Un engrais accessible pour la préparation des sols
Au Bénin, la saison sèche rime avec préparation des sols pour la nouvelle saison agricole. Face aux défis de l’appauvrissement des terres, la fabrication de la terra preta à partir de sous-produits transformés pourrait bien profiter à plus d’un. Au sein des coopératives locales, l’idée de produire cet engrais moderne en valorisant les rafles de maïs commence à susciter de l’intérêt.
En effet, la Terre noire ou Terra preta en portugais est aujourd’hui un engrais d’une fertilité exceptionnelle qui doit sa richesse à l’association du charbon de bois, de compost et de déchets organiques. Cette technique permet non seulement de rendre les sols plus productifs, mais aussi de maintenir cette fertilité sur de longues périodes. Le maïs, l’une des principales cultures céréalières au Bénin, laisse derrière lui une grande quantité de rafles après la récolte. Ces résidus agricoles sont la plupart du temps utilisés en paillage, brûlés ou abandonnés. Pourtant, ils constituent une matière première idéale pour la production de biochar, un amendement organique capable de redonner vie aux sols épuisés.
La pyrolyse des rafles de maïs permet d’obtenir du biochar, un charbon végétal qui améliore la rétention d’eau et stimule l’activité microbienne des sols. L’ajout de compost au biochar renforce l’effet fertilisant en agissant comme une éponge qui retient les nutriments apportés par le compost, leur lessivage pendant la saison des pluies.
« Chaque année, on produit du maïs et les déchets peuvent être utilisés, car l’avantage est qu’il garde suffisamment de l’eau et les nutriments au niveau des plantules » a témoigné Rolande Bossou. La fabrication de cet engrais commence par la collecte des rafles de maïs en fin de récolte. Dans un matériel adapté, l’on procède ensuite à la brûlure des rafles à faible oxygène (en pyrolyse) afin d’obtenir le biochar de maïs. Le mélange du compost issu des déchets organiques et du charbon biologique abouti à la terra preta.
À l’heure où les terres sont amendées et préparées pour de nouvelles cultures, la fabrication de la terra preta à partir des rafles de maïs se présente comme une opportunité précieuse et durable.
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Maëlle ANATO
