FEUILLES DE BAOBAB : Une sauce pleine de vertus prisée à Manta

Très consommée voire vénérée à Manta, la sauce à base des feuilles de baobab est très nutritive et sert même les divinités du peuple Otamari.

Rodrigue Odilon Fiodessihoue

Se nourrir au jour le jour est un bien pour tous, mais se nourrir de façon saine pour garder une bonne santé est un défi quotidien que chaque individu a pour obligation de relever. La bonne nutrition de l’homme nécessite l’utilisation des denrées alimentaires qui soient riches en vertus et bonnes pour la santé sa l’homme. Pour ce faire, certains préfèrent manger les choses ou mieux des denrées alimentaires qui viennent directement de la nature ou ayant subi peu transformation.

Les feuilles de baobab sortent en période de chaleur ou d’éboulement afin de préparer l’arrivée du fruit de baobab. En milieu Otamari, ces feuilles sont utilisées comme sauce et contribuent ainsi à la nutrition de ce peuple. A Manta, un village de Boukombé situé au nord du Bénin, c’est une sauce prisée parmi tant d’autres. Un entretien avec certains habitants du village, a permis de comprendre un tant soit peu les raisons de cet attachement et de cette forte consommation de cette la sauce. Dame Delphine Yantikoua l’une des femmes qui privilégie cette sauce parmi tant d’autres affirme qu’elle est une sauce gluante et très douce qui fait partie de l’art culinaire du peuple Otamari et qui est reconnue de tous. Il faut donc voir ici qu’elle fait partie du quotidien culinaire de ce peuple à cause de sa saveur ainsi que de ses vertus. Elle soutient que cette sauce contient assez de substances nutritives qui contribuent à la croissance de l’organisme et à lutter contre certaines pathologies. Que ce soient les feuilles de baobab fraîches ou sèches, cette sauce est attrayante et bonne. Loin d’être donc une vulgaire feuille d’arbre, les feuilles de baobab constituent en quelque sorte une mine d’or non seulement dans l’art culinaire de ce peuple mais également dans la vénération des divinités car comme le montre Habib Nabaga, elle contribue sur le plan cultuel à vouer des cultes aux dieux, aux ancêtres.

Une feuille bienfaisante

Les feuilles de baobab sont très sollicitées tant pour la cuisine que pour la spiritualité de ce peuple à cause de ces nombreuses vertus. Pour certains, elles sont empreintes de bienfaits et cela impacte positivement la santé de l’homme. Si pour Habib Nabaga elles facilitent à l’homme de soulager ses envies d’aller à la selle, pour dame Delphine, elles sont beaucoup plus thérapeutiques car les feuilles de baobab jouent un rôle déterminant dans la lutte contre l’anémie, la souplesse du corps, lutte contre l’impuissance sexuelle chez l’homme, les hémorroïdes, l’asthme, lutte contre la myopie et aide à la dentition chez les enfants. Les feuilles de baobab sont donc bienfaisantes et jouent un très bon rôle dans l’organisme.

Une sauce douce mais difficile d’accès

La préparation de la sauce de baobab n’est pas chose facile en tant que telle. Non seulement on rencontre des difficultés dans la recherche des feuilles à cause du lissage de l’arbre, et de sa taille. On note par ailleurs son absence en saison sèche. Concernant la sortie des feuilles dame Tchanati Clémentine nous précise les mois où ces feuilles sont accrues. Selon elle, ces feuilles sont très accrues pendant la saison pluvieuse, juin à octobre. Elle poursuit en prévenant qu’il faut vraiment du temps pour arranger ces feuilles et enlever les bonnes feuilles de l’ivraie avant la préparation.

Les feuilles de baobab occupent une place de choix dans la culture de ce peuple qui voue un respect et un culte on ne peut plus particulier à ce dernier. Il faut noter qu’elles sont pleines de vertus, porteuses de bienfaits et participent régulièrement à l’équilibre corporel et spirituel de ce peuple. Une denrée alimentaire à valoriser pour le bien-être de tous.