RETRAIT DES USA DE L’OMS 

Le retrait des États-Unis de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le gel temporaire des financements alloués par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) suscitent de vives inquiétudes à l’échelle mondiale

Une décision aux répercussions majeures sur le système de santé africain

Le retrait des USA (États-Unis de l’Organisation mondiale) de la Santé (OMS) et le gel temporaire des financements alloués par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) suscitent de vives inquiétudes à l’échelle mondiale. Cette décision, prise sous l’administration de Donald Trump, met en péril de nombreux programmes de santé essentiels, notamment en Afrique, où l’aide américaine joue un rôle crucial. 

Le retrait des États-Unis de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le gel temporaire des financements alloués par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) suscitent de vives inquiétudes à l’échelle mondiale

En effet, les États-Unis représentent historiquement le plus grand donateur de l’OMS, couvrant environ 18 % de son budget total. Ce soutien financier permet la mise en place de nombreuses initiatives sanitaires, allant de la lutte contre les épidémies à l’amélioration des infrastructures hospitalières. Avec le retrait des USA, l’OMS perd une source de financement capitale, compromettant son action, particulièrement en Afrique où elle est un acteur majeur du développement sanitaire.

En parallèle, le gel des financements de l’USAID affecte directement les programmes de santé africains. Le Nigeria, par exemple, dépend largement de cette aide, ayant bénéficié d’environ 600 millions de dollars américains en 2023, soit plus de 21 % de son budget de la santé. Une réduction brutale de cette assistance risque d’entraîner une détérioration des services de soins et un recul des progrès réalisés en matière de santé publique.

Des impacts dévastateurs sur la lutte contre le VIH/sida

L’un des programmes les plus affectés par cette décision est le Plan d’urgence du président pour la lutte contre le sida (PEPFAR). Ce programme, financé par le gouvernement américain, a permis d’investir plus de 110 milliards de dollars dans la lutte mondiale contre le VIH/sida. Grâce au PEPFAR, des millions de personnes en Afrique ont pu accéder aux traitements antirétroviraux, aux services de dépistage et aux campagnes de prévention.

Avec la suspension du financement, les programmes de prise en charge du VIH risquent d’être fortement réduits, mettant en danger la vie de nombreuses personnes séropositives et compromettant les efforts de lutte contre la propagation du virus.

L’OMS ne se limite pas à un rôle de financement. Elle joue également un rôle clé dans l’élaboration des politiques de santé en fournissant des lignes directrices basées sur la recherche scientifique. Les pays africains s’appuient largement sur ces recommandations pour structurer leurs propres systèmes de santé. Un affaiblissement de l’OMS signifie donc une baisse de la coordination et de l’orientation stratégique en matière de santé publique, ce qui pourrait accentuer les disparités entre les pays.

Quelles solutions pour l’Afrique ?

Face à cette crise, plusieurs pistes de solutions doivent être envisagées. Les pays africains pourraient renforcer leur coopération régionale et explorer de nouvelles sources de financement, notamment auprès de l’Union africaine, de la Banque mondiale ou de fondations privées. Une autre option serait d’intensifier les partenariats avec d’autres bailleurs de fonds internationaux pour compenser le manque à gagner provoqué par le retrait américain.

Il faut donc noter que le retrait des États-Unis de l’OMS et la suspension du financement de l’USAID constituent une menace majeure pour les systèmes de santé en Afrique. Sans alternatives de financement rapides et durables, les avancées réalisées ces dernières décennies dans la lutte contre les maladies infectieuses et l’amélioration des soins risquent d’être gravement compromises.

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Innocent AGBOESSI

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