PROGRAMME D’AMÉNAGEMENT DES ROUTES COTONNIÈRES : 32 % de travaux réalisés, des défis persistants

Lancé en 2018, le programme d’aménagement des routes cotonnières concernant l’axe Djougou-Péhunco-Kérou-Banikoara avance à petit pas. À fin octobre 2024, le taux d’exécution physique global des travaux s’établit à 32 %, bien en deçà des attentes. Un rapport de la Banque africaine de développement (BAD), principal bailleur du projet, publié le 21 novembre 2024, souligne les retards et propose des solutions pour y remédier.

Justin ADANDE

Un taux d’exécution physique de 32 % à fin octobre. C’est le niveau d’avancement du programme d’aménagement des routes cotonnièresaprès six ans de mise en œuvre. Selon le rapport de la BAD, l’axe Djougou-Péhunco-Kérou-Banikoara, divisé en trois lots, illustre ces avancées contrastées. Le lot 1 qui s’étend du Djougou-Péhunco accuse un retard important, avec un taux d’exécution de seulement 27 %.

Pour ce qui est du lot 2 Péhunco-Kérou, il progresse légèrement mieux, avec un taux de 28 %, mais reste loin des objectifs fixés.

Le lot 3 (Kérou-Banikoara), quant-à-lui, est la portion la plus avancée avec 42 % d’avancement. Ces résultats témoignent des efforts déployés, mais aussi des nombreux défis qui freinent le bon déroulement des travaux.

Le programme d’aménagement ne se limite pas à la construction de routes. Il vise également à apporter des bénéfices aux communautés locales. Il s’agit des formations professionnelles de 110 jeunes, dont 33 femmes, dans les métiers du bâtiment et des travaux publics, renforçant ainsi leur employabilité. Egalement, des démarches sont en cours pour installer des écoles, des centres de santé, des forages et des hangars de marché. Ces initiatives visent à améliorer les conditions de vie des populations et à garantir la durabilité des infrastructures construites.

Malgré ces avancées, le projet est confronté à des obstacles significatifs. Selon le rapport, la toute première, c’est les faibles décaissements financiers. Seuls 17,98 % des fonds prévus ont été débloqués, et 19 % des montants engagés.

Ce projet est également confronté à la lenteur dans les indemnisations. Les paiements aux populations affectées (PAP) sont encore en retard. Ce qui bloque certains travaux. L’approbation des avenants pour mobiliser davantage de ressources reste lente.

Ledit rapport propose plusieurs actions prioritaires pour surmonter ces défis. Il s’agit de l’accélération des travaux et renforcement du suivi des entreprises, la finalisation rapide des indemnisations des PAP, la simplification et accélération des démarches administratives pour débloquer les fonds nécessaires.

Selon le rapport, la date de clôture est prolongée à décembre 2027 pour achever les travaux et concrétiser les impacts attendus.

Il faut noter que ce programme est essentiel pour désenclaver les zones cotonnières du Nord-Bénin, améliorer les infrastructures rurales, et renforcer la compétitivité du secteur agricole. Toutefois, un engagement renforcé de toutes les parties prenantes est indispensable pour transformer cette ambition en une réussite concrète.