RÉSISTANCE AUX ANTIMICROBIENS

La résistance aux antimicrobiens n’est plus une menace silencieuse mais une crise mondiale en marche. En 2050, elle pourrait coûter jusqu’à 100 000 milliards de dollars et plonger deux milliards de personnes dans l’insécurité alimentaire.

Une bombe à retardement pour la santé animale

La résistance aux antimicrobiens n’est plus une menace silencieuse, mais une crise mondiale en marche. En 2050, elle pourrait coûter jusqu’à 100 000 milliards de dollars et plonger deux milliards de personnes dans l’insécurité alimentaire. Pourtant, une réduction de seulement 30 % de l’usage des antibiotiques chez les animaux offrirait déjà 120 milliards de gains économiques.

La résistance aux antimicrobiens n’est plus une menace silencieuse mais une crise mondiale en marche. En 2050, elle pourrait coûter jusqu’à 100 000 milliards de dollars et plonger deux milliards de personnes dans l’insécurité alimentaire.

La résistance aux antimicrobiens (RAM) est aujourd’hui considérée comme l’une des plus grandes menaces pour la santé mondiale. Concrètement, cela signifie que certaines infections chez les animaux et chez l’homme ne répondent plus aux antibiotiques. Résultat : les maladies durent plus longtemps, deviennent plus graves et parfois mortelles.

Mais le problème ne s’arrête pas à la médecine. La RAM touche aussi directement l’agriculture, l’alimentation et l’économie. Selon un rapport publié en 2025 par l’Organisation mondiale de la Santé animale (OMSA), si rien n’est fait, deux milliards de personnes pourraient être confrontées à une insécurité alimentaire d’ici à 2050. Et les pertes économiques pourraient atteindre 100 000 milliards de dollars.

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Prévenir coûte moins cher que guérir

L’usage massif d’antibiotiques dans les élevages, souvent sans contrôle strict, est l’une des causes principales de la résistance. Les animaux malades reçoivent des traitements répétés, et les bactéries apprennent à s’adapter. Une fois résistantes, elles se transmettent aux hommes par la consommation de viande, le contact direct ou l’environnement.

Pourtant, une solution existe. Celle de réduire l’utilisation des antibiotiques. L’OMSA démontre qu’une simple baisse de 30 % de l’usage des antibiotiques chez les animaux permettrait de générer 120 milliards de dollars de gains économiques d’ici à 2050.

La vaccination est un autre outil essentiel. En protégeant les animaux contre certaines maladies, elle évite d’avoir recours aux antibiotiques. Des secteurs comme la volaille, le porc ou l’aquaculture, qui consomment énormément de médicaments, pourraient réduire fortement leur dépendance grâce à des programmes vaccinaux efficaces.

La résistance aux antimicrobiens n’est pas un problème local, mais planétaire. Les bactéries résistantes circulent entre les animaux, les humains, les plantes et même l’eau. Aucun pays n’est à l’abri.Si rien n’est fait, la facture sera énorme : des soins de santé beaucoup plus coûteux, une chute de la productivité agricole, des échanges commerciaux perturbés et une insécurité alimentaire généralisée.

À l’inverse, chaque dollar investi aujourd’hui dans la prévention et une utilisation raisonnée des antibiotiques rapporte des bénéfices mesurables et durables. L’OMSA appelle donc à une mobilisation immédiate. Utiliser les antibiotiques seulement quand c’est nécessaire, respecter les prescriptions, développer la vaccination et surveiller de près la consommation de médicaments sont autant de leviers pour protéger l’avenir.

La résistance aux antimicrobiens est une bombe économique et sanitaire. Réduire de 30 % l’usage des antibiotiques chez les animaux suffit déjà à changer le futur de l’agriculture et de la santé publique. Ignorer cette menace coûtera infiniment plus cher que de la combattre dès maintenant.

Innocent AGBOESSI

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