Le Bénin mise sur la transition énergétique pour un avenir durable

La première édition de la Semaine nationale des Énergies Renouvelables (SeNER 2025) a été organisée à Cotonou du 20 au 24 octobre 2025 par le RODER-Bénin et ses partenaires. Cette semaine a réuni autorités, experts, acteurs privés et jeunes étudiants autour d’un même objectif : accélérer la transition énergétique pour lutter contre la crise climatique et construire un développement sobre en carbone au Bénin.

Le Bénin a fait face à un défi énergétique majeur. Moins de 40 % de la population a eu accès à l’électricité, et en milieu rural, ce taux est tombé à seulement 10 %. Cette réalité a longtemps freiné le développement économique et accentué la dépendance du pays aux énergies fossiles. Pour y remédier, le Réseau des Organisations pour le Développement des Énergies Renouvelables (RODER-Bénin) a organisé, du 20 au 24 octobre 2025, la Semaine nationale des Énergies Renouvelables, un événement majeur consacré à la transition énergétique.

Cérémonie de lancement du SeNER 2025

Dans un premier temps, la cérémonie officielle de lancement s’est tenue le mercredi 22 octobre 2025 à l’hôtel Casa Cielo de Cotonou. Elle a réuni des représentants institutionnels, des acteurs de la société civile, des experts techniques, des étudiants et des chefs traditionnels, dont Sa Majesté Tosso-Hossou, roi d’Adjohoun, venu apporter la bénédiction royale et témoigner de l’engagement des autorités locales pour le développement durable.

Au nom du RODER-Bénin, Carin Atondé, en tant que coordinateur, a exprimé sa gratitude envers les partenaires et les participants. Il a rappelé que l’objectif du réseau a toujours été de promouvoir les énergies renouvelables comme socle du développement du Bénin. Selon lui, la transition énergétique est devenue une urgence nationale, car elle représente à la fois une solution à la crise climatique et une voie vers une croissance équitable et sobre en carbone.

Valentin Hollain, chargé de projet EnDev Bénin (GIZ), a pris la parole pour réaffirmer l’engagement de la coopération allemande à accompagner le pays dans cette dynamique. Il a salué l’organisation de la Semaine nationale des Énergies Renouvelables, qu’il a qualifiée de plateforme d’apprentissage, d’innovation et de partage d’expériences réussies en matière d’accès à l’énergie durable.

Des interventions de différentes personnalités

Le Directeur général de la Planification Énergétique et de l’Électrification Rurale (DGPER), TodémanAssan, a pour sa part salué l’approche inclusive de l’événement. Selon lui, le caractère innovant de cette édition a résidé dans le leadership des Organisations de la Société Civile (OSC). « Lorsque les OSC portent une action, les populations à la base, celles qui ont réellement besoin de ces services, sont véritablement impliquées », a-t-il souligné.

Le DGPER a ajouté que les énergies renouvelables ont constitué une solution efficace pour améliorer les conditions de vie des populations rurales. « Grâce à la biomasse, au solaire et à de petits systèmes éoliens, même les ménages les plus isolés ont pu accéder à l’électricité, à l’éclairage et à la recharge de leurs téléphones », a-t-il expliqué.

TodémanAssan n’a pas manqué de rappeler les réformes engagées depuis 2016 par le gouvernement béninois pour favoriser l’accès à l’énergie et encourager les investissements dans le secteur. Il a insisté sur l’importance de renforcer la résilience énergétique du pays face aux effets du changement climatique : « Avant la résilience, il y a la vulnérabilité. Tous les secteurs ont été exposés aux impacts du climat, et celui de l’énergie n’a pas échappé à cette réalité », a-t-il déclaré.

Ainsi, tout au long de cette journée, des conférences, panels, ateliers et expositions ont permis d’aborder des thématiques stratégiques. Les discussions ont porté sur la transition énergétique sans énergies fossiles, la résilience du secteur face aux changements climatiques, les opportunités de financement pour les projets verts et la valorisation de la biomasse à travers des initiatives locales telles que Biomasse Électricité. Les échanges ont également mis en avant l’importance d’un plaidoyer fort et de la rédaction de policybriefs pour influencer les politiques publiques.

Avant-dernier jour du SeNER 2025

En suite, le jeudi 23 octobre, le Forum des acteurs non étatiques s’est déroulé dans une ambiance d’échanges intenses. Les discussions sur les ateliers thématiques ont porté sur l’accès universel à l’énergie propre, l’agriculture durable, la cuisson écologique, la mobilité verte, la place du genre et la création d’emplois verts.

Fèmi Ahouanssou, présidente du présidium, a indiqué que ces ateliers avaient permis de formuler des recommandations concrètes pour renforcer la gouvernance énergétique et impliquer davantage les citoyens dans la transition énergétique.

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Déroulement de la dernière journée du SeNER 2025

En effet, vint la dernière journée de cette SENER, le vendredi 24 octobre. Une caravane de plaidoyer a été exécutée par les participants et les organisateurs, tous vêtus de blanc, dans une vive ambiance, avec des slogans bien choisis pour diffuser des messages forts. Cette caravane a commencé à la place de l’Amazone et a pris fin le long du mur du Patrimoine de Cotonou.

Ensuite, le départ a été donné pour un long voyage sur Pobè afin de visiter la centrale solaire photovoltaïque d’Illoulofin. Cette visite a permis de toucher du doigt les résultats concrets des politiques en faveur des énergies renouvelables et d’observer les retombées positives pour les populations locales.

Patrick Vigniho, ingénieur et opérateur de la centrale photovoltaïque (PV) à la SBPE, a rappelé que l’objectif de cette centrale est de « rendre le Bénin autonome en matière d’énergie électrique. Et pour cela, il faut privilégier les énergies renouvelables ».

Des participants tels que Baudouin Béhanzin ont témoigné de leur fierté d’avoir pris part à cette expérience. « Cette visite a montré que le Bénin avance réellement vers la transition énergétique », a-t-il confié. De son côté, Agognon Ambroise, également participant, a estimé que « la centrale d’Illoulofin symbolise la vision d’un pays engagé vers un futur énergétique propre et durable ».

Enfin, en cinq jours d’activités riches, la Semaine nationale des Énergies Renouvelables 2025 a réuni tous les acteurs du développement autour d’un même idéal : construire un Bénin plus vert et plus résilient. L’événement a marqué un tournant historique dans la transition énergétique, en plaçant les énergies renouvelables au cœur du développement économique et social du pays.

Innocent AGBOESSI