamment des variétés en vulgarisation dont la TMS, la BEN et la RB.