PROTECTION DES OCÉANS : Un enjeu mondial joué sous la surface
TILAPIA AU BENIN : Une production en expansion pour répondre à la demande locale
Les tilapias sont des poissons exotiques largement consommés dans le monde entier. Leur production au Bénin connaît une augmentation, car la population s’y adonne de plus en plus.
Oyéyèmi AGANI
Le tilapia est un poisson au corps plutôt compact, avec des écailles cycloïdes qui lui donnent une apparence lisse. Sa nageoire dorsale est composée de 16 à 17 épines et de 11 à 15 rayons souples. Sa nageoire anale possède 3 épines et 10 à 11 rayons. Sa couleur varie considérablement d’un individu à l’autre, allant du bleu très sombre au rouge-orangé. En effet, la production de tilapia est en plein essor, car depuis deux ou trois ans, la population se tourne de plus en plus vers la production et la consommation de ce poisson local. Il est élevé dans les régions tropicales car il supporte bien l’élevage intensif. En ce qui concerne sa reproduction, elle ne nécessite pas beaucoup d’efforts et le tilapia résiste aux maladies, aux manipulations et a une croissance rapide. Il est très apprécié par la population, se nourrissant principalement de zooplancton, de faune benthique, mais aussi d’organismes détritiques, d’aufwuchs et de phytoplancton.
« En général, les aliments pour poissons sont achetés dans les magasins, sous forme d’aliments fabriqués industriellement, tandis que les aliments locaux sont produits par les éleveurs eux-mêmes »,
confie Claude Denankpo, promoteur de la ferme Afrique Poisson Dèka.
Afin de faciliter l’accès aux consommateurs et aux producteurs, le gouvernement a mis en place une politique nutritionnelle visant à favoriser le bon développement des individus pour une meilleure productivité. Cela permet aux éleveurs de répondre à la demande des consommateurs. « Le tilapia est un poisson local produit ici, avec un goût exceptionnel », souligne Aline Vlavonou, ajoutant :
« Mon mari préfère les petits fretins et interdit strictement l’achat de poissons importés ».
Ce désir des consommateurs pousse les vendeuses à satisfaire leurs demandes afin de ne pas perdre leur clientèle. « Nous avons de bonnes ventes car tout le monde aime le poisson tilapia », affirme Jabelle Houguavoun, vendeuse de poisson. Cependant, en cette période de pluies abondantes, les vendeuses se plaignent de la hausse des prix du poisson.
« Les poissons sont assez chers en ce moment en raison des pluies. Le lac est plein et il n’y a pas suffisamment de poissons à pêcher. En général, lorsque les prix augmentent, les ventes diminuent »,
confie la vendeuse. Le marché du tilapia attire principalement les consommateurs béninois en raison de son prix fixe en fonction de la taille du poisson et de sa qualité purement locale et naturelle. « Parfois, nous vendons vingt poissons à 2 500 ou 2000 francs, dix poissons à 3 000 ou 3 500 francs, et les plus gros sont vendus à 14 000 ou 15 000 francs le lot de vingt », conclut-elle.