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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

RAPPORT ENTRE MÉDIAS SPÉCIALISES ET ACTEURS DU SECTEUR AGRICOLE AU BÉNIN: Les journalistes spécialistes du secteur agricole présentent un état des lieux très peu lumineux

 RAPPORT ENTRE MÉDIAS SPÉCIALISES ET ACTEURS DU SECTEUR AGRICOLE AU BÉNIN: Les journalistes spécialistes du secteur agricole présentent un état des lieux très peu lumineux

Le Bénin est un pays essentiellement agricole. Le secteur agricole est primordial pour l’économie du pays. Huit ménages sur 10 en dépendent dans les zones rurales. A l’orée de l’année de la proclamation de l’indépendance, très peu de médias existaient au Bénin. Le secteur des médias se limitait à une chaîne de télévision, une radio et un organe de presse écrite publique. C’est au fil des années qui ont passé que des chaînes de télévisions et radios privées ont fait leur apparition.

Aujourd’hui, le secteur agricole connaît très peu de médias spécialisés dans l’agriculture. Un état de chose qui ne répond pas en faveur des objectifs de promotion des belles performances que connaît l’agriculture béninoise aussi bien dans la production, la transformation, la commercialisation et la recherche. Pourtant, une meilleure implication des médias contribuerait à développer la chaîne de dissémination de l’information et rétablir un équilibre salutaire entre les différents acteurs du développement agricole et rural au Bénin.

LE RURAL, AGRATIME et ZOOM AGRO les trois presses majeures du secteur agricole au Bénin, donnent leurs points de vue

Djibril Azonsi, Agroéconomiste et promoteur du groupe de presse « LE RURAL »

« Depuis 1960 à aujourd’hui, fort est de constater qu’il y a très peu de médias qui traite vraiment des questions agricoles. A la limite ceux qui le font sont rangés dans les rubriques société. Je trouve vraiment cela paradoxal au regard du fait que l’agriculture est la base de l’économie de la plupart des pays africains dont le Bénin et emploie plus de deux tiers de la population africaine dont le Bénin. Voilà un secteur qui traite du développement, mais qui est très peu mis en lumière par les médias.

« Et le constat est que la plupart des médias s’adonne beaucoup plus aux questions liées à la politique et autres. La réalité est que l’absence d’un média spécifique pour le secteur agricole a un impact qu’on le veuille ou non négatif sur la question des filières. La preuve lorsque les producteurs de coton font une bonne campagne, cela se ressent sur le PIB de notre pays, cependant les médias n’ont pas d’éléments ou de spécialistes pour aborder convenablement la question, ceci créé un vide à ce niveau. Ce manque créé par conséquent un tort aux acteurs producteurs, aux filières et même à l’Etat car ce ne sont que les spécialistes qui peuvent traiter des informations liées à ce secteur. Si non j’avoue qu’il y a de très belles choses qui se font dans l’agriculture mais qui manquent de visibilité.

« Plusieurs milliards y sont investis mais sont très peu visible. Pour ma part, je suggère que les acteurs du secteur (projets programmes, structures d’Etat, Ong et bénéficiaires » puissent vraiment nous appuyer en mettant à notre disposition la matière première qui est l’information et outre cela l’appui financier. C’est inconcevable que l’on mette en place un projet qui vise à réduire la pauvreté dans un milieu et que les bénéficiaires ne soient même pas informés. Nous on demande à ce que l’Etat et les projets programmes ainsi que les ONGs puissent accompagner véritablement, les médias comme le nôtre qui se sont spécialisés dans le secteur agricole et nous encourageons d’autres à se spécialiser afin de faire une couverture large du territoire ».

André Tokpon, journaliste et promoteur de la presse en ligne « AGRATIME« 


« Le moyen financier reste la difficulté majeure des organe de presse spécialisés dans le secteur agricole. Le secteur des médias au Bénin est vraiment mal organisé de manière à ce que la plupart des sollicitations vont à l’endroit des médias traditionnel, des journaux qui ne taillent pas vraiment d’importance à l’actualité du secteur agricole. Aujourd’hui, le secteur des médias spécialisés dans l’agriculture font face à d’énormes difficultés de reconnaissance déjà par les acteurs eux-mêmes. Certains acteurs reconnaissent les médias, mais traînent les pas au point à ne pas les solliciter. Nous avons quand même espoir que d’ici à là cela rentrera dans les habitudes et les médias spécialisés seront de plus en plus sollicités. »

Anicet Semassa promoteur de la presse en ligne « ZOOM AGRO« 

« Pour ma part la question des médias spécialisés dans le secteur agricole a commencé dans les années 2010 avec quelques magazines, c’est en 2013 que le premier journal spécialisé dans le secteur agricole a vu le jour ‘’AGRI CULTURE’’. En 2012 Zoom Agro s’est intéressé en 2012 à la question de l’agriculture mais pas en termes de journal, c’était beaucoup plus de pouvoir créer une agence de communication pour dynamiser la commercialisation des produits agricoles. Nous avions créé donc Agribusness Bénin, mais ça n’a pas vraiment pris car à l’époque, peu de personne se connectait à internet… Avec toujours les difficultés, car les dirigeants et acteurs du secteur ne s’intéressaient pas encore à la chose…

« On peut noter également d’autres initiatives telles que les magazines « LA VOIX RURAL« , « BEN AGRI » et autres. Je crois personnellement que c’est parce que le secteur n’était pas économiquement rentable que ces initiatives n’ont pas connu de meilleurs jours au point d’aller loin. Mais je crois que le dynamise a vraiment été créé autour des années 2018-2019 surtout avec l’avènement du numérique. L’étape des magazines est donc passée et les gens éditaient et imprimaient. Donc en parlant des web journaux, des journaux agricoles en ligne, on peut noter « Femmes agricultrices et développement rural » animé par Math Montcho, « YOUTH AGRICULTURE » qui est animé par Awanabi Idrissou, « GLEXI« , « ZOOM AGRO » qui est revenu aussi en fin 2019, il y a « AGRATIME » et « LE RURAL« .

« Chacun de ces médias joue un rôle très important pour le développement du secteur agricole. Il en ressort de mon expérience que les gens manquent d’informations dans le secteur, mais malheureusement ils ne sont pas capables de payer ce service. Il faudrait donc que les projets et Programmes puissent s’intéresser à ce secteur comme un maillon très important pour développer l’agriculture. C’est le moment pour ces acteurs de s’intéressés ardemment au volet communication. Il y a des initiatives remarquables qui se font dans le secteur agricole mais qui ne sont pas connu. Nous parlons tout le temps du consommons local, mais si le consommateur ne sait pas qui fait quoi, où il est situé et comment il le fait, il ne pourra consommer le local et ceci c’est le rôle des médias agricoles. L’agriculture étant un domaine scientifique, il faille que des médias spécialisés soient associés à la chose pour porter plus loin les initiatives des acteurs agricoles sur le plan national, régional et international.

« En Côte d’Ivoire, j’étais étonné de voir chez un marchand de journaux un journal agricole spécialisé. Ceux de la production animal ont un journal, il y a un journal pour l’agriculture de façon générale, il y a un journal pour la production végétal etc…La Côte d’Ivoire est déjà à ce stade de développement agricole. Et nous savons que la Côte d’Ivoire est la plate-tournante de l’agrobusiness en Afrique de l’Ouest. Si donc le Bénin veut mieux se positionner sur le marché international, c’est déjà de faire connaître ce qu’il fait à travers les journaux. Au Bénin c’est bien dommage que les acteurs ne reconnaissent pas encore ce que nous faisons ».

LE RURAL

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