Les rendements du maïs et du riz sous pression

Les projections pour les cultures de maïs et de riz au Bénin ne sont pas bonnes. Lors du dialogue politique national tenu à Cotonou ce vendredi 2 mai 2025, des résultats d’études menées dans le cadre de l’initiative africaine pour l’adaptation ont été présentés autour du programme « Accélérer le financement et la mise en œuvre des priorités à faibles émissions de carbone et résilience au climat pour l’agriculture et l’énergie ».

Les projections pour les cultures de maïs et de riz au Bénin ne sont pas bonnes. Lors du dialogue politique national tenu à Cotonou ce vendredi 02 mai 2025, des résultats d’études menées dans le cadre de l’initiative africaine pour l’adaptation ont été présentés autour du programme « Accélérer le financement et la mise en œuvre des priorités à faibles émissions de carbone et résilience au climat pour l’agriculture et l’énergie ». Ces données mettent en lumière l’impact du changement climatique sur deux cultures essentielles au Bénin : le maïs et le riz. Les projections dévoilées révèlent des tendances préoccupantes pour les rendements agricoles, et soulignent l’urgence d’intégrer des mesures d’adaptation structurantes dans les politiques publiques.

 

Les projections pour les cultures de maïs et de riz au Bénin ne sont pas bonnes. Lors du dialogue politique national tenu à Cotonou ce vendredi 2 mai 2025, des résultats d’études menées dans le cadre de l’initiative africaine pour l’adaptation ont été présentés autour du programme « Accélérer le financement et la mise en œuvre des priorités à faibles émissions de carbone et résilience au climat pour l’agriculture et l’énergie ».

Grâce au modèle DSSAT (Decision Support System for Agrotechnology Transfer), les chercheurs ont reconstitué les variations historiques de rendement du maïs et du riz au Bénin, intégrant des événements climatiques majeurs comme la sécheresse de 1987. Les résultats sont sans appel : les effets du changement climatique se font déjà sentir et vont s’accentuer dans les décennies à venir.

À court terme (2016-2045), la production de maïs pourrait chuter en moyenne de 0,5 %. Plus alarmant, 61 % des zones de production subiront une baisse allant jusqu’à 0,7 %. Quelques régions connaîtront toutefois des hausses modestes (0,4 %). Sur le moyen terme (2046-2075), la tendance baissière persistera, affectant encore 52 % à 45 % des zones selon les scénarios climatiques envisagés (SSP2-4.5 et SSP5-8.5). Même si certaines zones pourraient enregistrer des hausses de rendement allant jusqu’à 6,2 %, les perspectives globales restent peu encourageantes pour cette culture stratégique.

Le riz, quant à lui, présente une dynamique plus contrastée. D’ici à 2045, le rendement moyen pourrait baisser de 1,1 %, impactant 59 % des zones de culture. Toutefois, certaines zones verront une augmentation du rendement pouvant atteindre 8,9 %. Mais à long terme (jusqu’en 2075), les projections sont nettement plus sombres : une baisse moyenne de 12,5 % touchera 63 % des surfaces cultivées, malgré quelques hausses isolées pouvant aller jusqu’à 9,4 %. Cela indique une vulnérabilité accrue du riz aux conditions climatiques futures.

Le facteur commun à cette dégradation des rendements est le stress hydrique, devenu une contrainte structurelle pour les producteurs de maïs et de riz au Bénin. Face à cela, l’adaptation devient non seulement souhaitable, mais indispensable.

L’irrigation et les pratiques intelligentes : leviers essentiels pour la résilience agricole

Parmi les mesures d’adaptation évaluées, l’irrigation apparaît comme une solution porteuse. Elle pourrait améliorer significativement les rendements futurs. Pour le maïs, elle permettrait une hausse moyenne de 7,23 % sur 86 % des zones de production. Le riz bénéficierait encore davantage de cette pratique, avec une augmentation moyenne de rendement de 8,52 % sur 96 % des superficies. Cela confirme que l’eau – ou plutôt son absence – est au cœur du problème.

Mais l’irrigation ne peut suffire à elle seule. Les recommandations issues de l’étude insistent sur la nécessité de promouvoir des pratiques agricoles résilientes au climat : usage de variétés de semences tolérantes à la sécheresse, ajustement des périodes de semis, fertilisation organique et gestion efficiente de l’eau. Ces pratiques dites « intelligentes face au climat » doivent être au cœur d’une nouvelle stratégie agricole nationale.
Cela implique aussi un investissement renforcé dans la recherche agricole. Il est urgent de doter les institutions de recherche des moyens nécessaires pour produire et diffuser des variétés de maïs et de riz adaptées aux conditions futures. La formation des agriculteurs, à travers des services de vulgarisation modernisés, doit compléter ce dispositif : ils doivent être capables d’utiliser efficacement les outils et techniques d’adaptation disponibles.

Enfin, pour garantir l’efficacité de ces actions, les résultats des recherches et études climatiques doivent impérativement être intégrés aux politiques agricoles nationales. Il s’agit de construire une agriculture béninoise capable de faire face aux chocs climatiques récurrents, tout en assurant la sécurité alimentaire du pays.

Les projections climatiques présentées à Cotonou confirment l’ampleur des défis qui attendent le secteur agricole béninois, particulièrement pour les cultures vivrières de base comme le maïs et le riz. Si rien n’est fait, les baisses de rendement pourraient menacer les moyens de subsistance de millions de familles rurales. À l’inverse, avec des politiques agricoles intelligentes, une irrigation mieux planifiée et des innovations soutenues par la recherche, le Bénin peut transformer cette menace en opportunité pour repenser son agriculture. Le temps de l’action est venu.

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Jean-Baptiste HONTONNOU

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