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SOUS-REPRÉSENTATION DES FEMMES DANS LE SECTEUR AGRICOLE : Un enjeu à plusieurs dimensions pour la filière banane plantain
Dans la filière de la banane plantain, les femmes sont majoritairement présentes dans la main-d’œuvre, mais elles sont peu représentées en tant que cheffes d’exploitation. Le manque d’accès au foncier et les lourdes charges économiques expliquent cette situation. Pourtant, leur rôle reste colossal dans la chaîne de valeur, notamment à travers le commerce.
Mireine YAHOUNGO (Stag)
« Seulement 4 % des exploitations dans cette filière sont dirigées par des femmes ». Dans le secteur agricole, notamment dans la production de bananes plantains, les femmes restent sous-représentées en tant que cheffes d’exploitation. Selon Nazaire Biaou, cette faible représentativité est estimée à 4 %. En effet, cette sous-représentation contraste avec la répartition des tâches dans le secteur agricole, où les femmes représentent 51 % de la main-d’œuvre active, contre 49 % pour les hommes, d’après une récente enquête menée par des agronomes dans les zones de plantation de banane plantain au Bénin. Pourtant, leur rôle essentiel dans la chaîne de valeur agricole reste marginalisé en termes de leadership.
Le principal frein à l’émancipation des femmes dans la gestion des exploitations agricoles réside dans les questions foncières. Comme l’explique Nazaire Biaou, ingénieur en agronomie : « Les femmes qui quittent la maison pour rejoindre leurs maris sont rarement propriétaires de terres ». Cette insécurité foncière limite leur capacité à devenir cheffes d’exploitation, car elles n’ont souvent pas accès à des terres qu’elles peuvent exploiter en toute autonomie. Cette précarité affecte leur capacité à développer des exploitations de bananes plantains, un secteur exigeant en ressources foncières et en travail physique.
Malgré cette situation, les femmes demeurent actives dans d’autres maillons de la chaîne de valeur, notamment le commerce. « Le producteur cultive la banane, les femmes viennent ensuite au marché pour la commercialisation », explique Biaou. Cette répartition des rôles, où les hommes produisent et les femmes commercialisent, perpétue un déséquilibre de pouvoir, empêchant ces dernières de jouer un rôle plus direct dans la production.
Colette Gaba, productrice de bananes plantains, confirme cette réalité en soulignant les difficultés auxquelles les femmes sont confrontées dans ce secteur. « La plantation de bananes est très pénible, et si une femme n’a pas les moyens économiques, c’est un secteur difficile pour elle ». Selon elle, bien que les femmes soient de grandes agricultrices capables de cultiver divers produits, la production de bananes plantains nécessite des ressources financières et physiques qui les écartent souvent de cette activité en tant que cheffes d’exploitation.
Pour rendre ce secteur plus dynamique et inclusif, il est nécessaire de mettre en place des mesures facilitant l’accès des femmes aux ressources foncières et financières. Pour les acteurs du domaine, un soutien accru à leur formation en gestion agricole, associé à des politiques foncières plus favorables, pourrait ouvrir la voie à une meilleure représentativité des femmes dans les postes de cheffes d’exploitation.
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