Les acteurs sensibilisés sur les impacts et mesures d’accompagnement
À la suite de la remise officielle du site à l’entreprise chargée de coordonner les activités du projet d’exploitation de 1 000 hectares pour la production d’ananas à Glo-Djigbé, une séance de travail s’est tenue ce mercredi 14 mai 2025 à la préfecture d’Allada. Ladite rencontre a réuni les acteurs clés du secteur agricole béninois notamment les équipes techniques, les maires des communes concernées et leurs collaborateurs. L’objectif de cette rencontre est d’informer les autorités communales et les équipes techniques sur les grandes lignes du projet, les actions à venir, les impacts et les mesures pour apporter une réponse claire aux personnes touchés.
Un projet structurant pour dynamiser la filière ananas au Bénin
Ce projet, d’un montant de 4,4 milliards de francs CFA, qui est financé par la Banque mondiale et piloté par le gouvernement béninois va prendre corps dans les jours à venir afin de structurer la filière ananas et à positionner le Bénin sur le marché international. Au cours de cette rencontre de sensibilisation, Dadjo Moreno, Directeur des programmes de l’Agence Territoriale de Développement Agricole (ATDA 7), cette ferme élite de 1000 hectares représente bien plus qu’un simple projet agricole ; c’est une opportunité de transformer la filière ananas au Bénin. « Depuis 2016, nous avons multiplié les initiatives pour booster la production d’ananas, passant de 244 000 tonnes à près de 495 000 tonnes en 2024 », a-t-il rappelé.
Mais malgré cette progression, seules 3000 tonnes parviennent à s’intégrer au marché international chaque année. Un chiffre insuffisant que ce projet entend rectifier. En regroupant les exploitations et en standardisant les techniques de production, les responsables espèrent atteindre des rendements moyens de 70 à 75 tonnes par hectare. Un objectif ambitieux mais réalisable, selon Dadjo Moreno : « Si nous réussissons ce pari, le Bénin deviendra un acteur incontournable de l’exportation d’ananas en Afrique de l’Ouest ».
Des mesures sociales et environnementales intégrées
En plus de l’augmentation des volumes de production, ce projet intègre un volet social et environnemental. Des plans d’indemnisation et de réinstallation des populations locales ont été élaborés pour minimiser les impacts négatifs et garantir une transition harmonieuse. « Nous avons mené des études approfondies pour anticiper les effets du projet et proposer des solutions adaptées », a précisé le directeur des programmes de l’ATDA 7.
Parmi les mesures phares du projet, on retrouve l’évitement des zones d’habitation, la sensibilisation des parties prenantes, l’indemnisation des personnes affectées par le projet (PAP), l’aménagement progressif par blocs de 200 hectares, la protection des sites culturels et des divinités, la reconstruction de l’école primaire publique de Tanmè, ainsi que la formation et l’insertion de 500 jeunes dans la production d’ananas avec un accès privilégié au marché à l’export.
Un projet pilote pour inspirer d’autres pays africains
D’un projet de 1000 hectares à Glo-Djigbé est donc un test grandeur nature pour le Bénin. S’il parvient à structurer efficacement la filière ananas, le pays pourrait devenir un modèle pour d’autres nations africaines cherchant à valoriser leurs filières agricoles. Un défi de taille, mais aussi une promesse de croissance économique et de création d’emplois.
Il faut souligner qu’à l’issue de cette rencontre, d’autres actions sont prévues sur le terrain pour concrétiser le projet et assurer son succès.
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Justin ADANDE
