USAGE DE « SIDAKIN » POUR ASSAINIR L’EAU CONTAMINÉE : Une solution peu efficace
PROTECTION DES ARBRES: Une responsabilité qui incombe qu’aux forestiers ?
L’arbre contribue significativement au bien-être et à la subsistance des sociétés humaines face aux changements climatiques. En considération de ses merveilles, il est important d’en planter au maximum et d’en prendre soin. Malheureusement, force est de croire que les spécialistes en charge du suivi et de l’entretien des arbres ne jouent convenablement pas leur rôle de protecteurs au vu des innombrables arbres abandonnés et sans entretien dans les rues, forêts, administrations, et écoles.
Yélian Martine AWELE
Célébrer l’arbre, c’est célébrer la nature comme don unique et inestimable de Dieu à préserver à tout prix. Les arbres sont de véritables usines de dépollution de l’eau, du sol et de l’air. Ils produisent également des fruits riches en valeurs nutritives. Ce sont des espaces de repos, de promenade et de loisirs. D’où l’intérêt de leur dédier une journée.
En effet, au Bénin, le 1er Juin est la date consacrée, suivant le décret n°85-291 du 02 juillet 1985, à la Journée nationale de l’arbre. Cette date instituée marque aussi le début de la campagne nationale de reboisement. Bessmer Plotin AGONVONON, Ingénieur en aménagement et gestion des ressources forestières et Techniciens en aménagement et protection de l’environnement pense célébrer cette journée, à travers sa participation « à la cérémonie de reboisement et la sensibilisation des populations sur l’importance de l’arbre », car dit-il, « l’arbre c’est la vie ». Il poursuit en disant : « Je crois que nous devons chacun intégrer cette habitude dans notre style de vie ».
Planter des arbres est important certes, mais en prendre soin est indispensable. Ainsi, faille-t-il les planter au maximum et leur accorder un suivi rigoureux. Or ce n’est toujours pas le cas. Dans les rues, et sur les lieux publics, le constat est déplorable et amère. Les plants mis en terre au niveau de ces espaces ne bénéficient véritablement pas d’entretien et sont parfois même délaissés ; ce qui ne favorise pas leur croissance. Selon la frange de la population questionnée, les Experts du domaine ne font vraiment pas signe de vie. « Après plantation, les arbres ne bénéficient d’aucun entretien. Les Forestiers ne font pas du tout leur travail », fustige un citoyen qui a requis l’anonymat.
En revanche les maîtres du domaine notent quant à eux, que ce devoir d’entretien et de protection des arbres incombe non seulement aux spécialistes de l’environnement mais aussi à tout le monde. Bessmer Plotin AGONVONON : « Le forestier ne viendra pas prendre les arbres qui sont au portail des maisons. C’est inconcevable de voir des gens qui se réclament citoyens du pays mais qui sont incapables d’arroser même un arbre planté devant leurs maisons et devant les entreprises ». « Les populations doivent aussi œuvrer pour la protection des arbres » ajoute Docteur Romaric EHINNOU KOUTCHIKA, Géographe. « Tant que nous allons continuer avec ‘‘c’est pour le gouvernement’’ ou ‘‘c’est pour les forestiers’’ ou encore ‘‘c’est pour eux’’, le problème va perdurer », précise l’Ingénieur en aménagement et gestion des ressources forestières, AGONVONON.
Eu égard à l’attitude des citoyens évoquée, il tire la sonnette d’alarme en ces propos:« Chaque arbre qu’on plante et qu’on entretien est une vie qu’on améliore ». Fort de cela, il recommande la protection des « arbres que l’Etat ou les voisins ont plantés et planter soi-même lorsque l’espace est disponible ». Il suggère également la sensibilisation sur les causes et méfaits du changement climatique. « En dehors des actions de reboisements individuelles annuelles, il faudra sur la base d’un état des lieux sur les forêts classées du pays, tel que le gouvernement a lancé récemment, restaurer toutes les forêts dégradées mais surtout s’asseoir pour définir de nouvelles bases comme la surveillance, la restauration et l’exploitation sur la réglementation des forêts ».
Il n’a pas manqué d’exhorter l’exécutif à reconsidérer les sanctions relatives à la déforestation anarchique et à revoir « dans quelle mesure obliger les populations à entretenir la forêt urbaine », c’est-à-dire « les arbres des rues, des voies publiques, des places publiques, des espaces verts, etc…».
La plantation d’arbres n’est pas limitée à la Journée de l’arbre. Alors, il ne faut pas attendre le 1er Juin avant de mettre en terre un plant voire espérer l’Etat pour son entretien. Il faut plutôt œuvrer individuellement pour le maintien d’un environnement sain.