RÉSILIENCE ÉCONOMIQUE

Face à la flambée des prix du riz, du blé et du poisson sur les marchés internationaux, les petites et moyennes entreprises (PME) du Cameroun s’imposent comme un rempart essentiel.

Au Cameroun, les PME inventent l’alimentation de demain

Face à la flambée des prix du riz, du blé et du poisson sur les marchés internationaux, les petites et moyennes entreprises (PME) du Cameroun s’imposent comme un rempart essentiel. En valorisant les récoltes locales, elles participent à la sécurité alimentaire et offrent des alternatives concrètes aux produits importés.

Face à la flambée des prix du riz, du blé et du poisson sur les marchés internationaux, les petites et moyennes entreprises (PME) du Cameroun s’imposent comme un rempart essentiel.

 

Le Cameroun importe chaque année plus de 800 000 tonnes de riz et 500 000 tonnes de blé. Cette dépendance coûteuse, évaluée à plus de 800 milliards de FCFA, fragilise la sécurité alimentaire du pays. Pourtant, une nouvelle dynamique émerge : les petites et moyennes entreprises (PME) s’imposent comme des laboratoires d’innovation pour inventer des solutions locales.

Lors de la 5ᵉ Journée nationale du réseautage des entreprises rurales, organisée du 10 au 11 septembre à Bafoussam, plus de 200 PME ont présenté leurs produits. Farines de soja, dérivés du manioc, repas de maïs enrichis, restauration rapide à base de cacao : ces initiatives traduisent une volonté de réinventer l’alimentation en utilisant les richesses locales. Selon un responsable du ministère du Commerce, ce mouvement illustre une stratégie claire : « transformer les productions nationales pour protéger la population contre les chocs extérieurs ».

Quand les PME deviennent créatrices de solutions

Les PME ne se contentent plus d’être de simples maillons économiques. Elles deviennent des espaces de créativité. À Bafoussam, certains exposants ont présenté des snacks de cacao revisités façon fast-food, d’autres ont proposé des farines prêtes à l’emploi pour remplacer le blé dans la pâtisserie locale. Ces innovations montrent que l’alimentation de demain peut être à la fois abordable, nutritive et adaptée aux goûts des consommateurs camerounais.

Les ateliers organisés en marge de l’événement ont également mis en avant des sujets cruciaux : comment obtenir des financements, améliorer les standards de qualité, créer des coopératives et accéder à de nouveaux marchés. L’innovation n’est donc pas seulement dans les produits, mais aussi dans les méthodes de travail et la structuration des filières.

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En 2024, le Cameroun comptait 443 524 PME actives, contre 393 175 en 2023, soit une hausse de 13 %. Près de 99 % des entreprises du pays appartiennent à cette catégorie, générant plus de 97 000 emplois sur la seule année 2024. Pourtant, la majorité évolue dans le secteur tertiaire, tandis que seules 444 PME sont actives dans l’agriculture, l’élevage et la pêche. Ce déséquilibre révèle un potentiel encore largement inexploité.

Un avenir régional à saisir

Les experts estiment que l’avenir de ces innovations locales ne se limite pas aux marchés camerounais. Avec la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), les PME peuvent élargir leur horizon, accéder à de nouveaux débouchés et renforcer leur compétitivité. Le Cameroun, en s’appuyant sur cette dynamique, pourrait transformer ses défis alimentaires en opportunités économiques régionales.

Mais un obstacle persiste : l’accompagnement. Sans financements adaptés, infrastructures solides et réglementation favorable, l’élan innovant des PME risque de rester limité. Le retrait progressif de l’AfricanGrowth and OpportunityAct (AGOA), qui facilitait l’accès au marché américain, renforce l’urgence d’investir dans ce tissu entrepreneurial local.

 

Innocent AGBOESSI

 

 

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