RÉCOLTE DE LA CANNE À SUCRE À PARAKOU : Un moment pétri de difficultés pour les producteurs
En saison pluvieuse, la récolte de la canne à sucre bat son plein à Parakou. Les producteurs, menus de leurs machettes, se rendent dans les champs à l’aube pour couper les tiges longues et juteuses. A Titirou, l’un des quartiers de la ville, les producteurs locaux font face à une série de difficultés pendant la récolte de cette plante.
Champs de canne à sucre à Titirou
Blandine KEGUE
Les producteurs de la canne à sucre à Titirou font face à des négociations incessantes sur les prix avec les acheteurs, majoritairement des femmes. Ce qui met à rude épreuve leur capacité à tirer un revenu décent de leur travail. « Le travail de la canne à sucre est vraiment très difficile. Il faut faire des sillons et ensuite semer. Contrairement à d’autres cultures, nous désherbons la plantation au moins quatre fois le mois », affirme Sanni Yaya, producteur. Pour lui, la culture de cette plante sucrée requiert un entretien qui dure pendant six mois. « Lors du désherbage, la plante provoque des démangeaisons chez nous, même quand on est protégé contre. Il nous faut trouver des solutions pour palier le problème, autrement, nous n’aurions qu’à stopper la production. », a notifié Mamoudou Mama, producteur de cette plante à Titirou.
A l’unanimité, ces producteurs soulignent deux problématiques :le manque de matériel adéquat pour les travaux et le problème de négociation des prix de vente et d’achat. Selon eux, les négociations incessantes sur les prix avec les acheteurs, en grande majorité des femmes, mettent à épreuve leur capacité à tirer un revenu décent de leur travail. En réponse à ces défis, les producteurs lancent un appel aux autorités compétentes et locales pour qu’elles interviennent et proposent des solutions durables. « Il est vrai que la canne à sucre que nous produisons dans notre quartier n’est pas en quantité importante. Mais nous sommes certains que si les projets et les autorités agricoles s’y intéressent, on aura de la valeur devant ces femmes vendeuse de canne à sucre. », explique Sanni Yaya. À son avis, ils sont négligés parce qu’ils ne produisent pas des cultures telles que le coton, le soja ou le maïs.
Vente en gros de la canne à sucre
Une fois récoltées, les cannes à sucre sont transportées vers les marchés locaux, prêtes à être vendues. Malgré les difficultés rencontrées sur les lieux d’approvisionnement, les vendeuses apprécient généralement le déroulement des ventes et parviennent à en tirer de bons revenus.“Nous rencontrons des difficultés lors de l’approvisionnement, mais une fois sur le marché, les ventes se déroulent bien et nous permettent de réaliser de bons profits,” confieNafissath, l’une des vendeuses au marché Arzèkè. En guise de confirmation,Marine la vacancière, affirme avoir fait un bénéfice important à chaque fois. A l’en croire, la canne à sucre n’est pas une plante qui pourrait se gâter d’ici vingt quatre heures s’il y avait mévente. De plus dit-elle, la population de Parakou en raffole.
Vente en détail de la canne à sucre
Au Bénin, notons que la canne à sucre n’est pas encore reconnue comme une filière porteuse ou diversifiée. Pourtant, cette culture joue un rôle essentiel dans l’économie locale à travers la production, la vente et la transformation. Il serait donc judicieux que l’État accorde davantage d’attention à cette filière afin de maximiser son potentiel et de soutenir les nombreux acteurs impliqués dans ce secteur.La récolte de la canne à sucre à Parakou est une période de profit pour les agriculteurs et les vendeuses locales. Bien que les défis soient nombreux, notamment en matière de négociation des prix et de transport, il existe un potentiel immense pour cette filière. Avec un soutien de l’État et des solutions durables, la canne à sucre pourrait devenir une véritable richesse pour l’économie locale.